Infolettre 114 – 26 octobre 2018 : Ginkgo biloba et dépression chez les personnes âgées • Traitement hormonal substitutif, isoflavones de soja et ostéoporose • Style de vie méditerranéen et santé cognitive Ginkgo bilobaLa dépression regroupe tout un ensemble de troubles affectifs ou de l’humeur. Elle est principalement caractérisée par une baisse persistante du moral, une perte d’intérêt et de plaisir, une pensée ralentie, un manque de volonté d’agir, des comportements et pensées suicidaires ainsi que, chez certains patients, par des hallucinations et des illusions. Les origines de la maladie ne sont encore clairement comprises. Les traitements antidépresseurs les plus fréquemment prescrits sont des inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS) comme le citalopram. Le Ginkgo biloba est utilisé pour ses propriétés médicinales depuis des milliers d’années. On trouve une description de son usage dans un traité de médecine chinois datant de 2600 avant notre ère. En Europe, les premières études sur l’intérêt potentiel pour la santé d’extrait de feuilles de Ginkgo biloba sont faites dans les années 1950. C’est à cette époque qu’un botaniste analyse leur contenu et découvre plus de 40 composants différents parmi lesquels il identifie des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v..., essentiellement des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., et des terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... : les ginkgolides et les bilobalides. C’est à ces composants que sont attribués les principaux effets bénéfiques des extraits de Ginkgo biloba. Les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... et les terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... présents dans les feuilles de Ginkgo biloba sont de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... C’est grâce à eux que les extraits de ginkgo biloba exerceraient un effet protecteur sur les cellules du cerveau contre les lésions provoquées par les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ..., de dangereuses molécules aux pouvoirs oxydants délétères. Ils inhibent le facteur d’activation des plaquettes, améliorent les changements hémorhéologiques, augmentent la tolérance à l’hypoxieDiminution de l’oxygène distribuée par le sang et utilisable par les cellules de l’organisme. (réduction de l’apport d’oxygène), préviennent l’œdème cérébral induit par un traumatisme ou des toxines et protège les nerfs. Des recherches ont également montré que l’extrait de Ginkgo biloba, chez des personnes avec un stade léger à modéré de maladie d’Alzheimer, peut améliorer les fonctions cognitives de l’attention et de la mémoire. La protéine S100B est une petite protéine synthétisée sélectivement par certaines cellules du tissu cérébral. Elle est essentiellement présente dans les cellules oligodendrogliales et astrocytaires dans les systèmes nerveux central et périphérique ainsi que dans certains neurones. Elle intervient physiologiquement dans la croissance cellulaire, le maintien du cytosquelette, le métabolisme énergétique ou la transduction des signaux. Sa capacité à fixer le calcium lui confère une activité régulatrice. Elle semble également impliquée dans la régulation de l’inflammation, des capacités d’apprentissage et de mémorisation et la plasticité neuronale. Lorsque des tissus cérébraux sont lésés, notamment par un traumatisme ou une lésion vasculaire, la concentration de la protéine S100B augmente dans le plasma sanguin. Elle est donc considérée comme un marqueur de lésion cérébrale. En même temps qu’ils réduisent les symptômes dépressifs, les antidépresseurs diminuent la concentration de la protéine S100B dans le plasma. Une étude a été conçue pour évaluer l’effet, chez des personnes âgées dépressives, d’une supplémentation avec un extrait de ginkgo biloba, en traitement adjuvant, sur les concentrations plasmatiques de la protéine S100B. Cent-trente-six patients âgés présentant une dépression ont été enrôlés dans cette étude. Ils ont été répartis en deux groupes. L’un a reçu 20 mg par jour de citalopram. Les patients de l’autre groupe ont pris, en plus du citalopram, 19,2 mg d’un extrait de Ginkgo biloba trois fois par jour. L’étude a duré 12 semaines. L’efficacité du traitement sur les symptômes de la dépression a été évaluée au moyen de l’échelle Hamilton du taux de dépression (HAMD). Le test de classement de cartes du Wisconsin a été utilisé pour évaluer le fonctionnement cognitif. Les résultats montrent que l’ajout de l’extrait de Ginkgo biloba au traitement a efficacement renforcé l’amélioration des symptômes dépressifs. Il a également réduit l’expression sérique de la protéine S100B, suggérant que l’extrait restaure, chez des personnes âgées, les fonctions neurologiques, au cours du traitement de la dépression. Associé à un antidépresseur, l’extrait de ginkgo biloba joue donc un rôle synergique et l’efficacité du traitement se manifeste plus rapidement qu’avec l’antidépresseur seul. Dai C-X et al., Role of Ginkgo biloba as adjunctive treatment of elderly patients with depression and on the expression of serum B100S. Medicine. 2018, 97 : 39(e12421). 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Traitement hormonal substitutif,L’ostéoporose est caractérisée par une masse osseuse faible ainsi que par une détérioration de la micro-architecture du tissu osseux. Cela conduit à une augmentation de la fragilité osseuse et du risque de fracture. Ce phénomène est principalement relié au vieillissement et apparait fréquemment chez les femmes après la ménopause et chez les hommes âgés. Chez la femme, le remplacement des œstrogènes, dont la sécrétion disparait avec la ménopause, par des produits hormonaux ralenti le processus de perte osseuse en inhibant la résorption osseuse. Mais en raison des risques qui lui sont associés, le traitement hormonal substitutif n’est plus le premier choix pour prévenir l’ostéoporose. Des études épidémiologiques ont montré que les femmes consommant fréquemment des aliments à base de soja avaient un plus faible risque d’ostéoporose que celle suivant une alimentation occidentale typique. Un certain nombre de femmes ménopausées prennent donc des isoflavones de soja dans l’objectif de maintenir leur masse osseuse. Une étude a comparé l’efficacité des isoflavones de soja à une faible dose de traitement hormonal substitutif sur l’inhibition de la résorption osseuse et l’évolution de la densité minérale osseuse chez des femmes ménopausées. Un total de 325 femmes ménopausées a été enrôlé dans cette étude qui a duré douze mois. Les femmes ont été réparties de façon aléatoire en trois groupe pour recevoir quotidiennement un traitement hormonal substitutif constitué par 1 mg d’estradiol et 0,5 mg d’acétate de noréthistérone, 20 mg d’isoflavones de soja (génistéine et daidzéine) ou un placebo. Les résultats montrent que les deux traitements : les isoflavones de soja et le traitement hormonal substitutif, ont eut des effets bénéfiques sur le métabolisme osseux. Tous deux ont provoqué un ralentissement significatif du processus du processus de résorption osseuse. Il n’y avait pas de différences d’efficacité significative entre les deux. Rappelons que les isoflavones de soja sont eux aussi déconseillés en cas d’antécédents de cancer oestrogéno-dépendants et qu’ils ne doivent pas être pris sans surveillance médicale. Tit D.M. et al., Effect of the hormone replacement therapy and of soy isoflavones on bone resorption in postmenopause. Nutrients 2018, 7, 297. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Style de vie méditerranéenUn grand nombre de publications soutiennent l’existence d’une interaction complexe gènes/environnement qui conduirait à la maladie d’Alzheimer et à d’autres démences. Les facteurs modifiables du style de vie constituent une part importante de cette possible influence environnementale, susceptible de modifier le risque génétique inhérent de troubles cognitifs et de démence. Une récente analyse de données de population suggère qu’un tiers des cas de maladie d’Alzheimer, la plus fréquente des démences, pourrait être attribué à des facteurs de risques potentiellement modifiables. La nutrition est l’un de ces facteurs de style de vie modifiables. De plus en plus de données établissent un lien entre la nutrition et la santé cérébrale. Parmi différentes habitudes alimentaires, le régime méditerranéen est le plus étudié. Au moins trois méta-analyses ont été publiées. Elles suggèrent une possible association bénéfique entre une forte adhésion à ce type de régime et le risque de développer des troubles cognitifs légers, une démence ou une maladie d’Alzheimer. On a même récemment suggéré que les effets bénéfiques du régime méditerranéen pourraient être étendus aux habitudes de style de vie. Celles-ci ne sont pas seulement caractérisées par une consommation élevée de produits spécifiques aux populations vivant sur le bassin méditerranéen. Elles englobent d’autres paramètres. C’est notamment le cas de la participation à des activités de loisir, y compris physiques, des interactions sociales ou de la qualité du sommeil. Certains de ces aspects des habitudes de style de vie ont été associés de façon indépendante à la cognition. Ainsi, un niveau élevé, voire même, faible à modéré, d’activité physique a montré un effet protecteur contre le déclin cognitif lié au vieillissement, un plus faible risque de trouble cognitif ou de démence. Les paramètres du sommeil sont également étudiés en relation avec la cognition. Un sommeil de mauvaise qualité a été associé à des troubles de la cognition. Un sommeil insuffisant ou une somnolence diurne ont par ailleurs été identifiés comme des facteurs de risque de démence. Des chercheurs ont voulu évaluer l’influence combinée de facteurs de styles de vie qui ont été récemment incorporés dans les caractéristiques des habitudes de style de vie méditerranéen (alimentation, exercice physique, sommeil, activités de vie quotidiennes) sur les performances cognitives de personnes âgées. Dans cet objectif, ils ont combiné ces différents facteurs en un seul index globale (IGSV) et ont examiné les possibles associations entre cet index et les paramètres de cognition. Les chercheurs ont inclus dans leur analyse les données provenant de 1716 personnes participant à l’investigation hellénique longitudinale sur le vieillissement et l’alimentation. cette population était âgée de 65 ans et plus. Les facteurs de style de vie ont été évalués en utilisant des questionnaires standards validés. L’index de style de vie a été construit. Un IGSV plus élevé était associé à une réduction de 65 % du risque de trouble cognitif léger chez les individus non déments. Il a été associé à une réduction de 43 % du risque de faible cognition générale, une fois les participants souffrant de trouble cognitif léger exclus. Cette réduction de risque correspondait respectivement à 9 et 2,7 années de vieillissement en moins. Anastasiou C.A. et al., Mediterranean lifestyle in relation to cognitive Health : Results from the HELIAD study. Nutrients 2018, 10, 1557. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 2 novembre 2018