Infolettre 164 – 11 octobre: Ginkgo biloba et dépression chez les personnes âgées • Curcuma, curcumine et microbiote intestinal • Théobromine du chocolat et risque de calculs rénaux Curcuma, curcumine et microbiote intestinalChez certaines personnes, mais pas chez toutes, la consommation de curcuma comme celle de curcumine, induit des modifications dans la répartition et le nombre des bactéries du microbiote intestinal. Le curcuma est utilisé depuis de longues années par les médecines traditionnelles, notamment en Inde, pour traiter toute une variété d’indispositions incluant problèmes gastro-intestinaux, inflammation, maux de tête, infections et rhumes. Il contient plus d’une douzaine de composés phénoliques appelés curcuminoïdes qui sont de puissants antioxydants avec des propriétés anti-inflammatoires. La curcumine est le plus abondant de ces composés et aussi le plus étudié. Il existe insuffisamment de données sur les effets du curcuma et de la curcumine sur le microbiote intestinal et apparemment, jusqu’à présent aucune étude chez l’homme. Plusieurs études sur l’animal suggèrent que le curcuma pourrait affecter la diversité des bactéries intestinales. Ainsi, chez des rats nourris avec une alimentation riche en graisse, une supplémentation en curcumine modifie la structure de la population de leur microbiote vers un phénotype de minceur et améliore l’inflammation intestinale et l’endotoxémie métabolique induites par cette alimentation. En dépit de leur faible absorption, le curcuma et la curcumine pourraient promouvoir des effets bénéfiques pour la santé en modulant le fonctionnement de la barrière intestinale. La curcumine, en modulant le fonctionnement de la barrière intestinale pourrait réduire l’inflammation et le niveau de lipopolysaccharides bactériens circulants et, ainsi, exercer des effets bénéfiques pour la santé. On estime que le curcuma contient 2 à 6 % de curcuminoïdes dont 80 % de curcumine. Le microbiote intestinal de l’homme utilise différents procédés pour transformer la curcumine dont certains pourraient produire des métabolites actifs. Ceux-ci seraient alors susceptibles d’exercer des effets locaux voire systémiques. Dans une étude pilote, des sujets en bonne santé ont reçu des comprimés de curcuma avec de la biopérine, des comprimés de curcumine avec de la biopérine ou un placebo. La biopérine, un extrait de poivre noir, augmente la biodisponibilité du curcuma et de la curcumine. Au début et à la fin de la supplémentation, l’architecture de la population bactérienne du microbiote intestinal a été évaluée. Trente-neuf sujets âgés de 19 à 58 ans ont participé à cette étude pilote. Pendant huit semaines, ils ont pris chaque jour 6000 mg de curcuma + 1,25 mg de biopérine ou 6000 mg de curcumine + 1,25 mg de biopérine ou un placebo. Les prises étaient réparties entre les deux principaux repas. Les résultats montrent que, pendant la durée de l’étude, le microbiote de tous les participants a présenté des variations significatives et des réponses individualisées au traitement. Le microbiote de certains participants, les répondeurs, ayant reçu un traitement, était différent de celui des sujets sous placebo. Ces différences se traduisaient sur deux aspects principaux. De multiples espèces appartenant à un genre donné ont présenté des modifications concordantes dans les deux groupes de traitement mais pas dans celui sous placebo. Chez différents sujets, les réponses au traitement par le curcuma et à celui par la curcumine étaient très similaires. Dans le groupe placebo, le nombre d’espèces de bactéries présentes dans le microbiote a diminué de 15 %. Au contraire, la prise de curcuma a provoqué une augmentation de ce nombre de 7 % et celle de curcumine une augmentation de 69 %. D’autres études devront être entreprises pour valider et approfondir ces résultats. Peterson CT et al., Effects of turmeric and curcumin dietary supplementation on human gut ; a double-blind, randomized, placebo-controlled pilot study. Journal of evidence based integrative medicine, 2018 ; 23 : 1-8.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Théobromine du chocolat et risque de calculs rénauxLa consommation de théobromine que l’on trouve notamment dans le chocolat noir aiderait à réduire le risque de calculs rénaux d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm.... La lithiase rénale ou calculs rénaux a une prévalence de 6 à 21 % selon les régions du monde. Il existe différents types de calculs rénaux. Ceux composés de sels de calcium et, notamment, d’oxalate de calcium représente environ 80 % des cas. Les calculs d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... sont moins courants et représentent 10 à 15 % des cas. Ils sont fortement associés aux habitudes alimentaires ainsi qu’au syndrome métabolique, au diabète et à l’obésité. Ils affectent plus fréquemment les hommes et ont un fort taux de récidive. Globalement, sans traitement ni modification de l’alimentation, ils réapparaissent dans les cinq ans. La principale cause de développement de calculs rénaux d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm..., qui correspond à la cristallisation de ce dernier, est la sursaturation de l’urine. Mais de nombreux facteurs importants interviennent également. Ainsi, par exemple, un pH urinaire en-dessous de 5,5, diminue la solubilité de l’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm.... Les patients présentant des calculs rénaux ont effectivement un pH urinaire plus bas que celui de personnes en bonne santé. D’un autre côté, de nombreux individus en bonne santé peuvent avoir également un pH urinaire en dessous de 5,5 et une forte concentration d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... sans pour cela avoir de calculs. Cela veut dire que d’autres facteurs entrent en jeu. Les recommandations alimentaires incluent généralement, pour diminuer les risques de calculs d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm..., l’élimination des aliments contenant des purinesLes purines, que l’on appelle aussi bases puriques, interviennent notamment dans la formation des ... qui se dégradent en acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... et l’augmentation de la consommation de liquides. De récentes recherches indiquent que la théobromine est capable d’inhiber la cristallisation de l’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm..., suggérant qu’elle pourrait être utile pour prévenir les calculs d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm.... De plus, elle est excrétée dans les urines à une concentration similaire à celle nécessaire à l’obtention de cet effet préventif. Le cacao et les produits qui en dérivent comme le chocolat sont particulièrement riches en théobromine. La consommation de caféine peut également provoquer l’excrétion de théobromine. Environ 11 % d’une dose de caféine absorbée par voie orale est, en effet, excrété sous cette forme. Une étude a évalué l’effet de la consommation de différents produits dérivés du cacao sur la cristallisation de l’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... dans les urines de vingt sujets volontaires en bonne santé. Pendant sept jours, ils se sont alimentés de façon normale sans autre restriction que d’éviter le cacao, le café et la caféine. Ensuite, les sujets ont consommé, en plus de leur alimentation normale, au petit déjeuner et au dîner, 20 g de chocolat au lait, de chocolat en poudre ou de chocolat noir, chacun des trois pendant encore sept jours. Des échantillons des urines de la nuit ont été prélevés après les sept premiers jours d’alimentation sans produit à base de cacao, puis après sept jours de consommation de chacun des trois produits à base de cacao. Les résultats montrent que la cristallisation de l’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... était significativement plus faible après la consommation de poudre de chocolat ou de chocolat noir qu’au début de l’étude ou après la prise de chocolat au lait. Ils indiquent qu’une augmentation de la concentration de théobromine urinaire diminue le risque de cristallisation de l’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... et donc, le risque de calculs rénaux. Le chocolat contenant par ailleurs des quantités importantes de sucre et d’oxalate il pourrait être plus approprié d’administrer des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... contenant de la théobromine. Néanmoins, d’autres études sur des patients présentant des calculs rénaux d’acide uriqueL’acide urique provient de la dégradation des purines. Chez un Homme en bonne santé, il est norm... sont nécessaires pour valider l’efficacité de la théobromine. Costa-Bauza A et al., Effect of consumption of cocoa-derived products on uric acid cristallization in urine of healthy volunteers. Nutrients 2018, 10; 1516. Ginkgo biloba et dépression chez les personnes âgéesChez des personnes âgées, le ginkgo biloba pourrait être un traitement adjuvant utile pour améliorer les fonctions cognitives en cas de dépression. La dépression regroupe tout un ensemble de troubles affectifs ou de l’humeur. Elle est principalement caractérisée par une baisse persistante du moral, une perte d’intérêt et de plaisir, une pensée ralentie, un manque de volonté d’agir, des comportements et pensées suicidaires ainsi que, chez certains patients, par des hallucinations et des illusions. Les origines de la maladie ne sont encore clairement comprises. Les traitements antidépresseurs les plus fréquemment prescrits sont des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS) comme le citalopram. Le Ginkgo biloba est utilisé pour ses propriétés médicinales depuis des milliers d’années. On trouve une description de son usage dans un traité de médecine chinois datant de 2600 avant notre ère. En Europe, les premières études sur l’intérêt potentiel pour la santé d’extrait de feuilles de Ginkgo biloba sont faites dans les années 1950. C’est à cette époque qu’un botaniste analyse leur contenu et découvre plus de 40 composants différents parmi lesquels il identifie des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v..., essentiellement des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., et des terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... : les ginkgolides et les bilobalides. C’est à ces composants que sont attribués les principaux effets bénéfiques des extraits de Ginkgo biloba. Les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... et les terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... présents dans les feuilles de Ginkgo biloba sont de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... C’est grâce à eux que les extraits de ginkgo biloba exerceraient un effet protecteur sur les cellules du cerveau contre les lésions provoquées par les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ..., de dangereuses molécules aux pouvoirs oxydants délétères. Ils inhibent le facteur d’activation des plaquettes, améliorent les changements hémorhéologiques, augmentent la tolérance à l’hypoxieDiminution de l’oxygène distribuée par le sang et utilisable par les cellules de l’organisme. (réduction de l’apport d’oxygène), préviennent l’œdème cérébral induit par un traumatisme ou des toxines et protège les nerfs. Des recherches ont également montré que l’extrait de Ginkgo biloba, chez des personnes avec un stade léger à modéré de maladie d’Alzheimer, peut améliorer les fonctions cognitives de l’attention et de la mémoire. La protéine S100B est une petite protéine synthétisée sélectivement par certaines cellules du tissu cérébral. Elle est essentiellement présente dans les cellules oligodendrogliales et astrocytaires dans les systèmes nerveux central et périphérique ainsi que dans certains neurones. Elle intervient physiologiquement dans la croissance cellulaire, le maintien du cytosquelette, le métabolisme énergétique ou la transduction des signaux. Sa capacité à fixer le calcium lui confère une activité régulatrice. Elle semble également impliquée dans la régulation de l’inflammation, des capacités d’apprentissage et de mémorisation et la plasticité neuronale. Lorsque des tissus cérébraux sont lésés, notamment par un traumatisme ou une lésion vasculaire, la concentration de la protéine S100B augmente dans le plasma sanguin. Elle est donc considérée comme un marqueur de lésion cérébrale. En même temps qu’ils réduisent les symptômes dépressifs, les antidépresseurs diminuent la concentration de la protéine S100B dans le plasma. Une étude a été conçue pour évaluer l’effet, chez des personnes âgées dépressives, d’une supplémentation avec un extrait de ginkgo biloba, en traitement adjuvant, sur les concentrations plasmatiques de la protéine S100B. Cent-trente-six patients âgés présentant une dépression ont été enrôlés dans cette étude. Ils ont été répartis en deux groupes. L’un a reçu 20 mg par jour de citalopram. Les patients de l’autre groupe ont pris, en plus du citalopram, 19,2 mg d’un extrait de Ginkgo biloba trois fois par jour. L’étude a duré 12 semaines. L’efficacité du traitement sur les symptômes de la dépression a été évaluée au moyen de l’échelle Hamilton du taux de dépression (HAMD). Le test de classement de cartes du Wisconsin a été utilisé pour évaluer le fonctionnement cognitif. Les résultats montrent que l’ajout de l’extrait de Ginkgo biloba au traitement a efficacement renforcé l’amélioration des symptômes dépressifs. Il a également réduit l’expression sérique de la protéine S100B, suggérant que l’extrait restaure, chez des personnes âgées, les fonctions neurologiques, au cours du traitement de la dépression. Associé à un antidépresseur, l’extrait de ginkgo biloba joue donc un rôle synergique et l’efficacité du traitement se manifeste plus rapidement qu’avec l’antidépresseur seul. Dai C-X et al., Role of Ginkgo biloba as adjunctive treatment of elderly patients with depression and on the expression of serum B100S. Medicine. 2018, 97 : 39(e12421). 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 22 décembre 2019