Infolettre 100 – 20 juillet 2018 : Brocolis, surpoids et inflammation • Bêta-alanine, endurance et fonctions exécutives • Oranges et dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) Brocolis,Chez les personnes obèses ou en surpoids, les facteurs inflammatoires circulants sont plus élevés que chez les autres, suggérant l’existence d’une inflammation chronique de bas grade. Celle-ci serait impliquée dans l’apparition des complications métaboliques et cardiovasculaires de l’obésité. Une perte de poids diminue de façon significative les marqueurs de l’inflammation. Les brocolis (Brassica oleracea) sont riches, comme la majorité des légumes crucifères, en glucosinolates, des composés soufrés. Les glucosinolates, lorsque les brocolis sont hachés, mastiqués ou au contact de la flore bactérienne se transforment en isothiocyanates, notamment en sulforaphane et en 3,3’-diindollyméthane ou 3,3-DIM, des molécules actives dans l’organisme. Des chercheurs ont évalué les effets de la consommation quotidienne pendant dix semaines de pousses de brocoli sur les marqueurs de l’inflammation chez quarante personnes, hommes et femmes, en surpoids. L’indice de masse corporelle (IMC) des sujets était compris entre 24,9 et 29,9. Ils étaient âgés de 35 à 55 ans et dans les deux mois précédant l’étude n’avaient pris ni médicament ni compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... apportant des vitamines. Chaque semaine, les participants ont reçu des portions de 30 grammes de pousses de brocoli fraiches, en quantité suffisante pour sept jours. Au cours de l’étude, il n’y a pas eu de modification significative de l’IMC, ni du poids. La masse grasse a subi une légère diminution significative au soixante-dixième jour mais est revenue à son point de départ vingt jours après pour y rester. Dans le plasma, la concentration d’IL-6, une cytokine importante de la réaction inflammatoire, a chuté à 38 % de sa valeur de départ à partir du 70ème jour et a continué sa chute pendant vingt jours pour atteindre 19,5 % de sa valeur de départ. Elle n’a commencé à remonter qu’au 120ème jour mais n’est pas remontée à sa valeur initiale. La diminution des concentrations d’IL-6 a été corrélée à l’augmentation de celles du sulforaphane dans les urines de 24 heures. La concentration de la protéine réactive-C, un autre marqueur de l’inflammation a diminué, elle aussi au cours de l’intervention pour atteindre 59,2 % de sa valeur initiale mais elle y est rapidement remontée. D’autres études devront être réalisées pour valider ces résultats et, surtout, expliciter par quels mécanismes les pousses de brocoli exercent leurs effets bénéfiques. Lopez-Chillon Mt et al., Effects of long-term consumption of broccoli sprout on inflammatory markers in overweight subjects. Published online March 13 2018, Clin Nutr doi : 10.1016/j.clnu.2018.03.006 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Bêta-alanine,Le vieillissement est souvent associé à une diminution des capacités d’exercice physique. Une des causes en est fréquemment une détérioration liée à l’âge de la qualité des muscles ou sarcopénie. Un lien direct a été établi entre une chute de la concentration de carnosine et la sarcopénie. La carnosine est un dipeptide qui est synthétisé naturellement en présence de bêta-alanine et de L-histidine. Elle est principalement présente dans les muscles squelettiques. Son rôle est d’améliorer la contractibilité des myofibrilles musculaires. Une supplémentation en bêta-alanine peut augmenter les concentrations en carnosine et cette augmentation perdure quatre mois après l’arrêt de la supplémentation. Par ailleurs, on a montré que chez de jeunes adultes, une supplémentation en bêta-alanine augmente leurs performances physiques. Ensuite, différentes études ont évalué l’effet de diverses doses de bêta-alanine sur des durées différentes chez des populations âgées. Elles ont notamment observé une augmentation significative de la capacité à faire du vélo mais n’ont pas mesuré les niveaux de carnosine intramusculaire. Les fonctions exécutives correspondent aux capacités nécessaires à une personne pour s’adapter à des situations nouvelles, c’est-à-dire non routinières, pour lesquelles il n’existe pas de solution toute faite. Elles désignent des processus cognitifs et regroupent notamment la logique, la stratégie, la planification, la résolution de problèmes et le raisonnement. On sait que l’exercice physique a une influence sur certaines fonctions cognitives et, entre autres, sur les fonctions exécutives. Il affecte notamment la prise de décision et la mémoire à court terme. Des chercheurs ont justement montré que la carnosine s’accumule également dans le système nerveux central et, plus spécifiquement, dans le cortex cérébral. La carnosine agit dans les tissus du cerveau comme un antioxydant avec des propriétés neuroprotectrices. Une étude a été conçue pour évaluer l’effet d’une supplémentation en bêta-alanine sur l’endurance et les fonctions exécutives dans une population d’âge moyen. Douze sujets, hommes et femmes, âgés d’environ 50 ans ont été recrutés. Ils ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes. Ils ont consommé pendant 28 jours, quotidiennement, 2,4 grammes de bêta-alanine ou un placebo, pris en trois fois avec chacun des repas de la journée. La capacité d’exercice des sujets a été mesurée au cours de séances de 5 mn à 70 % de la VO2 max, sur un vélo ergomètre. Les fonctions exécutives ont été évaluées avant et après les sessions d’exercice. Les résultats indiquent que la supplémentation en bêta-alanine augmente la capacité d’exercice et supprime le déclin des fonctions exécutives induit par la pratique d’un exercice d’endurance. Furst T et al., Bêta-alanine supplementation increased physical performance and improved executive function following exercise in middle aged individuals. Journal of the international society of sport nutrition, 2018 : 15 :32 OrangesLa dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie dans laquelle la portion centrale de la rétine, la macula, est détériorée. La DMLA est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de cinquante ans. Il existe deux formes de la maladie : atrophique (sèche) et exsudative. 85 à 90 % des cas sont de type atrophique. Les deux formes affectent simultanément les deux yeux. La vision devient sévèrement perturbée, la vision centrale étant plus affectée que la vision périphérique. La capacité à voir les couleurs n’est généralement pas affectée. Jusqu’à présent, la majorité des recherches s’est concentrée sur les effets d’antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... courants comme les vitamines C, E et A et les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... sur le risque de DMLA et sur la progression de la maladie. Peu se sont intéressé à des substances comme les flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... qui ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Des chercheurs ont voulu évaluer l’association entre la consommation alimentaire totale de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., celle de classes courantes de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... et la prévalence 15 ans plus tard de l’incidence de la DMLA. L’étude a porté sur une cohorte de 2856 personnes âgées de plus ou moins 49 ans qui ont été suivis pendant 15 ans. La consommation alimentaire a été évaluée à l’aide de questionnaire. L’estimation du contenu des aliments en flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... a été estimée en utilisant une base de données du contenu en flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., isoflavones et proanthocyanidines. L’analyse des données indique que les personnes qui mangeaient au moins une portion d’oranges par jour avaient un risque 60 % plus faible de développer une DMLA 15 ans plus tard que celles qui n’en consommaient pas. Les agrumes, – les oranges, les pamplemousses, les citrons, les clémentines, les mandarines- contiennent une catégorie particulière de polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v..., les flavanones. Une orange en contient jusqu’à 0,5 g, ce qui est dix fois plus élevé que la teneur moyenne du fruit en vitamine C. D’autres études devront venir valider ces résultats. Gopinath B et al., Dietary flavonoids and the prevalence and 15-y incidence of age-related macular degeneration. American Journal of Clinical nutrition, 2018, DOI : 10.1093/ajcn/nqy114. 152 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 5 août 2018