PEA
Pousses de brocolis
Probiotiques
Bonne lecture đ
Brigitte Karleskind, RĂ©dactrice en chef
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Le PEA (palmitoylĂ©thanolamide) pourrait diminuer les symptĂŽmes de la rhinite allergique en rĂ©duisant lâhistamine et des marqueurs de lâinflammation.
La rhinite allergique est lâune des plus frĂ©quentes allergie respiratoire. Câest un trouble inflammatoire symptomatique dĂ©clenchĂ© en rĂ©ponse Ă lâexposition de la muqueuse nasale Ă un allergĂšne.
Des mécanismes complexes
DiffĂ©rents mĂ©canismes molĂ©culaires ainsi que des cellules inflammatoires et immunitaires sont impliquĂ©s dans la rhinite allergique. Les rĂ©actions ponctuelles et chroniques sont orchestrĂ©es par la liaison dâun allergĂšne tel quâun pollen ou un acarien, Ă des rĂ©cepteursCe sont des sites sur la membrane dâune cellule auxquels peuvent sâattacher des molĂ©cules messa... dâIgE situĂ©s sur les basophiles et les mastocytes. Cette interaction dĂ©clenche Ă son tour une cascade inflammatoire qui aboutit Ă la libĂ©ration de mĂ©diateurs inflammatoires incluant lâhistamine, des leucotriĂšnes et de la tryptase dans la muqueuse nasale.
Le rĂŽle central de lâhistamine
A la suite de lâexposition Ă un allergĂšne, lâhistamine est lâun des principaux contributeurs Ă lâinitialisation de la rĂ©ponse immunitaire. Une Ă©lĂ©vation de lâhistamine plasmatique est corrĂ©lĂ©e au niveau dâactivation des mastocytes et Ă la libĂ©ration de mĂ©diateurs inflammatoires.
LâintĂ©rĂȘt du PEA
On a montrĂ© que le PEA, un lipide bioactif naturellement prĂ©sent dans lâorganisme, rĂ©gule Ă la baisse lâactivation des mastocytes et inhibe la libĂ©ration de lâhistamine. Une Ă©tude sur lâanimal montre ainsi que le PEA, en cas dâasthme, prĂ©vient le recrutement de cellules induit par un allergĂšne et lâhyperactivitĂ© bronchique. Aucune Ă©tude clinique ne semblait jusquâĂ prĂ©sent avoir examinĂ© spĂ©cifiquement les effets du PEA sur les symptĂŽmes dâallergie comme la rhinite allergique.
Quel impact sur les symptĂŽmes de lâallergie ?
Une Ă©tude randomisĂ©e, en double aveugle et contrĂŽlĂ©e contre placebo a Ă©valuĂ© les effets dâune supplĂ©mentation en PEA sur les symptĂŽmes de rhinite allergique. Cent-huit personnes ont Ă©tĂ© enrĂŽlĂ©es dans cette Ă©tude. Pendant deux semaines, elles ont pris quotidiennement 350 mg de PEA ou un placebo.
Les rĂ©sultats montrent des amĂ©liorations des symptĂŽmes dans les deux groupes. Lâanalyse dâun sous-groupe de personnes avec les symptĂŽmes les plus important au dĂ©but de lâĂ©tude indique cependant une rĂ©duction significatives des scores de symptĂŽmes avec le PEA par rapport au placebo. Par ailleurs, lâhistamine plasmatique a Ă©tĂ© rĂ©duite dans le groupe prenant le PEA alors quâelle a augmentĂ© dans celui sous placebo. Il en a Ă©tĂ© de mĂȘme pour des marqueurs de lâinflammation. Dâautres Ă©tudes de plus longue durĂ©e devront venir conforter ces premiers rĂ©sultats.
Briskey D et al., The effect of Levagen + (Palmitoylethanolamide) supplementation on symptoms of allergic rhinitis. A double-blind, placebo-controlled trial. Nutrients 2023 ; 15 : 4940.
Chez des citadins souffrant de rhinite allergique déclenchée par des pollens de graminées, associer du sulforaphane, extrait de pousses de brocolis, à des corticostéroïdes locaux, a contribué à soulager leurs symptÎmes.
Le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque lâorganisme est soumis Ă tellement dâattaques par des radica... issu de la pollution pourrait contribuer Ă augmenter lâincidence des troubles allergiques dans les zones urbaines. Des animaux exposĂ©s Ă des polluants incluant des particules de gaz dâĂ©chappement de moteurs diesel, produisent davantage dâIL-4, une cytokine gĂ©nĂ©rĂ©e par les cellules Th2 et plus dâanticorps IgE. Ces derniers sâattachent aux mastocytes pour provoquer leur dĂ©granulation et de possibles rĂ©actions allergiques.
De mĂȘme, des Ă©tudes sur lâhomme montrent quâune exposition du mucus nasal aux particules de gaz dâĂ©chappement de moteurs diesel conduit Ă une augmentation des IgE dans ce mucus.
Ces donnĂ©es suggĂšrent que des antioxydantsUn antioxydant est une substance qui sâoppose Ă lâaction dĂ©lĂ©tĂšre des radicaux libres et pro... pourraient avoir des effets bĂ©nĂ©fiques chez des personnes souffrant de troubles allergiques y compris de rhinite allergique. Les concentrations dâIgE sĂ©riques de souris exposĂ©es Ă des allergĂšnes et Ă des particules issues de gaz dâĂ©chappement de moteur diesel diminuent aprĂšs une exposition Ă des thiols antioxydantsUn antioxydant est une substance qui sâoppose Ă lâaction dĂ©lĂ©tĂšre des radicaux libres et pro....
Le sulforaphane a Ă©tĂ© isolĂ© comme un produit dĂ©rivĂ© des brocolis. Il a des activitĂ© antioxydantes. Des travaux ont montrĂ© que lâadministration de pousses de brocolis homogĂ©nĂ©ise lâaugmentation de lâexpression de lâenzyme de phase II dans des cellules Ă©pithĂ©liales nasales.
Une Ă©tude a Ă©valuĂ© les effets dâune supplĂ©mentation en sulforaphane sur la rhinite allergique provoquĂ©e par des pollens de graminĂ©es. Quarante-sept personnes prĂ©sentant une rhinite allergique dĂ©clenchĂ©e par des pollens de graminĂ©es ont pris part Ă cette Ă©tude randomisĂ©e, en double aveugle et contrĂŽlĂ©e contre placebo. Une partie dâentre eux a pris quotidiennement 750 mg dâun extrait de pousses de brocolis, lâautre un placebo. Cette prise Ă©tait associĂ©e Ă lâutilisation locale dâun spray de corticostĂ©roĂŻdes ou dâune solution saline.
Des échantillons ont été collectés avant le début et à la fin de la période de supplémentation pour déterminer les concentrations de cytokines dans le mucus nasal, le pic du débit inspiratoire nasal (PNIF) et le score total des symptÎmes nasaux (TNSS).
Les rĂ©sultats montrent une amĂ©lioration du PNIF chez les participants ayant utilisĂ© le spray de corticostĂ©roĂŻdes avec ou sans lâextrait de pousses de brocolis, indiquant une amĂ©lioration de la congestion nasale. Le TNSS, par rapport au placebo, a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© chez les personnes ayant utilisĂ© le spray de corticostĂ©roĂŻdes associĂ© Ă lâextrait de pousses de brocolis. Cette amĂ©lioration nâa cependant pas perdurĂ© au-delĂ de 30 mn aprĂšs lâexposition aux pollens. Cela suggĂšre que le sulforaphane pourrait intervenir dans la premiĂšre phase de rĂ©action au cours de laquelle les mastocytes libĂšrent les mĂ©diateurs de lâinflammation. Par contre, il ne prĂ©viendrait par la seconde phase.
Dâautres Ă©tudes sur un plus grand nombre de personnes sont nĂ©cessaires pour valider lâutilitĂ© du sulforaphane chez des personnes souffrant de rhinite allergique.
Yusin J et al. The effect of broccoli sprouts extract on seasonal grass pollen-induced allergic rhinitis. Nutrients, 2021, 13, 1337.
Lâadministration prĂ©ventive Ă des enfant souffrant de rhinite allergique dâun mĂ©lange de souches probiotiques (Bifidobacterium animalis Subsp., Lactis BB12 et Enterococcus faecium L3) a rĂ©duit les signes et symptĂŽmes de lâallergie et diminuĂ© le recours Ă un traitement conventionnel.
La rhinite allergique touche 10 Ă 25 % de la population et sa prĂ©valence a augmentĂ© au cours de ces derniĂšres dĂ©cennies. La prĂ©sence de souches bactĂ©riennes spĂ©cifiques pourrait avoir une incidence sur le dĂ©veloppement des maladies allergiques. On a rĂ©cemment suggĂ©rĂ© que le microbiote intestinal pourrait ĂȘtre impliquĂ© dans lâaugmentation de lâincidence des maladies allergiques.
La rhinite allergique est une maladie inflammatoire non infectieuse de la muqueuse nasale. Elle est induite par une rĂ©action dĂ©clenchĂ©e par les IgE Ă la suite dâune exposition Ă un ou plusieurs allergĂšnes auxquels la personne est sensibilisĂ©e. Câest une des maladies chroniques les plus frĂ©quentes chez les enfants. Par ailleurs, la rhinite allergique est Ă©troitement associĂ©e Ă dâautres maladies des voies respiratoires telles que lâasthme, la sinusite ou les otites.
Un traitement mĂ©dical conventionnel conjugue gĂ©nĂ©ralement des corticostĂ©roĂŻdes locaux et un antihistaminique par voie orale. Il ne soulage souvent pas totalement les symptĂŽmes allergiques et peut ĂȘtre associĂ© Ă des effets secondaires comme de la fatigue et lâenvie de dormir qui limitent les activitĂ©s diurnes des enfants.
De rĂ©centes donnĂ©es suggĂšrent que certaines souches probiotiques moduleraient les rĂ©ponses inflammatoires et immunologiques et quâelles pourraient donc constituer un possible traitement prĂ©ventif des maladies allergiques telles que la rhinite allergique.
Une Ă©tude randomisĂ©e contrĂŽlĂ©e contre placebo a Ă©valuĂ© les effets dâun traitement prĂ©ventif avec un mĂ©lange de souches probiotiques sur des enfants souffrant de rhinite allergique, habituellement traitĂ©s par des corticostĂ©roĂŻdes locaux et des antihistaminiques oraux.
Deux cent cinquante enfants ĂągĂ©s de 6 Ă 17 ans, souffrant de rhinite allergique, ont participĂ©s Ă cette Ă©tude. Pendant les trois mois prĂ©cĂ©dant le dĂ©but de lâapparition des symptĂŽmes liĂ©s aux allergĂšnes auxquels ils Ă©taient sensibilisĂ©s, principalement des pollens de graminĂ©es, Les enfant ont reçu quotidiennement un mĂ©lange de probiotiques ou un placebo. Le mĂ©lange Ă©tait constituĂ© des souches Bifidobacterium animalis Subsp., Lactis BB12 DSM 15954 et Enterococcus faecium L3 LMG P-27496.
Les rĂ©sultats indiquent que chez les enfants ayant pris le mĂ©lange de souches probiotiques, le score de symptĂŽmes nasaux a Ă©tĂ© significativement rĂ©duit. De plus, la recours au traitement pharmacologique a Ă©tĂ© nettement diminuĂ©. En particulier, cela a Ă©tĂ© le cas pour lâusage de corticostĂ©roĂŻdes locaux et des antihistaminiques par voie orale. Dâautres Ă©tudes seront conduites pour confirmer ces rĂ©sultats ainsi que pour Ă©valuer lâeffet des probiotiques chez des asthmatiques.
Anania C et al., Treatment with a probiotic mixture containing Bifidobacterium animalis Subsp., Lactis BB12 et Enterococcus faecium L3 for the prevention of allergic rhinitis symptoms in children : a randomized controlled study. Nutrients, 2021, 13, 1315.