Infolettre 267- 13 Novembre : Champignons et dépression • Matcha, caféine et stress • Cannelle et glycémie post-postprandiale ChampignonsComposés de 80 à 90 % d’eau, les champignons ont une faible valeur énergétique. Ils sont riches en minéraux, et, en particulier, en potassium, et sont également une source de vitamines du groupe B. Ils ont une forte teneur en glucides tels que le glucane qui s’apparente aux fibres. Mais, surtout, il apporte de l’ergothionéine, un acide aminé soufré dérivé de l’histidine. Un puissant antioxydantL’ergothionéine possède de puissantes propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires et elle aurait des effets bénéfiques, notamment, sur le cerveau. L’organisme est incapable de synthétiser l’ergothionéine qui lui est donc apportée par l’alimentation. Une fois qu’elle est absorbée, une protéine nommée CTN1 la transporte. Il semble que l’ergothionéine s’accumule de façon préférentielle dans des tissus prédisposés à des niveaux plus élevés d’inflammation et de stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica....Des études ont montré que des antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... peuvent aider à prévenir certaines maladies mentales incluant la schizophrénie, les troubles bipolaires ou la dépression. Des données issues de plus de 24 000 personnesLes données de 24 699 personnes ayant participé à l’étude de population américaine NHANES ont été utilisées pour évaluer l’association existant entre la consommation de champignons et la dépression. Les participants ont été suivis pendant plus de dix ans. La fréquence de consommation de champignons a été analysée et les scores de dépression mesurés.Une association entre consommation de champignons et dépressionLes résultats de l’analyse des données indiquent que les personnes consommant en moyenne 4,9 g par jour de champignons avaient un plus faible risque de dépression. Par ailleurs, un apport plus élevé (19,6 g par jour) ne générait pas d’avantages supplémentaires. Pour les auteurs de l’étude, la consommation de champignons réduirait le risque de stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica..., ce qui pourrait avoir un effet bénéfique sur les symptômes dépressifs.D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats et, notamment, déterminer les effets de champignons spécifiques sur la dépression.Ba D.M. et al., Mushrooms intake and depression : a population-based study using data from the US National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), 2005-2016. Journal of Affective Disorders, 2021 Nov. 294 : 686-692.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Matcha,Le thé vert contient de la caféine. Ses effets sur l’humeur et les performances ont été abondamment évalués. Des tests du fonctionnement cognitif montrent que, chez l’homme, la prise de caféine réduit le temps de réaction et la fatigue intellectuelle. Elle augmenterait par ailleurs les performances physiques.Le matcha, un thé vert plus riche en acides aminésParmi les différents types de thé vert, le matcha se caractérise par ses ingrédients. Pour les protéger des rayons du soleil et, ainsi augmenter leur teneur en acides aminés, les feuilles de thé utilisées pour le matcha sont couvertes pendant une vingtaine de jours avant d’être cueillies. Une fois séchées, les feuilles sont réduites en une poudre fine. L’effet anti-stress de la théanineUn ingrédient caractéristique du thé vert est la théanine, un acide aminé non protéique. La théanine possède des effets antistress. Des études ont montré qu’elle diminue le rythme cardiaque et les immunoglobulines A sécrétoires dans la salive de personnes exposées à un stress.Les effets du matcha et de la caféineUne étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo et en groupes parallèles a évalué les effets du matcha et d’une quantité de caféine similaire à celle qu’il contient sur le fonctionnement cognitif. Cinquante et une personnes, âgées de 50 à 69 ans, ont été enrôlées dans cette étude. Pendant 12 semaines, elles ont consommé tous les matins 9 gélules de matcha, de caféine ou un placebo. L’impact de la prise d’une dose unique a été comparé à celui de la consommation en continu. Des effets différentsLes résultats montrent que la prise d’une dose de caféine a amélioré le fonctionnement de l’attention pendant et après le stress. La réduction du temps de réaction aux tests cognitifs après une dose de matcha était probablement due à l’effet de la caféine.La quantité de travail a été augmentée dans le groupe prenant du matcha au bout de 12 semaines alors que la caféine l’a accrue avec une seule dose. L’ingestion de matcha avec de la caféine a amélioré l’attention et les performances de travail lorsque les participants ont subi un stress émotionnel. Les effets antistress du matcha pourraient contribuer à augmenter le nombre de tâches simples requérant de l’attention.Baba Y et al., Effects of daily matcha and caffeine intake on mild acute psychological stress-related cognitive function in middle-aged and older adults : a randomized placebo-controlled study. Nutrients 2021 ; 13 : 17000 PartagesPartagezTweetezPartagez CannelleLa cannelle exercerait des effets différents, selon la corpulence, sur la glycémie postprandiale.Plusieurs études ont montré les effets bénéfiques d’une prise de cannelle de longue durée sur l’homéostasieCe terme a été introduit pour la première fois par le médecin et physiologiste français, Claude... du sucre sanguin. Ces effets ont été observés en cas d’équilibre glycémique normal comme chez des personnes présentant des degrés différents d’intolérance au glucose.La cannelle, riche en pro-anthocyanidinesLa cannelle est une substance aromatique extraite de l’écorce interne du cannelier. L’utilisation de cette épice remonte à l’aube des civilisations. Elle est citée dans les écrits chinois, sanskrits ou Egyptiens parmi les plus anciens.Trois pro-anthocyanidines, de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro..., ont été identifiés dans la cannelle. Des travaux ont montré qu’ils imitent les effets physiologiques de l’insuline tout en agissant en synergie avec elle.Jusqu’à présent, la plupart des études se sont focalisées sur les effets bénéfiques sur la santé d’une consommation de cannelle de longue durée. Ses effets sur la glycémie sont probablement, au moins en partie, dus à sa capacité à améliorer la sensibilité à l’insuline. Les effets d’une seule prise de cannelleLa connaissance des effets de la prise d’une seule dose de cannelle sur les réponses postprandiales sont peu nombreuses. Or, les dérégulations hormonales et glycémiques postprandiales sont des facteurs de risque indépendants des maladies cardiovasculaires et du diabète. Une étude a évalué, chez des personnes de poids normal, obèses ou en surpoids, l’effet de l’addition de cannelle à un petit déjeuner américain typique sur la glycémie, l’insuline, le peptide C et le glucagon postprandiaux.Dix-sept personnes de poids normal et quinze obèses ou en surpoids ont été enrôlées dans cette étude pilote randomisée contrôlée. Elles ont pris un petit déjeuner composé de flocons d’avoine et de lait, avec ou sans 6 g de cannelle.Une réponse différente selon la corpulenceLa consommation d’une seule dose de 6 g de cannelle a induit une réduction significative de l’insuline postprandiale chez les personnes obèses ou en surpoids. Chez les personnes de poids normal, une baisse du glucagon et du peptide C postprandiaux a été observée. La consommation de cannelle n’a pas eu d’effet sur la glycémie post-prandiale des personnes de poids normal mais l’a augmentée chez les personnes obèses ou en surpoids, 60 mn après le petit déjeuner. Compte tenu du petit nombre de personnes enrôlées dans cette étude, ces résultats doivent être pris avec précaution. D’autres études devront être réalisées sur de plus vastes échantillons. Wang J et al., Acute effects of cinnamon spice on post-prandial glucose and insulin in normal weight and overweight/obese subjects : a pilot study. Frontiers in Nutrition, 2021 ; 7 : 619782.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 18 novembre 2021