Infolettre 426 - 25 avril 2025 : Antioxydants et maladie de Parkinson • Alimentation et maladie de Parkinson • N-acétylcystéine (NAC) et maladie de Parkinson Antioxydants et maladie de Parkinson Des données issues d’une cohorte suédoise suggèrent que la consommation alimentaire de vitamines C et E serait inversement associée au risque de maladie de Parkinson. Des chercheurs sont partis de l’hypothèse que le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... contribue à la pathogénie de la maladie de Parkinson et conduit à une perte de cellules dopaminergiques. Dans le cerveau, le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... soumet les acides gras polyinsaturésLes acides gras polyinsaturés (AGPI) appartiennent à la catégorie des lipides. Ils ont de nombreu... à une peroxydation des lipides qui conduit à la production de toxines. Les antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... alimentaires, neutralisent les espèces réactives de l’oxygène et pourraient ainsi protéger des lésions neuronales.Les données concernant l’association entre un antioxydant unique et le risque de maladie de Parkinson sont encore contradictoires. Des chercheurs ont analysé le lien pouvant exister entre la capacité antioxydante totale de l’alimentation et le risque de maladie de Parkinson.Dans la cohorte nationale suédoise de mars, 43 865 hommes et femmes âgées de 18 à 94 ans ont été suivis de 1997 à 2016. La consommation de référence de vitamines C et E et de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... ainsi que la capacité antioxydante totale de l’alimentation ont été évaluées par un questionnaire de fréquence de consommation d’aliments collecté au début de l’étude.Au cours d’une période de suivi moyenne de 17,6 ans, 465 cas de maladie de Parkinson ont été détectés.Les chercheurs ont constaté un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson chez les personnes dans le tertile supérieur de consommation de vitamine E par rapport à celles dans le tertile inférieur. Les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamine C avaient également un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur. De plus, les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamines C et E avaient un risque 38 % moins élevé de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur.Des analyses de sous-groupes indiquent que la vitamine E avait un effet plus important chez les personnes obèses ou en surpoids. De telles personnes figurant dans le tertile supérieur de consommation de vitamine E avaient un risque 56 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur. Dans cette même population, pour la vitamine C, le risque était 48 % plus faible.Par contre, aucune association n’a été observée avec la consommation de bêta-carotène alimentaire ou la capacité antioxydante totale de l’alimentation.D’autres études devront évaluer les effets de la consommation d’aliments spécifiques riches en vitamine E et en vitamine C tels que des légumes oléagineux, des fruits à coque ou des fruits et des légumes sur le risque de maladie de Parkinson.Hantikainen E et al., Dietary antioxidants and the risk of Parkinson disease. The Swedish Nationa March Cohort. Neurology 2021 Jan, DOI : doi.org/10.1212/WNL.0000000000011373.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Alimentation et maladie de Parkinson Une étude montre l’existence d’un lien solide entre les habitudes alimentaires et l’âge d’apparition de la maladie de Parkinson. Ces résultats suggèrent que des stratégies nutritionnelles pourraient aider à retarder la survenue de la maladie. Le régime MIND, Mediterranean-DASH intervention for neurodegenerative delay, a été conçu après une étude sur un large panel de patients qui a duré près de 5 ans. Il a été associé à une réduction de l’incidence de la maladie d’Alzheimer pouvant atteindre jusqu’à 54 %. Il a également montré une plus grande efficacité sur la santé cognitive que le régime méditerranéen. Malgré ces résultats plus que prometteurs, peu de recherches ont évalué les effets de ce régime sur d’autres maladies neurodégénératives.Le régime MIND, conjugue les avantages du régime méditerranéen et du régime DASH. Ce dernier, pour prévenir l’hypertension et favoriser la perte de poids, supprime les produits transformés de l’alimentation et réduit la consommation de sel. Le régime MIND, en apportant des nutriments protecteurs et en évitant ceux qui pourraient être néfaste doit permettre de stimuler les fonctions cérébrales, d’améliorer la concentration et le tonus cérébral.Une étude croisée a examiné la relation entre l’adhésion au régime MIND et l’âge du début de la maladie de Parkinson sur une cohorte canadienne. Elle a également comparé les effets du régime MIND à ceux du régime méditerranéen.Les chercheurs ont constaté qu’un suivi rigoureux de ces deux régimes, caractérisés par une alimentation avec peu de viande et riche en fruits, légumes, bonnes graisses et céréales complètes, retardait l’apparition de la maladie de Parkinson. Elle débutait en moyenne 17,4 années plus tard chez les femmes et 8,4 ans plus tard chez les hommes. Le régime MIND avait un plus fort impact chez les femmes et celui du régime méditerranéen était plus marqué chez les hommes. Les différences entre ces deux régimes sont certes légères mais elles pourraient servir d’indices de l’impact que pourraient avoir sur le cerveau des micronutriments et aliments spécifiques.Ces résultats devront être reproduit sur un plus vaste échantillon de population. Les études à venir devront également examiner les effets des régimes alimentaires sur différents points incluant notamment, la dysbiose du microbiote intestinal, le fonctionnement cognitif, la constipation ou la progression de la maladie.Metcalfe-Roach A et al., MIND and Mediterranean diets associated with later onset of Parkinson’s disease. Movement Disorders, 2021. DOI : 10.1002/mds.28464.0 PartagesPartagezTweetezPartagez N-acétylcystéine (NAC) et maladie de Parkinson La NAC, un précurseur du glutathion, une importante molécule antioxydante, pourrait avoir des effets bénéfiques chez des personnes souffrant de la maladie de Parkinson. La N-acétylcystéine ou NAC est la forme acétylée de la cystéine, un acide aminé soufré qui possède des propriétés antioxydantes. C’est également le précurseur le plus immédiat du glutathionLe glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l’acide ..., le principal antioxydant produit au cœur des cellules. L’efficacité d’une supplémentation en NAC à augmenter les niveaux de glutathionLe glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l’acide ... a été démontrée. En particulier, elle élève ses concentrations dans le cerveau.Les traitements actuels de la maladie de Parkinson se limitent généralement à un remplacement temporaire de la dopamine dans le cerveau associé à des médicaments susceptibles de ralentir la progression de la maladie. La destruction des cellules nerveuses productrices de la dopamine dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson semble en grande partie résulter d’un stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... qui abaisse les niveaux de glutathionLe glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l’acide ... dans le cerveau.Si l’efficacité de la NAC à augmenter les niveaux cérébraux de glutathionLe glutathion est une petite protéine composée de trois acides aminés : la cystéine, l’acide ... a été évaluée, ses effets sur les niveaux de dopamine n’avaient pas encore été testés. La dopamine est un neurotransmetteurLes neurotransmetteurs sont des messagers chimiques qui permettent aux neurones, qui les produisent,... dont les niveaux sont abaissés chez les personnes souffrant de maladie de Parkinson.Quarante-deux patients présentant une maladie de Parkinson ont été enrôlé dans un essai clinique et répartis en deux groupes de façon aléatoire. En plus de leur traitement habituel, dans l’un des groupes, les patients ont reçu pendant trois mois une combinaison de NAC sous formes intraveineuse et orale. Dans l’autre groupe, les patients n’ont reçu que leur traitement habituel. Dans le groupe actif, les patients ont reçu une fois par semaine 50 mg/kg de NAC par voie intraveineuse et deux prises de 500 mg de NAC par voie orale les jours où ils ne recevaient pas d’injection.L’état clinique des patients a été évalué avant et après la supplémentation. Cette évaluation incluait toute une variété de symptômes portant sur les fonctions cognitives et motrices. Les patients ont également passé des scanners cérébraux permettant de mesurer la concentration du transporteur de dopamine dans les régions du cerveau les plus affectées par les processus de la maladie de ParkinsonLes résultats montrent, dans le groupe ayant reçu de la NAC une amélioration de 4 à 9 % de la liaison au transporteur de dopamine et des améliorations d’environ 14 % des scores d’évaluation clinique par rapport au groupe témoin.Pour les auteurs de l’étude ces résultats suggèrent qu’une molécule naturelle comme la NAC pourrait aider à améliorer le fonctionnement de la dopamine et les symptômes chez des patients souffrant de maladie de Parkinson. D’autres travaux devront cependant venir confirmer ces premiers résultats.Monti DA et al., N-acetyl cysteine is associated with dopaminergic improvements in Parkinson’s disease. Clinical Pharmacology & therapeutics, 2019 June 17, https://doi.org/10.1002/cpt.1548 25 avril 2025