Infolettre 406 - 16 novembre 2024 : Légumes crucifères et hypertension • Oméga-3 et diabète • Probiotiques et sommeil Légumes crucifères et hypertension La consommation régulière de légumes crucifères aurait des effets bénéfiques en cas de légère hypertension. Augmenter sa consommation de légumes est fortement recommandé pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires.L’intérêt des légumes crucifèresLes légumes crucifères incluent notamment les brocolis, les choux de Bruxelles, les choux-fleurs, les radis ou le raifort. Des données indiquent que leur consommation est inversement associée de façon dose-dépendante au risque cardiovasculaire. Dans l’alimentation, ils ne représentent que 5 à 24 % des légumes consommés.Les crucifères sont pratiquement les seuls légumes à renfermer des glucosinolates. Or, ces derniers ont montré, chez des animaux, qu’ils abaissaient la pression sanguine. D’autres composants comme des nitrates et de la vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio..., susceptibles d’influer sur la pression sanguine, sont également présents dans ces légumes.Quels effets sur la pression sanguineL’hypertension est un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et sa prévalence augmente avec les années. Les glucosinolates des légumes crucifères montreraient des effets bénéfiques pour la santé cardiovasculaire, comme de réduire les complications liées à une glycémie élevée, d’améliorer le fonctionnement de l’endothélium vasculaire et de réduire la formation et la progression des plaques d’athérome.Une étude randomisée contrôlée et croisée a évalué les effets de la consommation de légumes crucifères comparés à ceux d’autres catégories de légumes sur la pression sanguine. Dix-huit personnes, âgées en moyenne de 68 ans et présentant une pression sanguine légèrement élevée, ont participé à cette étude. Pendant deux semaines, les participants ont consommé quotidiennement 300 g de légumes crucifères (brocolis, choux kales, choux-fleurs, choux) sous forme de soupe au déjeuner et au dîner ou 300 g de légumes racines et de courges (pommes de terre, patates douces, carottes et potirons). Après deux semaines d’arrêt, les groupes ont été inversés pour deux semaines supplémentaires.Les résultats montrent que, par rapport à la consommation quotidienne de quatre portions de légumes racines et de courges, celle de quatre portions de légumes crucifères entraîne une diminution statistiquement significative de la pression sanguine systolique. D’autres recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats.Connoly EL et al., Cruciferous vegetables lower blood pressure in adults with midly elevated blood pressure in a randomized, controlled, crossover trial: the VEgetableS for vaScular hEaLth (VESSEL). BMC Medicine 2024; 22: 353.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Oméga-3 et diabète Chez des personnes diabétiques, les acides gras oméga-3 influeraient sur la structure et le fonctionnement du microbiote intestinal. La progression du diabète de type 2 peut entrainer des lésions sur de multiples organes, ainsi que des complications comme le pied diabétique, des neuropathies et néphropathies diabétiques. La prévalence de la maladie est associée à différents facteurs de risque incluant notamment des facteurs génétiques, l’avancée en âge ou des choix de mode de vie.Modifier le style de vieDes modifications du style de vie et la perte de poids constituent des mesures importantes pour protéger la santé de personnes diabétiques ou à risque de diabète de type 2. Cependant, l’acceptation de ces mesures et leur suivi sont souvent insuffisants.L’intérêt des acides gras oméga-3Différentes études ont montré que les acides gras oméga-3 ont des effets préventifs qu’ils exercent à travers divers mécanismes. Par ailleurs, des modifications dans le microbiote intestinal ont été observées après une supplémentation en acides gras oméga-3. Ceux-ci pourraient donc exercer des effets bénéfiques en restaurant la composition du microbiote intestinal et en augmentant la production de composants anti-inflammatoires comme les acides gras à chaîne courte. La régulation de la flore intestinale peut améliorer la résistance à l’insuline, élever les niveaux d’insuline et réguler la glycémie.Les effets protecteurs des oméga-3Une étude randomisée contrôlée et en double aveugle a évalué les effets d’une supplémentation en oméga-3 dérivés d’huile de poisson chez des personnes présentant un diabète de type 2. Pendant trois mois, 110 personnes diabétiques ont consommé quotidiennement 3 g d’huile de poisson ou 3 g d’huile de maïs.Les résultats montrent que la consommation d’acides gras oméga-3 a eu un impact sur la composition et le fonctionnement du microbiote intestinal des participants. Une diminution des bactéries pathogènes et une augmentation des bactéries bénéfiques ont été observées, suggérant une amélioration de la santé intestinale et de l’inflammation systémique.Par ailleurs, par rapport au groupe ayant consommé de l’huile de maïs, dans celui des oméga-3, les niveaux de glucose sériques à jeun, d’hémoglobine glyquée, de résistance à l’insuline, de cholestérol total, de LDL-cholestérol et de triglycérides étaient significativement plus bas.Xia J et al., Improvement in glycolipid metabolism parameters after supplementing fish oil-derived omega-3 fatty acids is associated with gut microbiota and lipid metabolites in type 2 diabetes mellitus. Nutrients, 2024; 16:3755.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Probiotiques et sommeil Chez des personnes en bonne santé, l’administration de Lacticaseibacillus paracasei 207-27 régule la communauté microbienne de l’intestin et améliore la durée du sommeil. L’axe intestin – cerveauL’axe microbiote-cerveau-intestin est constitué du microbiote intestinal, des métabolites, du système nerveux entérique, des branches sympathiques et parasympathiques du système nerveux autonome, du système neuro-immune et du système nerveux central. Il existe cinq voies de communication entre le microbiote intestinal et le cerveau.Le sommeil est un processus physiologique fondamental étroitement régulé par des mécanismes neurobiologiques complexes. Des travaux scientifiques récents ont mis en lumière le rôle potentiel du microbiote intestinal comme modulateur clé des voies de régulation du sommeil.L’influence des probiotiquesLa capacité des probiotiques à moduler la santé cérébrale à travers l’axe microbiote-intestin-cerveau a gagné l’attention des chercheurs. Des souches probiotiques pourraient en effet réguler le microbiote intestinal et les hormones de l’axe HPA qui sont les uns et les autres associés aux troubles du sommeil. Des études ont ainsi montré que des lactobacilles peuvent améliorer la qualité du sommeil en influant sur l’axe cerveau-intestin.Quelles actions sur le sommeil ?Une étude randomisée contrôlée et en double aveugle a évalué les effets de la consommation de Lacticaseibacillus paracasei 207-27 sur la qualité du sommeil d’adultes âgés de 18 à 35 ans soumis à un léger stress.Cent-vingt personnes en bonne santé ont consommé quotidiennement pendant 28 jours un placebo, une faible dose de L. paracasei 207-27 ou une dose élevée de cette même souche.Les résultats indiquent que la supplémentation avec L. paracasei 207-27 a augmenté la durée du sommeil des participants. Cet effet serait dû à une modulation de la structure du microbiote intestinal pour réguler le fonctionnement de l’axe intestin-cerveau. Il inclut notamment une augmentation des niveaux d’acides gras à chaîne courte et une diminution de l’activité de l’axe HPA.Li J et al., Lacticaseibacillus paracasei 207-27 alters the microbiota-gut-brain axis to improve wearable device-measured sleep duration in healthy adults: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Food & Function 2024, 15 : 10732-10745.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 16 novembre 2024