Infolettre 261 – 18 Septembre : Caroténoïdes et vision nocturne • Extrait d’écorce de pin et infections urinaires • Ashwagandha et système immunitaire CaroténoïdesUne étude récente a évalué les troubles visuels de 2422 conducteurs de cinq pays européens. Le champ et l’acuité visuels, la sensibilité aux contrastes et à l’éblouissement et le champ visuel utile ont été testés. Elle montre que les conducteurs âgés, lorsqu’ils conduisent la nuit sont particulièrement sensibles aux troubles visuels sensoriels. Ils souffrent, en effet, d’une baisse de la sensibilité aux contrastes, d’une augmentation de la gêne par l’éblouissement et du temps de récupération d’une vision normale après un éblouissement.La lutéine et la zéaxanthineCe sont deux caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... que l’on retrouve fortement concentrés dans la macula où ils constituent le pigment maculaire. Celui-ci joue un rôle important. Il agit notamment comme un filtre et absorbe la lumière bleue susceptible de causer des dommages irréversibles. Il a également des effets antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... et anti-inflammatoires.Avec le passage des années, la densité du pigment maculaire diminue de même que l’efficacité de la protection qu’il apporte. Des études ont montré qu’une alimentation riche en lutéine et en zéaxanthine peut augmenter la densité du pigment maculaire. Elles suggèrent également qu’elle pourrait diminuer les difficultés à conduire la nuit, liées à des problèmes de vision.Quels seraient les effets bénéfiques d’une supplémentation ?Un essai clinique randomisé, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué si une supplémentation en lutéine et zéaxanthine pouvait diminuer les difficultés rencontrées dans la conduite de nuit par des personnes ne présentant pas de maladie ophtalmique déclarée. Trente-trois personnes ont pris part à cette étude. Pendant six mois, elles ont consommé quotidiennement 14 mg de zéaxanthine et 7 mg de lutéine ou un placebo.Une amélioration de la vision nocturneLa supplémentation en lutéine et zéaxanthine a renforcé la densité du pigment maculaire. Cela a eu pour conséquences d’améliorer la sensibilité aux contrastes en cas de forte luminosité, le temps de récupération après un éblouissement, la luminosité préférée, les temps de réaction du champ visuel utile ainsi que les scores composites d’accident. Les participants ayant pris les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... ont également montré des améliorations subjectives de leur vision.La supplémentation en lutéine et zéaxanthine semble donc une voie prometteuse d’améliorer la vision de nuit et les performances de conduite chez des personnes rencontrant des difficultés à conduire de nuit. D’autres études, notamment sur un plus grand nombre de personnes, devront venir confirmer ces résultats.Richer S et al., Night vision and carotenoids (NVC) : a randomized placebo controlled clinical trial on effects of carotenoid supplementation on night vision in older adult. Nutrients, 2021 ;13 : 3191.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Extrait d’écorce de pinLes infections du système urinaire sont fréquentes, douloureuses, perturbantes et se produisent plus souvent chez les femmes. Pratiquement une femme sur deux contracte une infection urinaire une fois dans sa vie et près de 25 à 30 % connaissent au moins un épisode récurrent.On parle d’infection urinaire récurrente en présence d’une séquence de trois épisodes d’infections au cours de l’année précédente ou de deux épisodes au cours des six derniers mois.La cystite interstitielle est elle une inflammation de la vessie sans cause infectieuse. Elle est à l’origine de douleurs au-dessus de la vessie, dans le bassin ou dans la partie inférieure de l’abdomen et s’accompagne d’une nécessité fréquente et impérieuse d’uriner. Elle toucherait entre 3 et 6 % des femmes adultes. Une inflammation persistanteDans les infections urinaires ou les cystites interstitielles récurrentes, une bactériurie ou un processus inflammatoire persistants dans le bas appareil urinaire sont responsables des symptômes. La persistance de l’inflammation est probablement due à la présence de fragments bactériens tels que des lipopolysaccharides (LPS) qui induisent une réponse inflammatoire en déclenchant la libération de cytokines.Canneberge et extrait de pinLa canneberge a montré son intérêt pour la prévention de la récurrence des infections urinaires dans de nombreuses études. Quant au Pycnogenol®, certains composés qu’il contient ont montré des activités antimicrobiennes et bactériostatiques.Une étude pilote ouverte a évalué et comparé les éventuels effets prophylactiques d’une supplémentation avec du Pycnogenol® ou de la canneberge. Soixante-quatre personnes ont participé à cet essai ouvert. Pendant deux mois, les participantes ont pris quotidiennement 150 mg de Pycnogenol®, 400 mg d’un extrait de canneberge ou aucun des deux. Au début de l’étude, toutes les participantes avaient des symptômes significatifs.Des améliorations significativesLes résultats indiquent une baisse significative du taux de récurrence des infections dans les deux groupes supplémentés. Cependant, les améliorations des personnes ayant pris le Pycnogénol® étaient plus importantes que chez celles supplémentées avec l’extrait de canneberge. D’autres études devront venir confirmer ces premiers résultats.Ledda A et al., Pycnogenol® supplementation prevents recurrent urinary tract infection/inflammation and interstitial cystitis. Evidence-based complementary and alternative medicine, 2021 ; ID 9976299. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez AshwagandhaLe système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... comporte trois niveaux de défense : la barrière physique, le système de l’immunité innée et le système de l’immunité adaptative. Les immunostimulants renforcent les mécanismes de défense et sont utilisés pour prévenir les cancers et les infections alors que les immunosuppresseurs atténuent la réponse du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... et préviennent les réactions auto-immunes et de rejet.Dans la médecine traditionnelle, l’ashawagandha renforcent l’immunitéLes immunomodulateurs d’origine végétale constituent un champ de recherches prometteur et de nombreux candidats ont été identifiés. L’ashwagandha (Whitania somnifera) est l’un d’entre eux. Elle est mentionnée dans le groupe de plantes Rasayana. Dans l’Ayurveda, elles sont décrites comme aidant à augmenter l’immunité pour écarter la maladie.Les principaux composés actifs de l’ashwagandha sont des glucosides de whitanolides. Ils exercent une action immunomodulatrice en mobilisant et activant des macrophages. Cependant, cet effet immunomodulateur n’avait pas jusqu’à présent été testé chez l’homme. Une évaluation de ces propriétés immunomodulatricesUne étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a testé chez des personnes en bonne santé les effets immunomodulateurs d’un extrait d’ashwagandha.Vingt-quatre hommes et femmes, âgés de 45 à 72 ans, ont pris part à cette étude. Pendant un mois, ils ont reçu quotidiennement 60 mg d’extrait d’ashawagandha ou un placebo. Pendant 30 jours supplémentaires, les personnes sous placebo ont reçu l’extrait d’ashwagandha.Des propriétés démontréesLes résultats montrent que l’extrait de racines et de feuilles d’ashwagandha, standardisé en withanolides, peut augmenter les immunoglobulines qui interviennent dans l’immunité innée. Il élèverait également les concentrations d’INF-gamma et de lymphocytes T CD3+ et CD4+. Ils suggèrent qu’il pourrait jouer un rôle important dans les immunités innée et adaptative. Des études sur un plus grand nombre de personnes sont cependant nécessaires pour valider ces premiers résultats.Tharakan A et al., Immunomodulatory effect of withania somnifera (ashwagandha) extract – a randomized, double-blind, placebo controlled trial with open label extension on healthy participants. Journal of Clinical Medicine, 2021 ; 10 : 3644.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 24 septembre 2021