Au cours d’un suivi de deux ans, la supplémentation quotidienne avec un extrait de cacao riche en flavanols aurait produit un effet bénéfique sur le fonctionnement cognitif de personnes ayant une mauvaise alimentation.

Cibler les premiers signes de déclin cognitif

Au cours du vieillissement, une subtile diminution de la cognition est fortement annonciatrice d’une aggravation du déclin cognitif et augmente le risque, plusieurs années plus tard, de maladie d’Alzheimer et de démence apparentée. Des interventions ciblant les premiers signes de déclin cognitif lié au vieillissement pourraient aider à préserver le fonctionnement cognitif.

L’intérêt extraits de cacao

L’extrait de cacao contient des flavanols, une sous-classe de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit.... Il renferme également de modestes quantités de théobromine et de caféine.  Les flavanols qui incluent l’épicatéchine pourraient affecter le fonctionnement cognitif. Ils le feraient en interagissant sur des voies de signalisation impliquées dans la neuroinflammation et la neurodégénération.  Ils amélioreraient également la perfusion et la vasodilatation cérébrales. 

Des études épidémiologiques ont montré une association positive entre la consommation de produits à base de cacao et différents problèmes de santé, y compris avec la cognition.  Cependant, les études de supplémentation n’ont pas montré de résultats cohérents concernant des effets bénéfiques sur les changements cognitifs de personnes âgées.

Quels effets sur les changements cognitifs de personnes âgées ?

Une étude a évalué les effets de la consommation quotidienne d’un extrait de cacao pendant deux ans sur les changements cognitifs de personnes âgées. L’essai COSMOS (cocoa supplement and multi-vitamin outcom study) est une étude clinique randomisée contrôlée. Elle a évalué les effets de la prise quotidienne de 500 mg de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... incluant 80 mg d’épicatéchine et/ou des multivitamines et minéraux sur la prévention du cancer et de maladies cardiovasculaires parmi une cohorte de 21 442 adultes de plus de 60 ans. Un sous-groupe de cette cohorte, constitué de 492 personnes, a effectué des tests cognitifs au début de l’étude et tout au long des deux ans de sa durée.

Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la supplémentation en extrait de cacao n’a pas eu d’effet significatifs sur les changements de la cognition globale. Elle n’en a pas eu sur la mémoire épisodique ni sur l’attention et la mémoire exécutive.

Cependant, l’analyse des données provenant d’un sous-groupe, suggère que la supplémentation aurait des effets bénéfiques sur la cognition de personnes ayant, au départ de l’étude, l’alimentation la moins bonne. D’autre études devront venir confirmer cet élément de données.

Vyas CM et al., Effect of cocoa extract supplementation on cognitive function : results from the clinic subcohort of the COSMOS trial. The American Journal of Clinical Nutrition 2023 Oct. 21 ; 119 : 39-48.

La consommation de lutéine et de zéaxanthine au cours de la grossesse aurait une incidence bénéfique sur le développement du langage et de la cognition de l’enfant au cours de la petite enfance.

La lutéine, un caroténoïde antioxydant

La lutéine et la zéaxanthine sont deux caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... présents dans des aliments tels que les légumes à feuilles vertes, le maïs ou le jaune d’œuf. Dans l’organisme, on les trouve notamment à concentration élevée, dans la rétine et le cerveau. Tous deux ont un rythme métabolique élevé et des membranes cellulaires riches en phospholipides, particulièrement sensibles aux lésions oxydatives. Les propriétés antioxydantes de la lutéine pourraient aider à protéger ces tissus nerveux vulnérables.

Améliore la vision et la cognition de l’adulte

La consommation de lutéine montre une association modérée avec ses niveau sériques chez l’enfant. Une supplémentation à dose plus élevée augmente la densité du pigment maculaire, un indicateur, dans les études, de l’accumulation de la lutéine dans la rétine. Le niveau sérique de lutéine, la densité du pigment maculaire et les niveaux de lutéine dans le cerveau ont également été associés, chez l’adulte, aux performances cognitives. 

L’impact du diabète gestationnel

En cas de complications de la grossesse telles que le diabète gestationnel et l’hyperglycémie chez des femmes auparavant euglycémiques, le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... est augmenté. Ces complications ont été associées à de plus faibles scores cognitifs dans l’enfance. Par ailleurs, les niveaux circulants de lutéine chez la femme enceinte ont été corrélés à ses concentrations dans le cordon ombilical.

Quels effets sur le développement cognitif de l’enfant à naître ?

Une étude prospective longitudinale a évalué les effets de la consommation de lutéine au cours de la grossesse sur le développement cognitif de l’enfant. Elle a également examiné l’impact d’un diabète gestationnel. 

Soixante-seize femmes enceintes, dont 40 présentant un diabète gestationnel, ont été recrutées dans cette étude entre leurs 25^e et 33^e semaine de gestation. Leur consommation alimentaire a été enregistrée. A la naissance un prélèvement de sang du cordon ombilical a été effectué. Deux ans plus tard, un test de l’échelle de Bayley a été pratiqué sur les enfants.

L’analyse des données suggèrent que le diabète gestationnel réduit la concentration de lutéine dans le cordon ombilical à la naissance. La consommation de lutéine et de zéaxanthine au cours de la grossesse a été associée chez l’enfant à de meilleures scores cognitifs et de langage, indépendamment de la présence ou non d’un diabète gestationnel. 

Kadam J et al., Maternal lutein intake during pregnancies with or without diabete mellitus and cognitive development of children at 2 years of age : a prospective observational study. Nutrients 2024 ; 16 : 328.

Chez des femmes obèses ou en surpoids, la consommation quotidienne d’huile de nigelle aurait des effets bénéfiques sur des marqueurs de l’inflammation.

Une inflammation chronique

Chez des personnes obèses ou en surpoids, la production d’adipokines inflammatoires dans les tissus adipeux est augmentée. Elle contribue au développement des troubles métaboliques associés à l’obésité. Celle-ci est reliée à une inflammation chronique ainsi qu’à une altération de l’association entre le style de vie et l’expression de gènes.

Des niveaux sériques élevés d’interleukines inflammatoires, IL-1bêta, IL-6, ont été observés chez des personnes obèses. Ces interleukines sont associées à l’insulino-résistance qui se développe chez les personnes obèses et l’IL-6 est considérée comme un marqueur de l’inflammation.

Les tissus adipeux produisent également la leptine, une hormone directement associée à la graisse stockée. Elle joue un rôle dans la régulation de la consommation alimentaire et du poids corporel. Chez des personnes obèses, une hyperinsulinémie peut provoquer une résistance à la leptine conduisant à une suralimentation et à une réduction de la satiété. Les interleukines inflammatoires pourraient par ailleurs augmenter l’expression de l’ARN messager de la leptine.

L’intérêt de la nigelle

La littérature suggère que la nigelle (Nigella sativa) et son principal composant actif, la thymoquinone, ont des propriétés hypotensives, immunostimulantes et régulatrice du poids.  Des études expérimentales et chez l’animal rapportent des effets bénéfiques d’une supplémentation en huile de nigelle ou en thymoquinone sur des marqueurs de l’inflammation. Chez des rats présentant des troubles métaboliques, elle réduirait les concentrations de leptine et d’IL-6. Chez l’homme, peu d’études ont évalué les effets d’une supplémentation en huile de nigelle sur des marqueurs de l’inflammation. Celles qui l’on fait donnent de surcroit des résultats contradictoires.

Quels effets sur des marqueurs de l’inflammation

Une étude croisée randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en huile de nigelle sur l’expression de l’ARN messager et les niveaux de la leptine, d’IL-1bêta et d’IL-6 de femmes obèses ou en surpoids. Quarante-six femmes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont consommé quotidiennement pendant deux périodes de huit semaines 2000 mg d’huile de nigelle ou un placebo.

Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la supplémentation en huile de nigelle a significativement régulé à la baisse l’expression de l’ARN messager de l’IL-1bêta, de l’IL-6 et de la leptine. Elle a également réduit de manière significative les concentrations sériques d’IL-1bêta, d’IL-6, de leptine et d’insuline. D’autres études devront évaluer les effets de l’huile de nigelle sur les marqueurs de l’inflammation de différentes populations.

Razmpoosh E et al., A crossover randomized controlled trial examining the effect of black seed (Nigella sativa) supplementation on IL-1bêta, IL-6 and leptin and insulin parameters in overweight and obese women. BMC Complementary Medicine and Therapy 2024 ; 24 : 22.

Une inflammation chronique

Chez des personnes obèses ou en surpoids, la production d’adipokines inflammatoires dans les tissus adipeux est augmentée. Elle contribue au développement des troubles métaboliques associés à l’obésité. Celle-ci est reliée à une inflammation chronique ainsi qu’à une altération de l’association entre le style de vie et l’expression de gènes.

Des niveaux sériques élevés d’interleukines inflammatoires, IL-1bêta, IL-6, ont été observés chez des personnes obèses. Ces interleukines sont associées à l’insulino-résistance qui se développe chez les personnes obèses et l’IL-6 est considérée comme un marqueur de l’inflammation.

Les tissus adipeux produisent également la leptine, une hormone directement associée à la graisse stockée. Elle joue un rôle dans la régulation de la consommation alimentaire et du poids corporel. Chez des personnes obèses, une hyperinsulinémie peut provoquer une résistance à la leptine conduisant à une suralimentation et à une réduction de la satiété. Les interleukines inflammatoires pourraient par ailleurs augmenter l’expression de l’ARN messager de la leptine.

L’intérêt de la nigelle

La littérature suggère que la nigelle (Nigella sativa) et son principal composant actif, la thymoquinone, ont des propriétés hypotensives, immunostimulantes et régulatrice du poids.  Des études expérimentales et chez l’animal rapportent des effets bénéfiques d’une supplémentation en huile de nigelle ou en thymoquinone sur des marqueurs de l’inflammation. Chez des rats présentant des troubles métaboliques, elle réduirait les concentrations de leptine et d’IL-6. Chez l’homme, peu d’études ont évalué les effets d’une supplémentation en huile de nigelle sur des marqueurs de l’inflammation. Celles qui l’on fait donnent de surcroit des résultats contradictoires.

Quels effets sur des marqueurs de l’inflammation

Une étude croisée randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en huile de nigelle sur l’expression de l’ARN messager et les niveaux de la leptine, d’IL-1bêta et d’IL-6 de femmes obèses ou en surpoids. Quarante-six femmes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont consommé quotidiennement pendant deux périodes de huit semaines 2000 mg d’huile de nigelle ou un placebo.

Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la supplémentation en huile de nigelle a significativement régulé à la baisse l’expression de l’ARN messager de l’IL-1bêta, de l’IL-6 et de la leptine. Elle a également réduit de manière significative les concentrations sériques d’IL-1bêta, d’IL-6, de leptine et d’insuline. D’autres études devront évaluer les effets de l’huile de nigelle sur les marqueurs de l’inflammation de différentes populations.

Razmpoosh E et al., A crossover randomized controlled trial examining the effect of black seed (Nigella sativa) supplementation on IL-1bêta, IL-6 and leptin and insulin parameters in overweight and obese women. BMC Complementary Medicine and Therapy 2024 ; 24 : 22.