Infolettre 77 – 9 février 2018 : Vitamine D et fonction pulmonaire • Curcumine, boswellie et arthrose • Sclérose en plaques et alimentation Sclérose en plaquesLa sclérose en plaques est une maladie inflammatoire chronique auto-immune du système nerveux central. Le rôle des facteurs nutritionnels dans son apparition n’est pour le moment pas complètement éclairci. Jusqu’à présent, aucune habitude alimentaire n’a été associée au bien-être des personnes souffrant de sclérose en plaques pas plus qu’à leur statut inflammatoire. Sclérose en plaques, aliments, nutriments … Des chercheurs se sont notamment intéressés aux potentiels thérapeutiques d’une alimentation pauvre en graisse et d’une supplémentation en acides gras polyinsaturésLes acides gras polyinsaturés (AGPI) appartiennent à la catégorie des lipides. Ils ont de nombreu.... Par ailleurs, un risque plus important de sclérose en plaques a été observé chez des sujets avec des niveaux insuffisants de vitamine D. D’autre part, des concentrations plus élevées en vitamine D semblent ralentir le développement de la maladie. Une étude récente a montré qu’une supplémentation nutritionnelle avec des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... et des aliments anti-inflammatoires diminue la biosynthèse de composants pro-inflammatoires et renforce l’efficacité de médicaments immuno-modulateurs, améliorant ainsi le bien-être des malades. La sclérose en plaques améliorée par l’alimentation Des chercheurs ont passé systématiquement en revue la littérature publiée au cours de des dix dernières années faisant un lien entre l’alimentation et la sclérose en plaques. Il est bien établi qu’une alimentation saine peut avoir des effets bénéfiques chez des personnes souffrant de sclérose en plaques. La consommation de fruits, de légumes, de graisses saines et une réduction de celle de viande auraient un rôle protecteur. De même, de saines habitudes alimentaires sont associées à un meilleur état physique et mental, qui s’accompagne par un plus faible niveau de handicap. Une consommation fréquente de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... Les personnes souffrant de sclérose en plaques consomment fréquemment des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... avec dans l’ordre une préférence pour les vitamines, les acides gras oméga-3, les minéraux puis les produis de phytothérapie incluant notamment les myrtilles, les extraits de pépins de raisin, le ginseng, le millepertuis, le ginkgo biloba ou la valériane. Alimentation pauvre en graisse et oméga-3 La consommation d’une alimentation pauvre en graisse associée à la prise de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... apportant des acides gras oméga-3 diminue le taux de rechute et réduit la fatigue. La consommation de vitamines A et E a des effets similaires. Quelques données suggèrent que les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... et les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... apportés par des légumes pourraient avoir des effets bénéfiques chez des sujets souffrant de sclérose en plaques. Vitamine D, vitamine B12 … Une faible consommation de vitamine D ou d’exposition au soleil, la principale source de vitamine D, ont été associées à un risque élevé de développer une sclérose en plaques ainsi que d’aggravation de la maladie et du risque de rechutes. Des déficiences en vitamine B12 sont associées à la sclérose en plaques en raison de son rôle dans la formation de la gaine de myéline en plus de ses effets immuno-modulateurs. Mais, à ce niveau, les résultats des études sont contradictoires et certains suggèrent qu’il n’y aurait pas de corrélation entre l’apparition de la maladie, la durée des symptômes et le type de handicap qu’elle génère et la vitamine B12. D’autres, au contraire, montrent des concentrations sériques diminuées de vitamine B12 chez des sujets souffrant de sclérose en plaques. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour déterminer si une supplémentation en vitamine B12 pourrait avoir un effet sur la progression de la maladie. Bagur JM et L;, Influence of diet in multiple sclerosis: a systematic review. Adv Nutr2017, 8: 63-72. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Curcumine,Le curcuma est une plante herbacée de la même famille que le gingembre. La poudre de curcuma, le rhizome de la plante réduit en poudre, a longtemps été utilisée en Asie du sud-est pour renforcer la saveur des aliments et les conserver. On la connaît surtout pour sa couleur jaune brillante. Elle est souvent employée pour remplacer le safran. Elle donne leur couleur jaune au curry et à la moutarde. La curcumine, un puissant antioxydant avec des propriétés anti-inflammatoires Le curcuma est utilisé depuis de longues années par les médecines traditionnelles, notamment en Inde, pour traiter toute une variété d’indispositions incluant problèmes gastro-intestinaux, inflammation, maux de tête, infections et rhumes. Le curcuma contient plus d’une douzaine de composés phénoliques appelés curcuminoïdes, de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... La curcumine est le plus abondant de ces composés et aussi le plus étudié. Plusieurs études in vitro et sur l’homme indiquent que la curcumine a des effets bénéfiques pour le traitement des maladies inflammatoires. L’acide boswellique à des propriétés anti-inflammatoires proches de celles des AINS Boswellia serrata, de la famille des Burseraceae, est le nom scientifique d’un arbre de taille moyenne qui pousse dans des régions arides vallonnées de l’Inde. L’intérêt thérapeutique de la gomme résineuse sèche (guggul) extraite de Boswellia serrata est connu depuis l’Antiquité. La gomme de Boswellie est mentionnée dans les traités de médecine ayurvédique les plus anciens. La boswellie contient des huiles essentielles, de la gomme et des terpénoïdes, incluant de l’acide boswellique. Des études montrent que l’acide boswellique a des propriétés anti-inflammatoires, proches de celles des AINS. Des expériences in vitro et ex vivo indiquent que des extraits de boswellie ont des effets anti-inflammatoires sur des chondrocytes. Les résultats de plusieurs essais cliniques randomisés suggèrent que des extraits de boswellie constituent une alternative sûre et efficace pour la prise en charge de l’arthrose. L’arthrose, une maladie inflammatoire L’arthrose est une affection chronique des articulations. C’est une maladie inflammatoire et c’est l’inflammation chronique qui détruit progressivement le cartilage et toutes les structures de l’articulation, notamment, les os et le tissu synovial. Curcumine et acide boswellique Un étude a comparé l’efficacité d’une combinaison d’acide boswellique et de curcumine, à celle de la curcumine seule et à celle d’un placebo chez des sujets âgés de 40 à 77 ans sur les symptômes de l’arthrose incluant douleurs articulaires, raideurs matinales et limitation des mouvements. Deux cent un patients ont pris trois fois par jour pendant douze semaines 333 mg de curcuminoïdes, 350 mg de curcuminoïdes + 150 mg d’acide boswellique ou un placebo. Des effets bénéfiques sur les symptômes de la douleur Les résultats montrent que la prise de curcumine, seule ou associée à de l’acide boswellique, a diminué les symptômes associés à la douleur chez les sujets souffrant d’arthrose. La combinaison des deux s’est montrée plus efficace en raison de probables effets synergiques. Haroyan A et al. Efficacy and safety of curcumin and its combination with boswellic acid in osteoarthritis: a comparative, randomized, double-blind, placebo-controlled study. BMC Complementary and alternative medicine, 2018; 18:7 Vitamine DUn grand nombre de données soutiennent le fait que la vitamine D joue un rôle important pour le système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... et les maladies inflammatoires. Son implication dans les infections respiratoires et le fonctionnement des poumons soulèvent notamment un intérêt particulier. Des résultats d’études contradictoires Au cours de ces dix dernières années, un certain nombre d’études d’intervention ont examiné la relation existant entre le statut en vitamine D et la fonction pulmonaire. Ces études conduites dans la population générale ont donné des résultats contradictoires. Certaines ont bien trouvé une relation mais d’autres non. Vitamine D, sexe et de l’adiposité Des études montrent que la relation entre le statut en vitamine D, l’inflammation des voies respiratoires et la fonction pulmonaire pourrait dépendre du sexe et de l’adiposité. Ainsi, dans une cohorte de personnes âgée, le statut en vitamine D était associé, chez les hommes mais pas chez les femmes, au pic de flux expiratoire. Dans un autre essai, l’association était plus importante chez les participants dont l’indice de masse corporelle était le plus élevé. Evaluer le lien entre vitamine D, fonction pulmonaire et inflammation des voies respiratoires L’étude épidémiologique néerlandaise de l’obésité porte sur une cohorte de 6671 hommes et femmes âgés de 45 à 65 ans. Les participants avaient un BMI (indice de masse corporelle) supérieur ou égal à 27 kg /m2. Des chercheurs ont utilisé cette cohorte pour évaluer le lien existant entre la concentration en 25(OH)D, la fonction pulmonaire, l’inflammation des voies respiratoires et le rhume. Les résultats montrent une association entre une concentration plus élevée de vitamine D, une meilleure fonction pulmonaire et une inflammation plus faible mais uniquement chez les personnes avec un BMI supérieur ou égal à 30. Il n’y avait aucun lien avec l’apparition d’un rhume au cours du mois précédant. L’explication de cette relation avec l’obésité n’est pas claire. Cela d’autant plus que l’obésité est souvent la cause à la fois de faibles concentrations de vitamine D et d’une altération de la fonction pulmonaire. D’autres études devront évaluer l’effet d’une supplémentation en vitamine D spécifiquement sur des personnes obèses et essayer d’expliciter les mécanismes par lesquels l’obésité affecte la relation entre le statut en vitamine D et la fonction pulmonaire. Rafiq R et al., Associations of serum 25(OH)D concentrations with lung function, aiway inflammation and common cold in the general population. Nutrients 2018, 10, 35 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 18 février 2018