Au cours du vieillissement, la consommation régulière de champignons aurait des effets bénéfiques sur le fonctionnement cognitif.

Fonction cognitive et alimentation

Le vieillissement est généralement associé à un grand nombre de modifications dans le comportement et la fonction cognitive. Des diminutions dans la mémoire globale, la fonction exécutive, l’humeur et la réalisation des tâches de la vie quotidienne ont été observées.

Des données scientifiques ont montré que l’alimentation est un facteur modifiable important pour réduire le déclin cognitif lié au vieillissement et les troubles neurodégénératifs. 

L’intérêt des champignons

Les champignons constituent une source de protéines, de fibres alimentaires (principalement des bêta-glucanes), de vitamines hydro et liposolubles, et de composés phytochimiques tels que l’ergothionéine et des diterpénoïdes. Ces composés bioactifs ont montré qu’ils agissent comme des agents anti-inflammatoires, qu’ils augmentent l’expression d’enzymes antioxydantes, favorisent la neurogenèse, régulent les cascades de signalisation synaptique et la libération de neurotransmetteurs… 

Un certain nombre d’études épidémiologiques ont examiné la relation entre la consommation de champignons et le bien-être mental et la santé neurocognitive. Elles montrent un lien positif entre une alimentation riche en légumes incluant les champignons et la santé mentale et cognitive. Mais elles n’ont pas examiné un lien spécifique avec les champignons.

Quels effets sur la cognition ?

Pour approfondir l’influence de la consommation de champignons sur le fonctionnement du cerveau vieillissant, des chercheurs ont analysés les données provenant de la cohorte EPIC-Norfolk. Cette étude de population avait évalué les liens entre l’alimentation et des maladies chroniques.

Les chercheurs ont mesuré les changements intervenus dans la consommation de champignons sur une période de 18 ans. Les performances cognitives ont été évaluées à travers une batterie de tests à la fin de cette période.

Les résultats de l’analyse montrent une réduction significative de la consommation de champignons avec le temps. Après en avoir consommé régulièrement, 4,12% de la cohorte ont cessé de le faire. L’évaluation finale indique que les consommateurs réguliers de champignons avaient de meilleures performances cognitives que les non-consommateurs. Cette relation était dose-dépendante, ceux qui consommaient au moins une portion hebdomadaire faisant les meilleurs scores cognitifs. Des études randomisées contrôlées devront venir confirmer les effets bénéfiques à long terme de la consommation de champignons.

Cha S et al., The relationship between mushroom intake and cognitive hperformance : an epidemiological study in the european investigation of cancer – Norfolk cohort (EPIC-NORFOLK).

Un extrait de curcuma, chez des personnes prédiabétiques, améliorerait la résistance à l’insuline et l’hyperglycémie postprandiale en réduisant l’inflammation chronique de bas grade.

L’inflammation de bas grade et macrophages

C’est une réponse inflammatoire de bas grade qui est persistante et induite par des cellules immunitaires à longue durée de vie comme les macrophages. Elle est reliée à l’obésité, au vieillissement, à des facteurs malsains de style de vie tels qu’une alimentation déséquilibrée, une sédentarité, un sommeil insuffisant ou un stress physiologique.

Les macrophages jouent un rôle clé dans le développement de l’inflammation chronique. Ils sécrètent en effet des médiateurs de l’inflammation qui produisent des dommages cellulaires, l’infiltration des tissus par des cellules inflammatoires et altèrent les métabolismes systémiques comme le glycométabolisme. Cette inflammation chronique peut être à l’origine d’une perturbation de la sensibilité à l’insuline ou résistance à l’insuline.

L’intérêt de la curcumine

La curcumine, un polyphénol lipophile, est le principal composant actif du curcuma. Elle a montré différentes activités physiologiques incluant des actions antioxydantes, anti-inflammatoires et anti-obésité. D’autres composants tels que les sesquiterpénoïdes turménorols A et B et le bisacurone sont également présents. Les turménorols sont connus pour inhiber la production de médiateurs de l’inflammation dans des cellules immunitaires. 

Quels effets sur l’inflammation et le glycométabolisme postprandial ?

Un essai clinique randomisé, contrôlé contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un extrait de curcuma sur les marqueurs de l’inflammation et du glycométabolisme chez des hommes et des femmes en surpoids avec une glycémie entre normale et prédiabétique. Cent-dix personnes, âgées de 40 à 69 ans, ont été enrôlées dans cet essai. Pendant douze semaines, elles ont pris quotidiennement, un extrait de curcuma ou un placebo. 

Par rapport au placebo, l’extrait de curcuma a significativement diminué les concentrations sériques de la protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation, et de l’hémoglobine glyquée. Il a également nettement amélioré l’hyperglycémie postprandiale et la sensibilité à l’insuline. Ces données suggèrent que l’extrait de curcuma réduirait l’inflammation de bas grade.

Ucchio R et al., Curcuma longa extract reduces serum inflammatory markers and postprandial hyperglycemia in healthy but borderline participants with overweight and glycemia in the normal.prediabetes range : a randomized, double-blind and placebo-controlled trial. Frontiers in Nutrition, 2024 January 29 ; 1324196.

Un probiotique multisouche, chez des femmes ménopausées avec une ostéopénie, pourrait avoir un effet préventif sur la perte osseuse.

La masse osseuse d’un adulte est composé à 20 % d’os trabéculaire, un tissu osseux spongieux, et à 80 % d’os cortical qui, dur et compact, joue le rôle de charpente. L’os est considéré comme un tissu dynamique en constant remodelage. 

Ménopause et santé des os

La ménopause coïncide avec le déclin progressif des hormones reproductrices de la femme. Concernant l’intégrité osseuse, une déficience en œstrogènes entraîne une activité de résorption osseuse supérieure à celle de formation. Le déclin des niveaux d’œstrogènes aboutit à l’apparition de différents mécanismes qui conduisent à une perte osseuse.

Déficience en œstrogènes et équilibre du microbiote

Une déficience en œstrogènes altère l’équilibre du microbiote intestinal et de voies associées à des maladies. Il augmente ainsi notamment le risque d’obésité, de résistance à l’insuline, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et du foie ainsi que de maladies inflammatoires de l’intestin. De plus, ce déséquilibre du microbiote intestinal semble également influer sur le métabolisme osseux et différentes maladies des os pourraient en découler.

Microbiote et métabolisme osseux

L’intestin influe sur la santé des os par différents mécanismes. D’abord parce qu’il régule l’absorption de minéraux essentiels tels que le calcium, le magnésium ou le phosphore. Ensuite, différents facteurs endocriniens issus de l’intestin, incluant notamment la sérotonine et des incrétines, sont susceptibles d’affecter l’absorption des minéraux et d’influer sur le remodelage osseux en modulant la réponse inflammatoire. 

Probiotiques et métabolisme osseux

Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué chez des femmes ménopausées avec une ostéopénie, les effets d’un probiotique multisouche sur leur métabolisme osseux. Quarante femmes ont participé à cette étude.  Pendant douze semaines, elles ont consommé quotidiennement un mélange de souches probiotiques ou un placebo.

Par rapport au placebo, les probiotiques ont diminué significativement les concentrations sériques de CTX, un marqueur de la résorption osseuse. Cependant, ils ne semblent pas avoir influé sur les concentrations de PINP, un marqueur de la formation osseuse.  D’autres études sont nécessaires pour confirmer l’utilité clinique des probiotiques dans la gestion de l’ostéopénie au cours de la ménopause.

Vanitchamont M et al., Effects of multispecies probiotic supplementation on serum bone turnover markers in postmenopausal women with osteopenia : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Nutrients ; 2024 ; 16 : 461.