Les troubles de la régulation de la glycémie ou prédiabète se traduisent notamment par une altération de la tolérance au glucose et/ou de la glycémie à jeun. C’est une étape qui précède l’apparition d’un diabète de type II. A ce stade, des modifications du style de vie peuvent prévenir ou retarder l’apparition de la maladie. Une perte de poids même modeste, la pratique régulière d’exercices physiques, une alimentation plus saine, intégrant des aliments riches en certains nutriments, font partie des changements à apporter.

L’argousier, Hippophae rhamnoides, est un arbuste épineux qui donne de petits fruits jaune-orangés au goût acidulé. Des préparations à base d’argousier sont utilisées depuis plus de mille ans par la médecine traditionnelle en Chine, en Inde, en Mongolie et au Tibet. Les baies de l’argousier contiennent des vitamine liposolubles (A, E et K) et des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit.... Ces derniers exerceraient des activités hypoglycémiantes en réduisant l’absorption du glucose, renforçant la sécrétion de l’insuline et sa sensibilité ou en régulant la production de glucose par le foie. 

Une étude randomisée, croisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets de la consommation de baies d’argousier chez des personnes présentant une régulation perturbée de leur glycémie. Trente-huit personnes âgées de 50 à 70 ans ont participé à cette étude. Pendant une première période de cinq semaines, elles ont consommé 90 ml d’une boisson à base de purée de baies d’argousier ou un placebo. Après une interruption de quatre semaines, les traitements ont été inversés et pris pendant cinq autres semaines.

Les résultats montrent une différence significative entre la consommation des baies d’argousier et celle d’un placebo (une réduction moyenne de 0,4 mmol/L avec les premières et une augmentation moyenne de 0,07 mmol/L avec le placebo) d’effet sur la glycémie à jeun, indiquant une tendance à la baisse. Par contre, aucun impact n’a pu être observé sur la concentration des protéines sériques glyquées ni sur la glycémie postprandiale.  D’autres études, avec un suivi de plus longue durée, sont nécessaires pour confirmer le rôle hypoglycémiant des baies d’argousier.

Ren Z et al.  Effect of sea buckthorn on plasma glucose in individuals with impaired glucose regulation : a two-stage randomized crossover intervention study. Foods 2021, 10, 804.

Les patients dialysés ont un taux de mortalité et de handicaps physiques plus élevé que la population générale. Les maladies cardiovasculaires arrivent au premier rang des causes de mortalité dans la plupart des pays. 

Les principaux facteurs de risques cardiovasculaires, chez les patients dialysés sont classiquement des concentrations élevées de protéine CRP, un indicateur de l’inflammation, une hypertrophie du ventricule gauche, un diabète et l’avancée en âge. La dyslipidémie secondaire à l’état urémique, un facteur de risque d’athérosclérose, est caractérisée par un niveau élevé de triglycérides et un faible niveau de cholestérol-HDL. Les changements du cholestérol-LDL et du cholestérol total sont eux moins impliqués.

L’inflammation chronique joue, elle aussi, un rôle critique sur différents paramètres qui, ensemble, accélèrent le développement de l’athérosclérose et augmentent la mortalité cardiovasculaire.

L’ail est riche en principes actifs antioxydants incluant des composés organosoufrés et des flavonoïdes capables de piéger les radicaux libres. Il contient également du sélénium, indispensable à la glutathion peroxydase, une enzyme antioxydante. L’ail a montré des effets prometteurs sur l’inflammation et l’hyperlipidémie. 

L’effet anti-inflammatoire de l’ail serait dû à sa capacité à réduire la production de cytokines dans les cellules endothélialesCe sont les cellules de l’endothélium, le tissu extrêmement fin qui tapisse la face interne des ..., à modifier le profil métabolique des adipocytesLes adipocytes ou cellules adipeuses sont des cellules des tissus adipeux. Leur rôle est de stocker... ainsi qu’à stimuler l’expression de gènes anti-inflammatoires.

Une étude a évalué les effets d’un extrait d’ail sur le statut inflammatoire, le profil lipidique et les facteurs de risque cardiovasculaire chez des personnes dialysées. Soixante-dix personnes ont été enrôlées dans cet essai clinique croisé, randomisé et en double aveugle. Pendant huit semaines, elles ont consommé quotidiennement 300 mg d’extrait d’ail ou un placebo. Après un arrêt de six semaines, les traitements ont été intervertis et repris pour huit nouvelles semaines.

Les résultats montrent essentiellement que l’extrait d’ail, par rapport au placebo, a abaissé de façon significative la capacité antioxydante totale et les LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté... oxydées ainsi que l’homocystéineL’homocystéine est un acide aminé soufré produit naturellement par le métabolisme par cataboli... et les triglycérides. De surcroit, les concentrations de calcium et de créatinine étaient remarquablement plus faibles avec l’extrait d’ail qu’avec le placebo, indiquant un effet protecteur sur le fonctionnement des reins.

D’autres études sur de plus vastes échantillons de personnes seront nécessaires pour valider l’utilité et l’innocuité de l’extrait d’ail chez des personnes dialysées.

Asgharpour M et al., Efficacy of oral administration of Allium sativum powder garlic extract on lipid profile, inflammation and cardiovascular indices among hemodialysis patients. Evidence-based Complementary and Alternative Medicine, 2021, article ID 6667453.