Infolettre 229 – 21 Janvier : Sauge et cognition • Antioxydants et maladie de Parkinson • Sélénium, Zinc et fonction rénale SaugesLa sauge, Salvia, est utilisée depuis des centaines d’années pour restaurer une mémoire déclinante. Elle est particulièrement riche en composés terpéniques et phénoliques, capables d’interagir avec différents mécanismes du fonctionnement cérébral et d’améliorer certains aspects des performances cognitives. Des études cliniques ont évalué, chez l’homme, les effets de ces composés, pris isolément et en une seule dose. Une étude préclinique sur des rongeurs a montré, après deux semaines de consommation d’un extrait breveté de Salvia officinalis et de Salvia lavandulaefolia, une amélioration des résultats d’évaluations cognitives. Ces résultats suggèrent que la combinaison de composés extraits de sauges pourrait être plus efficace prise pendant une plus longue période. La composition en principes actifs est en effet légèrement différente selon les variétés de sauges considérées. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué l’impact de cet extrait breveté sur les fonctions cognitives de quatre-vingt-quatorze personnes adultes en bonne santé âgées de 30 à 60 ans. Un éventail complet de leurs fonctions cognitives a été évalué, 120 et 240 mn après la prise d’une seule dose de 600 mg de l’extrait ou d’un placebo puis, après 29 jours de supplémentation. Les résultats montrent des bénéfices additionnels net de la consommation de l’extrait de sauges sur la performance des tâches individuelles ainsi qu’une atténuation du déclin naturel de ces performances. Des effets sur la mémoire de travail et la précision dans des domaines de performance cognitive ont clairement été identifiés. Ces effets ont été observés à la fois, deux heures après la prise d’une dose unique et à la fin des 29 jours de supplémentation. Cependant, l’efficacité de l’extrait breveté a augmenté tout au long de la période d’administration. D’autres études devraient être réalisées, peut-être pendanr plusieurs mois et devraient évaluer de façon distincte les effets de l’extrait breveté de sauges sur les mémoires spatiale et de travail. Wightman E et al., The acute and chronic cognitive effects of Sage extract : a randomized, placebo-controlled study in healthy humans. Nutrients, 2021, 13 ; 218.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez AntioxydantsDes chercheurs sont partis de l’hypothèse que le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... contribue à la pathogénie de la maladie de Parkinson et conduit à une perte de cellules dopaminergiques. Dans le cerveau, le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... soumet les acides gras polyinsaturésLes acides gras polyinsaturés (AGPI) appartiennent à la catégorie des lipides. Ils ont de nombreu... à une peroxydation des lipides qui conduit à la production de toxines. Les antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... alimentaires, neutralisent les espèces réactives de l’oxygène et pourraient ainsi protéger des lésions neuronales.Les données concernant l’association entre un antioxydant unique et le risque de maladie de Parkinson sont encore contradictoires. Des chercheurs ont analysé le lien pouvant exister entre la capacité antioxydante totale de l’alimentation et le risque de maladie de Parkinson.Dans la cohorte nationale suédoise de mars, 43 865 hommes et femmes âgées de 18 à 94 ans ont été suivis de 1997 à 2016. La consommation de référence de vitamines C et E et de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... ainsi que la capacité antioxydante totale de l’alimentation ont été évaluées par un questionnaire de fréquence de consommation d’aliments collecté au début de l’étude.Au cours d’une période de suivi moyenne de 17,6 ans, 465 cas de maladie de Parkinson ont été détectés.Les chercheurs ont constaté un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson chez les personnes dans le tertile supérieur de consommation de vitamine E par rapport à celles dans le tertile inférieur. Les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamine C avaient également un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur. De plus, les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamines C et E avaient un risque 38 % moins élevé de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur.Des analyses de sous-groupes indiquent que la vitamine E avait un effet plus important chez les personnes obèses ou en surpoids. De telles personnes figurant dans le tertile supérieur de consommation de vitamine E avaient un risque 56 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur. Dans cette même population, pour la vitamine C, le risque était 48 % plus faible.Par contre, aucune association n’a été observée avec la consommation de bêta-carotène alimentaire ou la capacité antioxydante totale de l’alimentation.D’autres études devront évaluer les effets de la consommation d’aliments spécifiques riches en vitamine E et en vitamine C tels que des légumes oléagineux, des fruits à coque ou des fruits et des légumes sur le risque de maladie de Parkinson.Hantikainen E et al., Dietary antioxidants and the risk of Parkinson disease. The Swedish Nationa March Cohort. Neurology 2021 Jan, DOI : doi.org/10.1212/WNL.0000000000011373.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Sélénium,La perturbation du fonctionnement rénale peut impacter celui de différents organes et, en particulier, le système cardiovasculaire. Le sélénium est indispensable au fonctionnement cellulaire normal. Les cellules en ont besoin notamment pour se défendre contre les infections et il intervient également dans le transfert d’énergie. Des carences en sélénium ont été identifiées dans des parties du monde où la teneur du sol en sélénium est notablement faible, par exemple dans les régions volcaniques. En Europe, les sols sont relativement pauvres en sélénium et il en est donc de même des apports en sélénium de l’alimentation. Les plus pauvres se trouvent principalement en Allemagne, en Ecosse, en Finlande et dans certains pays des Balkans. La coQ10 est également indispensable à un fonctionnement cellulaire optimal. Elle est notamment présente dans la chaîne respiratoire mitochondriale. C’est également le plus puissant antioxydant liposoluble intracellulaire. Une étude a été conçue pour évaluer si, dans une population de personnes âgées suédoises vivant en communauté, le statut en sélénium était associé au fonctionnement rénal. Ensuite, la possible influence d’une supplémentation en coQ10 et en sélénium sur le fonctionnement rénal de personnes déficients en sélénium a été examinée. L’association entre le statut en sélénium et la créatinine, un reflet du fonctionnement rénal, a été étudiée chez 589 personnes âgées. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a été réalisés sur 215 d’entre elles, déficientes en sélénium. Elles ont reçu quotidiennement 200 µg de sélénium et 200 mg de CoQ10 ou un placebo pendant 48 mois. L’analyse des données montre une association entre un faible statut en sélénium et un fonctionnement rénal perturbé. Elle indique également que la supplémentation en sélénium et en CoQ10 pendant quatre ans a significativement amélioré le fonctionnement rénal de personnes âgées ayant un faible statut en sélénium. Par contre, aucune amélioration n’a été constatée dans le groupe sous placebo. Ces résultats peuvent s’expliquer par des effets anti-inflammatoires et antioxydant de la supplémentation en sélénium et en CoQ10. Néanmoins, d’autres recherches, sur de plus vastes échantillons de personnes sont nécessaires pour confirmer ces résultats prometteurs. Alehagen U et al., Selenium and coenzyme Q10 supplementation improves renal function in elderly deficient in selenium : observational results and results from a subgroup analysis of a prospective randomised double-blind placebo-controlled trial. Nutrients 2020,12, 3780. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 28 janvier 2021