Curcuma, boswellie
La griffe du diable
Andrographis
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Brigitte Karleskind, Rédactrice en chef
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Chez des personnes souffrant de douleurs musculosquelettiques après un exercice physique, la prise d’un mélange de curcuma et de boswellie diminue significativement l’intensité de la douleur cinq heures après sa prise.
Les douleurs musculosquelettiques aigues sont définies comme des douleurs d’apparition soudaine touchant les muscles, les articulations, les tendons, les ligaments ou les nerfs, notamment après un exercice physique. L’approche pharmacologique classique est constituée par l’usage d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des composants polyphénoliques issus de plantes sont également des inhibiteurs efficaces d’enzymes pro-inflammatoires, capables de prévenir ainsi la formation des cytokines toxiques générées à travers des réactions inflammatoires.
Les propriétés anti-inflammatoires du curcuma et de la boswellie
La curcumine, l’un des principaux composants actifs du curcuma a montré qu’elle modulait différents facteurs de transcription, des cytokines, des facteurs de croissance, des kinases et d’autres enzymes.
Les acides boswelliques présents dans la boswellie sont d’excellents agents anti-inflammatoires. Des études ont montré leur efficacité notamment sur les douleurs de l’arthrose ou de la polyarthrites rhumatoïdes.
Curcuma + boswellie
Une étude a évalué les effets de 500 mg d’un mélange de curcuma, de boswellie et d’huile de sésame sur des douleurs musculosquelettiques aigues.
Quarante personnes, hommes et femmes en bonne santé, âgés de 18 à 65 ans, souffrant de douleurs musculosquelettiques aigues à la suite d’un exercice physique, ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont reçu 500 mg du mélange ou un placebo.
Les résultats montrent que, par rapport au placebo, le mélange a soulagé la douleur et amélioré le bien-être psychologique des participants. L’amélioration de l’intensité de la douleur et la perception de son soulagement sont intervenues dès quatre heures après la prise du mélange qui a ainsi prouvé son effet analgésique.
KizhakkekaranJS et al., A randomized placebo-controlled double-blind study to assess the efficacy of turmeric-boswellia formulation PFK300 (Rhuleave-K) in adult subjects with acute musculoskeletal pain. Journal of Dental and Medical Science 2022 June ; 21(6) : ser8 : 1-9.
A court terme, l’Harpagophytum ou griffe du diable, aide à soulager la douleur et à améliorer la mobilité articulaire en cas d’arthrose légère.
L’arthrose est une affection chronique dégénérative des articulations. C’est une maladie inflammatoire et c’est l’inflammation chronique qui est à l’origine de la destruction progressive du cartilage et de toutes les structures de l’articulation. La maladie se manifeste essentiellement par des douleurs et des raideurs articulaires.
Soulager douleurs et raideurs articulaires
Les traitements de l’arthrose quels qu’ils soient se focalisent sur le soulagement des symptômes, principalement sur la douleur et les dysfonctionnements des articulations avec comme cible prioritaire le contrôle à court terme de la douleur. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS sont prescrits dans la majorité des cas en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires et analgésiques.
La griffe du diable ou Harpagophytum
La griffe du diable ou Harpagophytum procumbens contient de l’harpagoside un glucoside monoterpénique appartenant au groupe des iridoïdes, connus pour leurs effets anti-inflammatoires. Ils inhiberaient, de façon dose-dépendante les deux voies de la biosynthèse des eicosanoïdes, la cyclo-oxygénase et la lipoxygénase. Cela entraînerait une diminution des symptômes associés à l’inflammation : l’œdème et les douleurs. La griffe du diable est effectivement couramment utilisée pour soulager les rhumatismes et les douleurs musculaires. Plusieurs études ont montré son efficacité dans ces domaines.
Griffe du diable et AINS
Une étude randomisée, en double aveugle a comparé les effets de l’Harpagophytum et ceux du meloxicam, un AINS. Soixante personnes âgées de 40 à 60 ans présentant une arthrose du genou légèrement douloureuse depuis au moins un mois ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont été réparties en deux groupes et ont reçu quotidiennement 960 mg de griffe du diable pendant un mois ou 15 mg de meloxicam pendant dix jours.
Une efficacité comparable
Les résultats indiquent, dans les deux groupes, une diminution de l’intensité de la douleur et une amélioration de la mobilité, similaires au bout de huit semaines. Ils suggèrent, que l’Harpagophytum, pourrait représenter une alternative aux AINS, surtout chez les personnes qui les supportent difficilement.
Farpour HR et al., The efficacy of Harpagophytum procumbens (Teltonal) in patients with knee osteoarthritis : a randomized active-controlled clinical trial. Evidence-Based-Complementary-Medicine, 2021, ID 5596892.
La prise d’un extrait d’andrographis par des personnes souffrant d’arthrose du genou a diminué la douleur qu’elles ressentaient.
L’andrographis (Andrographis paniculata) ou échinacée d’Inde est une plante quiappartient à la famille des Acanthaceae. Elle est originaire de Taïwan, de Chine et d’Inde. Les médecines traditionnelles asiatiques lui attribuaient des propriétés « purificatrices du sang ». Pour cette raison, l’andrographis était employée pour traiter des maladies dans lesquelles des « anomalies » sanguines étaient en cause et notamment, des éruptions cutanées, des brûlures ou des fièvres chroniques indéterminées.
Les feuilles de l’andrographis contiennent une substance au goût très amer, l’andrographolide qui inhibe le facteur d’activation des plaquettes, un puissant inducteur de la réponse inflammatoire, réduit l’expression de protéines pro-inflammatoires telles que la cyclo-oxygénase-2 et a démontré des effets analgésiques et antipyrétiques comparables à ceux du paracétamol.
L’arthrose est une affection chronique dégénérative des articulations. C’est la maladie rhumatismale la plus fréquente. C’est une maladie inflammatoire et c’est l’inflammation chronique qui détruit progressivement le cartilage et toutes les structures de l’articulation incluant notamment l’os et le tissu synovial.
La douleur est l’un des principaux symptômes qui conduit à consulter un médecin et, surtout, qui contribue à limiter la mobilité et réduit la qualité de vie. Le traitement pharmacologique de première intention est constitué par les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS. Il soulage temporairement les symptômes mais son usage sur le long terme est associé à de sérieux effets secondaires surtout chez les personnes âgées.
Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets de la prise d’un extrait breveté standardisé d’andrographis sur la douleur provoquée par une arthrose du genou.
Cent trois hommes et femmes souffrant d’une arthrose du genou légère à modérée ont été enrôlés dans cette étude. Ils ont consommé quotidiennement pendant trois mois 300 ou 600 mg d’un extrait d’andrographis ou un placebo.
Les résultats montrent, après 28, 56 et 84 jours de prise de l’extrait, une réduction significative de la douleur par rapport à la prise du placebo. Les mesures de la raideur, du fonctionnement physique et de la fatigue ont également été significativement améliorées. A la fin de l’étude, la qualité de vie des participants ayant pris l’extrait d’andrographis s’était améliorée par rapport à ceux sous placebo.
Hancke JL et al., A double-blind, randomized, placebo-controlled study to assess the efficacy of Andrographis paniculata standardized extract (ParActin®) on pain reduction in subjects with knee osteoarthritis. Phytother Res 2019 May ; 33(5) : 1469-1479.