Infolettre 144 – 23 mai : Caroténoïdes et foie gras non alcoolique – Huile de poisson, pollution et santé cardiovasculaire – Anxiété et bactéries intestinales Caroténoïdes et foie gras non alcooliqueLa maladie du foie gras non alcoolique est parmi les maladies chroniques du foie les plus fréquentes en Occident et est en constante progression. C’est une maladie inflammatoire et fibrosante qui présente un risque faible mais certain d’évolution fibreuse vers la cirrhose et le carcinome hépatique. Elle témoigne aussi de l’existence d’un risque métabolique général lié principalement à la présence d’une résistance à l’insuline et à la leptine. Des modifications du style de vie et, plus spécifiquement, des modifications alimentaires sont généralement recommandées pour prévenir le risque de la maladie et pour en atténuer la sévérité une fois qu’elle est présente. La maladie du foie gras non alcoolique se traduit par une accumulation de graisse dans les cellules du foie, les hépatocytes, qui se combine avec un stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... et d’autres lésions hépatiques. Les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ..., des pigments antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... avec des propriétés anti-inflammatoires pourraient avoir un rôle à jouer dans la prévention de la maladie, sa sévérité ou sa progression. Des données épidémiologiques suggèrent que des concentrations sériques de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... plus élevées sont associées à un plus faible risque de maladie du foie gras non alcoolique ou de la voir progresser. Des études observent par ailleurs, un risque accru de maladie du foie gras non alcoolique lorsque les concentrations sériques de bêta-carotène, d’alpha-carotène, de bêta-cryptoxanthine, de lycopène et de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... totaux sont plus faibles. Une étude a examiné les associations transversales entre les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... alimentaires et sériques en relation avec la maladie du foie gras non alcoolique dans un échantillon de population américaine. Les chercheurs ont utilisé les données provenant de l’étude nationale d’examen de la nutrition et de la santé (NHANES) de 2003 à 2014. La consommation de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... a été estimée sur 24 heures et les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... sériques ont été mesurés entre 2003 et 2006. Près de 33 % des participants ont été classifiés comme présentant une maladie du foie gras non alcoolique. Parmi eux, la consommation de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ..., en dehors du lycopène, était plus faible que chez les autres. Par contre, la plus forte concentration sérique de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... totaux était associée à un risque significativement plus faible de maladie du foie gras non alcoolique. Christenses K et al., Dietary carotenoids and non-alcoholic fatty liver disease among US adults, NHANES 2003-2014. Nutrients 2019,11, 1101.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Huile de poisson, pollutionLa pollution ambiante aux particules fines contribue chaque année dans le monde à 3,7 millions de morts prématurées, principalement en raison de ses effets sur le système cardiovasculaire. Les PM2.5, les particules inférieures à 2,5 microns, jouent un rôle essentiel dans la physicochimie de l’atmosphère et sont principalement émises par le trafic routier. Elles sont dites insidémentables parce qu’elles sont incapables de se déposer sur le sol sous l’effet de la gravitation. Cela veut dire qu’elles peuvent parcourir des distances très importantes sous l’influence du vent. Elles sont extrêmement nombreuses et difficiles à quantifier. L’exposition à une atmosphère ambiante concentrée en PM2.5 à des effets physiologiques substantiels sur le rythme cardiaque, la variabilité du rythme cardiaque et sur le nombre de globules blancs. Plusieurs études ont montré que la prise de doses importantes d’acides gras oméga-3 pouvait abaisser le risque de maladie cardiovasculaire en ciblant des facteurs de risque comme des triglycérides élevés ou des dysfonctionnements cardiaques. Un essai clinique randomisé a précédemment montré que chez des personnes âgées vivant dans une ville particulièrement polluée la prise quotidienne pendant 5 mois de 2 g d’huile de poisson a prévenu l’impact négatif que peut avoir l’exposition aux PM2.5 sur la variabilité du rythme cardiaque[1]. Une nouvelle étude a été réalisée à Shangaï. Soixante-cinq collégiens en bonne santé ont été enrôlés dans cet essai randomisé. Ils ont reçu quotidiennement, de septembre 2017 à janvier 2018, 2,5 g d’huile de poisson ou un placebo. Les chercheurs ont mesuré les concentrations en PM2,5 sur le campus ainsi que la pression sanguine et 18 marqueurs biologiques de l’inflammation, de la coagulation, du fonctionnement endothélial, du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica..., de l’activité antioxydante, du métabolisme cardiaque et de la réponse neuroendocrinienne au stress des participants. Pendant la durée de l’étude, dans le groupe placebo, d’une façon générale, la plupart des marqueurs biologiques de la santé cardiovasculaire ont eu tendance à répondre de façon significative et négative aux fluctuations des particules PM2,5. Par contre, dans le groupe prenant de l’huile de poisson, les réponses étaient beaucoup plus faibles et n’étaient pas statistiquement significatives. En particulier, les chercheurs ont observé des effets bénéfiques de la supplémentation en huile de poisson sur cinq marqueurs biologiques : de l’inflammation, de la coagulation, du fonctionnement endothélial, du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... et de la réponse neuroendocrinienne au stress. Lin Z et al., Cardiovascular benefits of fish-oil supplementation against fine particulate air pollution in China. Journal of the American College of Cardiology, 2019 Apr 30 ; 73(1) : 2076-2085. [1] Romieu I. et al., Omega-3 fatty acid prevents heart rate variability reductions associated with particulate matter. Am J Respir Crit Care Med 2005, 172, 1534-1540. Anxiété et bactéries intestinalesLes symptômes d’anxiété sont courants chez les personnes souffrant de maladies mentales et de tout un éventail de troubles physiques, plus particulièrement, lorsqu’ils sont liés au stress. Des données ont montré qu’au cours de leur vie près d’un tiers de la population sera affecté par des symptômes d’anxiété. Des recherches de plus en plus nombreuses suggèrent que le microbiote intestinal en produisant des vitamines, des nutriments et des médiateurs de l’inflammation essentiels peut aider à réguler le fonctionnement cérébral à travers ce que l’on appelle l’axe intestin/cerveau. Des travaux récents suggèrent également que certains troubles mentaux pourraient être traités par une régulation du microbiote intestinal. Des chercheurs ont passé en revue 21 études portant sur un total de 1503 personnes. Quatorze d’entre elles utilisaient des probiotiques pour réguler le microbiote intestinal et sept ont employé d’autres voies comme celle d’ajuster l’alimentation quotidienne. Globalement, 11 des 21 études ont montré des effets bénéfiques sur les symptômes d’anxiété en régulant le microbiote intestinal. Parmi les 14 études qui ont utilisé des probiotiques, plus d’un tiers a montré que l’intervention réduisait efficacement les symptômes d’anxiété. Par ailleurs, 6 des 7 études ayant utilisé d’autre moyens qu’une supplémentation en probiotiques ont montré des résultats positifs, suggérant une plus grande efficacité. La raison pour laquelle, les intervention n’utilisant pas de probiotiques se sont montrées plus efficace est que le fait de modifier l’alimentation, comme de diversifier les sources d’énergie, peut avoir davantage d’impact sur la croissance des bactéries que l’introduction de types spécifiques de bactéries avec un complément alimentaire contenant des probiotiques. Une autre pourrait être le choix des bactéries introduites et la durée trop courte des interventions pour qu’elles permettent d’augmenter l’abondance des bactéries importées. D’autres études devront venir confirmer qu’en modulant la flore bactérienne intestinale il est possible d’agir sur les symptômes de l’anxiété. Yang B et al., Effects of regulating intestinal microbiota on anxiety symptoms : a systematic review. General psych, 2019 ; 32 : e100056.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 5 juin 2019