Antioxydants
Alimentation
N-acétylcystéine (NAC)
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Brigitte Karleskind, Rédactrice en chef
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Des donnĂ©es issues dâune cohorte suĂ©doise suggĂšrent que la consommation alimentaire de vitamines C et E serait inversement associĂ©e au risque de maladie de Parkinson.
Des chercheurs sont partis de lâhypothĂšse que le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque lâorganisme est soumis Ă tellement dâattaques par des radica... contribue Ă la pathogĂ©nie de la maladie de Parkinson et conduit Ă une perte de cellules dopaminergiques. Dans le cerveau, le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque lâorganisme est soumis Ă tellement dâattaques par des radica... soumet les acides gras polyinsaturĂ©sLes acides gras polyinsaturĂ©s (AGPI) appartiennent Ă la catĂ©gorie des lipides. Ils ont de nombreu... Ă une peroxydation des lipides qui conduit Ă la production de toxines. Les antioxydantsUn antioxydant est une substance qui sâoppose Ă lâaction dĂ©lĂ©tĂšre des radicaux libres et pro... alimentaires, neutralisent les espĂšces rĂ©actives de lâoxygĂšne et pourraient ainsi protĂ©ger des lĂ©sions neuronales.
Les donnĂ©es concernant lâassociation entre un antioxydant unique et le risque de maladie de Parkinson sont encore contradictoires. Des chercheurs ont analysĂ© le lien pouvant exister entre la capacitĂ© antioxydante totale de lâalimentation et le risque de maladie de Parkinson.
Dans la cohorte nationale suĂ©doise de mars, 43 865 hommes et femmes ĂągĂ©es de 18 Ă 94 ans ont Ă©tĂ© suivis de 1997 Ă 2016. La consommation de rĂ©fĂ©rence de vitamines C et E et de carotĂ©noĂŻdesLes carotĂ©noĂŻdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangĂ© ... ainsi que la capacitĂ© antioxydante totale de lâalimentation ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es par un questionnaire de frĂ©quence de consommation dâaliments collectĂ© au dĂ©but de lâĂ©tude.
Au cours dâune pĂ©riode de suivi moyenne de 17,6 ans, 465 cas de maladie de Parkinson ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s.
Les chercheurs ont constaté un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson chez les personnes dans le tertile supérieur de consommation de vitamine E par rapport à celles dans le tertile inférieur. Les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamine C avaient également un risque 32 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur. De plus, les participants dans le tertile supérieur de consommation de vitamines C et E avaient un risque 38 % moins élevé de maladie de Parkinson que celles dans le tertile inférieur.
Des analyses de sous-groupes indiquent que la vitamine E avait un effet plus important chez les personnes obĂšses ou en surpoids. De telles personnes figurant dans le tertile supĂ©rieur de consommation de vitamine E avaient un risque 56 % plus faible de maladie de Parkinson que celles dans le tertile infĂ©rieur. Dans cette mĂȘme population, pour la vitamine C, le risque Ă©tait 48 % plus faible.
Par contre, aucune association nâa Ă©tĂ© observĂ©e avec la consommation de bĂȘta-carotĂšne alimentaire ou la capacitĂ© antioxydante totale de lâalimentation.
Dâautres Ă©tudes devront Ă©valuer les effets de la consommation dâaliments spĂ©cifiques riches en vitamine E et en vitamine C tels que des lĂ©gumes olĂ©agineux, des fruits Ă coque ou des fruits et des lĂ©gumes sur le risque de maladie de Parkinson.
Hantikainen E et al., Dietary antioxidants and the risk of Parkinson disease. The Swedish Nationa March Cohort. Neurology 2021 Jan, DOI : doi.org/10.1212/WNL.0000000000011373.
Une Ă©tude montre lâexistence dâun lien solide entre les habitudes alimentaires et lâĂąge dâapparition de la maladie de Parkinson. Ces rĂ©sultats suggĂšrent que des stratĂ©gies nutritionnelles pourraient aider Ă retarder la survenue de la maladie.
Le rĂ©gime MIND, Mediterranean-DASH intervention for neurodegenerative delay, a Ă©tĂ© conçu aprĂšs une Ă©tude sur un large panel de patients qui a durĂ© prĂšs de 5 ans. Il a Ă©tĂ© associĂ© Ă une rĂ©duction de lâincidence de la maladie dâAlzheimer pouvant atteindre jusquâĂ 54 %. Il a Ă©galement montrĂ© une plus grande efficacitĂ© sur la santĂ© cognitive que le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en. MalgrĂ© ces rĂ©sultats plus que prometteurs, peu de recherches ont Ă©valuĂ© les effets de ce rĂ©gime sur dâautres maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives.
Le rĂ©gime MIND, conjugue les avantages du rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en et du rĂ©gime DASH. Ce dernier, pour prĂ©venir lâhypertension et favoriser la perte de poids, supprime les produits transformĂ©s de lâalimentation et rĂ©duit la consommation de sel.
Le rĂ©gime MIND, en apportant des nutriments protecteurs et en Ă©vitant ceux qui pourraient ĂȘtre nĂ©faste doit permettre de stimuler les fonctions cĂ©rĂ©brales, dâamĂ©liorer la concentration et le tonus cĂ©rĂ©bral.
Une Ă©tude croisĂ©e a examinĂ© la relation entre lâadhĂ©sion au rĂ©gime MIND et lâĂąge du dĂ©but de la maladie de Parkinson sur une cohorte canadienne. Elle a Ă©galement comparĂ© les effets du rĂ©gime MIND Ă ceux du rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en.
Les chercheurs ont constatĂ© quâun suivi rigoureux de ces deux rĂ©gimes, caractĂ©risĂ©s par une alimentation avec peu de viande et riche en fruits, lĂ©gumes, bonnes graisses et cĂ©rĂ©ales complĂštes, retardait lâapparition de la maladie de Parkinson. Elle dĂ©butait en moyenne 17,4 annĂ©es plus tard chez les femmes et 8,4 ans plus tard chez les hommes.
Le rĂ©gime MIND avait un plus fort impact chez les femmes et celui du rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en Ă©tait plus marquĂ© chez les hommes. Les diffĂ©rences entre ces deux rĂ©gimes sont certes lĂ©gĂšres mais elles pourraient servir dâindices de lâimpact que pourraient avoir sur le cerveau des micronutriments et aliments spĂ©cifiques.
Ces rĂ©sultats devront ĂȘtre reproduit sur un plus vaste Ă©chantillon de population. Les Ă©tudes Ă venir devront Ă©galement examiner les effets des rĂ©gimes alimentaires sur diffĂ©rents points incluant notamment, la dysbiose du microbiote intestinal, le fonctionnement cognitif, la constipation ou la progression de la maladie.
Metcalfe-Roach A et al., MIND and Mediterranean diets associated with later onset of Parkinsonâs disease. Movement Disorders, 2021. DOI : 10.1002/mds.28464.
La NAC, un précurseur du glutathion, une importante molécule antioxydante, pourrait avoir des effets bénéfiques chez des personnes souffrant de la maladie de Parkinson.
La N-acĂ©tylcystĂ©ine ou NAC est la forme acĂ©tylĂ©e de la cystĂ©ine, un acide aminĂ© soufrĂ© qui possĂšde des propriĂ©tĂ©s antioxydantes. Câest Ă©galement le prĂ©curseur le plus immĂ©diat du glutathionLe glutathion est une petite protĂ©ine composĂ©e de trois acides aminĂ©s : la cystĂ©ine, lâacide ..., le principal antioxydant produit au cĆur des cellules. LâefficacitĂ© dâune supplĂ©mentation en NAC Ă augmenter les niveaux de glutathionLe glutathion est une petite protĂ©ine composĂ©e de trois acides aminĂ©s : la cystĂ©ine, lâacide ... a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e. En particulier, elle Ă©lĂšve ses concentrations dans le cerveau.
Les traitements actuels de la maladie de Parkinson se limitent gĂ©nĂ©ralement Ă un remplacement temporaire de la dopamine dans le cerveau associĂ© Ă des mĂ©dicaments susceptibles de ralentir la progression de la maladie. La destruction des cellules nerveuses productrices de la dopamine dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson semble en grande partie rĂ©sulter dâun stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque lâorganisme est soumis Ă tellement dâattaques par des radica... qui abaisse les niveaux de glutathionLe glutathion est une petite protĂ©ine composĂ©e de trois acides aminĂ©s : la cystĂ©ine, lâacide ... dans le cerveau.
Si lâefficacitĂ© de la NAC Ă augmenter les niveaux cĂ©rĂ©braux de glutathionLe glutathion est une petite protĂ©ine composĂ©e de trois acides aminĂ©s : la cystĂ©ine, lâacide ... a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e, ses effets sur les niveaux de dopamine nâavaient pas encore Ă©tĂ© testĂ©s. La dopamine est un neurotransmetteurLes neurotransmetteurs sont des messagers chimiques qui permettent aux neurones, qui les produisent,... dont les niveaux sont abaissĂ©s chez les personnes souffrant de maladie de Parkinson.
Quarante-deux patients prĂ©sentant une maladie de Parkinson ont Ă©tĂ© enrĂŽlĂ© dans un essai clinique et rĂ©partis en deux groupes de façon alĂ©atoire. En plus de leur traitement habituel, dans lâun des groupes, les patients ont reçu pendant trois mois une combinaison de NAC sous formes intraveineuse et orale. Dans lâautre groupe, les patients nâont reçu que leur traitement habituel. Dans le groupe actif, les patients ont reçu une fois par semaine 50 mg/kg de NAC par voie intraveineuse et deux prises de 500 mg de NAC par voie orale les jours oĂč ils ne recevaient pas dâinjection.
LâĂ©tat clinique des patients a Ă©tĂ© Ă©valuĂ© avant et aprĂšs la supplĂ©mentation. Cette Ă©valuation incluait toute une variĂ©tĂ© de symptĂŽmes portant sur les fonctions cognitives et motrices. Les patients ont Ă©galement passĂ© des scanners cĂ©rĂ©braux permettant de mesurer la concentration du transporteur de dopamine dans les rĂ©gions du cerveau les plus affectĂ©es par les processus de la maladie de Parkinson
Les rĂ©sultats montrent, dans le groupe ayant reçu de la NAC une amĂ©lioration de 4 Ă 9 % de la liaison au transporteur de dopamine et des amĂ©liorations dâenviron 14 % des scores dâĂ©valuation clinique par rapport au groupe tĂ©moin.
Pour les auteurs de lâĂ©tude ces rĂ©sultats suggĂšrent quâune molĂ©cule naturelle comme la NAC pourrait aider Ă amĂ©liorer le fonctionnement de la dopamine et les symptĂŽmes chez des patients souffrant de maladie de Parkinson. Dâautres travaux devront cependant venir confirmer ces premiers rĂ©sultats.
Monti DA et al., N-acetyl cysteine is associated with dopaminergic improvements in Parkinsonâs disease. Clinical Pharmacology & therapeutics, 2019 June 17, https://doi.org/10.1002/cpt.1548