Infolettre 359 - 30 novembre 2023 : Astaxanthine et obésité • Fraises et vieillissement cognitif • Probiotiques, sucres et microbiote buccal Astaxanthine et obésité La prise d’astaxanthine associée à des exercices de CrossFit pourrait atténuer les complications liées à l’obésité et stimuler la santé métabolique. L’obésité est caractérisée par une accumulation de tissu adipeux et est fortement reliée au développement et à la progression de différents troubles métaboliques. Cette accumulation de tissu adipeux n’agit pas seulement comme un réservoir pour l’énergie en excès. Elle fonctionne également comme un organe endocrinien qui libère des adipokines.Adipokines et obésitéLes adipokines regroupent un ensemble de protéines principalement produites par les adipocytesLes adipocytes ou cellules adipeuses sont des cellules des tissus adipeux. Leur rôle est de stocker.... Elles sont impliquées dans toute une variété de fonctions telles que la régulation énergétique, l’insulinorésistance, le métabolisme et l’homéostasieCe terme a été introduit pour la première fois par le médecin et physiologiste français, Claude... du glucose, le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... ou la physiopathologie de l’obésité. La leptine, la résistine, la visfatine, l’apeline, la protéine de liaison au rétinol4 (RBP4), la vaspine et la chémérine sont associées à l’obésité. D’autres, telles que l’adiponectine ou l’omentine 1 sont en corrélation inverse avec elle. Ainsi, la leptine exerce ses effets sur la réduction de l’appétit et sur la restauration de l’équilibre énergétique.L’intérêt de l’activité physiqueLa pratique régulière d’une activité physique est une bonne stratégie pour stimuler le bien-être général, prévenir et diminuer l’obésité et réduire les conséquences néfastes pour la santé associée à un excès de tissu adipeux. Le CrossFit combine principalement la force athlétique, l’haltérophilie, la gymnastique et les sports d’endurance. Des études ont montré que l’entrainement CrossFit a des effets bénéfiques sur des facteurs physiologiques et sur la forme physique. On ne connait pas encore son impact sur les adipokines.L’intérêt de l’astaxanthineUne supplémentation en antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... peut être utilisée pour atténuer les effets du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... L’astaxanthine, dérivée de l’algue Haematococcus pluvialis, a montré qu’elle diminue les effets du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... sur le métabolisme des lipides. Des études indiquent également que l’astaxanthine diminue l’insulinorésistance et le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica..., augmente la capacité antioxydante et la biogenèse des mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction... en cas d’obésité.Les effets de l’astaxanthine associée à l’astaxanthineSoixante-huit hommes obèses ont été enrôlés dans une étude randomisée contrôlée qui a évalué les effets d’un entrainement CrossFit associé à la prise d’astaxanthine sur certaines adipokines plasmatiques. Ils ont été répartis en quatre groupes, un groupe témoin, un groupe d’entrainement CrossFit, un groupe astaxanthine et un groupe entrainement CrossFit + astaxanthine. L’étude a duré douze semaines. La dose d’astaxanthine était de 20 mg.Les résultats montrent que les niveaux plasmatiques de toutes les adipokines mesurées ont été altérés dans les trois groupes expérimentaux. Ainsi la baisse de la résistine était plus importante dans le groupe CrossFit + astaxanthine que dans le groupe astaxanthine. Les niveaux d’omentine 1 étaient plus élevés dans les groupes CrossFit que dans celui de l’astaxanthine. En résumé la supplémentation en astaxanthine associée au CrossFit a généré des améliorations significatives sur différentes adipokines.Supriya R et al., Astaxanthin supplementation augments the benefits of CrossFit workout on semaphorin 3C and other adipokines in males with obesity. Nutrients 2023 ; 15 : 4803.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Fraises et vieillissement cognitif La consommation régulière de fraises aurait des effets bénéfiques sur la mémoire et les symptômes dépressifs de personnes d’âge moyen. Troubles métaboliques et santé cérébraleL’obésité et les troubles métaboliques créent un environnement qui favorise une inflammation chronique qui affecte tous les organes incluant le cerveau. La neuroinflammation est reconnue pour être un des facteurs les plus importants contribuant au dysfonctionnement du cerveau et à la progression de neuropathologies.Les effets bénéfiques des fruits rougesLes fruits rouges ont le potentiel d’apporter de nombreux effets bénéfiques. En particulier, ils pourraient modérer le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... et l’inflammation, corriger des dysfonctionnements métaboliques et augmenter la signalisation neuronale. Les anthocyanes que l’on retrouve dans les fraises et les myrtilles ainsi que dans d’autres fruits et légumes ont montré exercer des effets anti-inflammatoires. De plus, les anthocyanes ont été identifiées dans le cerveau ainsi que dans des organes périphériques indiquant leur capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique. Enfin, des modifications du microbiote intestinal observées après la consommation d’anthocyanes suggèrent qu’elle peut altérer les communications centrales/périphériques pour atténuer l’inflammation centrale.L’intérêt des fraisesDes données préliminaires indiquent des améliorations du fonctionnement neurocognitif après une supplémentation en fraises. Des données précliniques suggèrent qu’une supplémentation en fraises pourrait avoir des effets bénéfiques sur les performances cognitives et sur des marqueurs du fonctionnement neuronal. Quelques essais cliniques montrent également que les fraises pourraient être bénéfiques pour le fonctionnement métabolique, la santé globale et les performances cognitives.Quels effets sur le risque de déclin cognitifs ?Une étude a évalué, chez des personnes d’âge moyen avec un risque accru de déclin cognitif, les effets d’une supplémentation en fraises. Trente-quatre personnes, hommes et femmes âgés de 50 à 65 ans, en surpoids et présentant une insulinorésistance, ont participé à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Quotidiennement pendant douze semaines, les participants ont consommé 13 g de poudre de fraises entières (36,8 mg d’anthocyanes) ou une poudre placebo.,A la fin de l’étude, les participants ayant consommé la poudre de fraises soumis à un test d’apprentissage d’une liste de mots, ont commis moins d’erreurs d’intrusion. C’est le reflet d’une réduction des interférences avec des informations extérieures pendant l’apprentissage et la mémorisation. Les interférences mémorielles ne sont pas rares au cours du vieillissement et ont été associées à une neurodégénération locale plus importante. De plus, la supplémentation a diminué les symptômes dépressifs.D’autres études, de plus longue durée, sur des échantillons plus importants et avec différentes doses sont nécessaires pour évaluer les bénéfices d’une supplémentation en fraises sur le fonctionnement métabolique et la cognition dans le contexte du vieillissement.Krikorian R et al., Early intervention in cognitive aging with strawberry supplementation. Nutrients 2023 ; 15 : 4431.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Probiotiques, sucres et microbiote buccal Chez des personnes en bonne santé, la prise de probiotiques stabiliserait le microbiote buccal pendant une exposition au sucre de courte durée. Le microbiote buccal est composé de plus de 700 espèces bactériennes. Des changements dysbiotiques de sa composition sont associés à des maladies parodontales ou à des caries.Sucres et santé buccaleLes sucres libres constituent le facteur de risque alimentaire le plus important de développer des carries avec un effet dose-réponse. Des données indiquent que le microbiote buccal est impacté par la consommation de sucres libres. Celui de personnes ayant une consommation élevée de sucres libres, par rapport à celles en consommant peu, est moins diversifié et contient davantage d’espèces bactériennes aciduriques et acidogéniques. Une consommation élevée de sucres libres a récemment été associée à une augmentation des niveaux d’inflammation dans la salive.L’intérêt des probiotiquesLe détail des mécanismes d’action des probiotiques ne sont pas encore totalement décryptés. Ils semblent cependant avoir un effet local sur le microbiote buccal. Ils amélioreraient la composition microbiologique avec un effet bénéfique indirect sur le système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries.... Des données récentes suggèrent que les probiotiques pourraient constituer un atout complémentaire de la lutte contre les caries.Idéalement, les probiotiques utilisés dans la prévention des caries devraient être en mesure de protéger la cavité buccale des altérations induites par les sucres telles que la perte de diversité du microbiote buccal et de possibles fluctuations de médiateurs de l’inflammation dans la salive.Quels effets sur la dysbiose buccale ?Une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en probiotiques sur les effets néfastes du sucre. Quatre-vingts personnes en bonne santé, âgées de 19 à 31 ans, ont reçu quotidiennement pendant 28 jours des probiotiques ou un placebo. Au cours des 14 premiers jours, les participants se sont rincé la bouche 6 à 8 fois avec une solution à 10 % de sucrose.Les résultats montrent que par rapport au placebo, les probiotiques ont contré en partie la perte de diversité induite par les sucres dans le microbiote supra-gingival. D’autres études sur de plus vaste échantillons sont nécessaires pour élucider l’impact clinique et immunologique de l’expositions aux sucres. Des essais de plus longue durée devront être réalisées pour révéler l’impact potentiel des probiotiques dans le contexte de caries.Lundtorp Olsen C et al., Probiotics partly suppress the impact of sugar stress on the oral microbiota. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Nutrients 2023 ; 15 : 4810.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 30 novembre 2023