Infolettre 369 - 22 février 2024 : Pruneaux et ménopause • PEA et cognition • Nigelle et sommeil Pruneaux et ménopause Chez des femmes ménopausées, la consommation régulière de pruneaux aurait des effets bénéfiques sur la perte osseuse en agissant sur l’inflammation. Inflammation et ostéoporoseL’inflammation est un facteur contributeur majeur à la pathophysiologie des maladies chroniques liées au vieillissement. L’état d’inflammation chronique de bas grade a pour résultat des lésions sur les tissus par induction d’un stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... qui contribuent au risque et à la progression de maladies chroniques.L’hypoestrogénie présente pendant la ménopause augmente également des médiateurs circulant de l’inflammation. Ce qui est lié à un profil de risque cardiométabolique et ostéoporotique défavorable des femmes ménopausées. En particulier, une élévation de l’inflammation serait liée à une accélération de la perte osseuse après la ménopause. Cibler l’inflammation pourrait donc représenter une stratégie pour combattre l’ostéoporose.L’intérêt des pruneauxLes pruneaux, des prunes séchées, sont particulièrement riches en composés phénoliques. Ces derniers pourraient exercer un effet bénéfique et atténuer la perte osseuse chez des femmes ménopausées en ciblant des voies de signalisation de l’inflammation. Des travaux in vitro et sur animaux suggèrent que les pruneaux et leurs composés polyphénoliques agissent sur la santé des os à travers des mécanismes anti-inflammatoires et antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... Des études ont montré que la prise quotidienne de 50 g de pruneaux préviendrait la perte de densité minérale osseuse chez des femmes ménopausées.Quels sont les mécanismes impliquésUne seconde analyse des données issues de la Prune Study a été réalisée pour identifier les effets de la consommation de pruneaux sur des marqueurs de l’immunité, de l’inflammation et du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... Cent-quatre-vingt-trois femmes ménopausées avaient terminé cette étude au cours de laquelle elles ont consommé quotidiennement pendant un an 50 ou 100 g de pruneaux ou pas du tout. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que la supplémentation en pruneaux pourrait réduire de manière dose-dépendante des marqueurs de l’inflammation, de l’immunité et du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... L’analyse des données montre que la consommation de 100 g de pruneaux pendant un an a significativement diminué le pourcentage de monocytes circulant. La sécrétion de cytokines inflammatoires a également été réduite. Damani J.J. et al., Prune consumption attenuates proinflammatory cytokine secretion and alters monocyte activation in postmenopausal women : seecondary outcome analysis of a 12-Mo randomized, controlled study. The Prune Study. The Journal of Nutrition 2023 November 19. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez PEA et cognition Chez de jeunes adultes en bonne santé, la prise de PEA (Palmitoyléthanolamide) aurait des effets bénéfiques sur le fonctionnement cognitif. La fonction cognitive intervient dans un large éventail de processus mentaux incluant la mémoire, l’attention, la fonction exécutive et la vitesse de traitement des informations. Collectivement, ces processus influent sur la capacité individuelle à s’attaquer à des tâches complexes, à résoudre des problèmes ou à s’adapter à des situations nouvelles.Un déclin dès le début de l’âge adulteLa fonction cognitive a une importance capitale pour les jeunes adultes et, plus particulièrement pour ceux qui suivent des études supérieures. Ces étudiants ont à faire face à de nombreux défis intellectuels incluant notamment la mémorisation d’informations clés pour les évaluations et examens. Or le déclin cognitif commencerait dès le début de l’âge adulte. Certaines études montrent qu’il débuterait dès l’âge de 24 ans. Neuroinflammation et BNDFCertaines nutriments et substances bioactives peuvent être bénéfiques pour la santé cognitive. Les mécanismes sous-tendant leurs effets sont complexes et multifactoriels. Cependant, ils interviennent fréquemment sur la neuroinflammation et la signalisation du facteur neurotrophique issu du cerveau (BNDF). Ce dernier est un protéine clé nécessaire au fonctionnement normal des neurones. Il est associé à l’amélioration de la mémoire, de l’apprentissage et du fonctionnement cognitif.La neuroinflammation est caractérisée par l’activation de la microglie et la libération de cytokines inflammatoires dans le cerveau. Elle peut avoir un impact délétère sur le fonctionnement cognitif. Elle peut également perturber l’expression et la signalisation du BNDF.L’intérêt du PEALe palmitoyléthanolamide ou PEA est un médiateur lipidique qui présente des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques démontrées dans différentes études. Il régulerait à la baisse différentes voies inflammatoires et nociceptives. On a montré qu’il traverse la barrière hémato-encéphalique. Quels effets sur la cognition ?Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’une supplémentation avec une forme biodisponible de PEA (Levagen+®) sur des marqueurs du fonctionnement cognitif de jeunes adultes suivant des études universitaires. Pendant six semaines, trente-neuf étudiants en bonne santé ont pris quotidiennement 700 mg de PEA ou un placébo.Les résultats montrent avec le PEA, par rapport au placebo, une augmentation significative du niveau sérique de BNDF. La batterie de tests cognitifs révèle également une amélioration de la mémoire qui s’est traduite par moins d’erreurs et plus de succès au test d’apprentissage. Kim N et al., Formulated palmitoylethanolamide supplementation improves parameters of cognitive function and BNDF levels in young healthy adults : a randomised, cross-over trial. Nutrients 2024 ; 16 : 489 ;0 PartagesPartagezTweetezPartagez Nigelle et sommeil Un extrait de nigelle riche en thymoquinone améliorerait en une semaine un sommeil non-réparateur. Des situations telles que le stress, la dépression ou l’anxiété qui agissent sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Elles entrainent une production de cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ..., l’hormone su stress, et sont considérées comme des facteurs importants impliqués dans le manque de sommeil. Un sommeil non réparateurUn sommeil non-réparateur est un trouble du sommeil courant. Il fait référence à la sensation subjective que la nuit n’a pas été suffisamment redynamisante ou reposante. Il est habituellement considéré comme une manifestation de l’insomnie.Il se produit en cas de perturbation du sommeil et indique que l’organisme est incapable de récupérer d’une fatigue mentale ou physique. Il peut entraîner des conséquences sur les activités quotidiennes, la cognition, la fatigue, l’humeur et provoquer des envies de dormir dans la journée. Un sommeil non-réparateur est donc considéré comme ayant un impact nocif sur l’ensemble de la qualité de vie.L’intérêt de la nigelleLa nigelle ou cumin noir (Nigella sativa) est une épice et une plante médicinale traditionnellement utilisée pour soulager de nombreuses maladies. L’huile de graine de nigelle et son principal composant actif, la thymoquinone, possèdent de nombreuses propriétés bénéfiques pour la santé. Récemment, un extrait breveté d’huile de nigelle, riche en thymoquinone (BCO-5), a montré une action calmante, susceptible d’améliorer les troubles du sommeil.Quels effets sur un sommeil non-réparateurUne étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué, chez des volontaires en bonne santé, les effets de cet extrait breveté, sur des paramètres du sommeil ainsi que sur sa qualité et son efficacité. L’actigraphie a été utilisée pour évaluer son efficacité. Soixante-dix personnes, âgées de 18 à 65 ans, ont été enrôlées dans cette étude. Pendant une semaine, elles ont pris quotidiennement 200 mg de l’extrait ou un placebo.L’analyse des données montrent que, par rapport au placebo, l’extrait de nigelle a amélioré l’efficacité du sommeil, le temps d’endormissement, la durée totale du sommeil et le temps de réveil après endormissement. D’autres études sur des échantillon de différentes populations devront s’intéresser au potentiel thérapeutique de l’extrait de nigelle dans la gestion des troubles du sommeil.Mohan M.E. et al., Exploring the short-term influence of a proprietary oil extract of black cumin (Nigella sativa) on non-restorative sleep : a randomized, double-blind, placebo-controlled actigraphy study. Fontiers in Nutrition 2024 January15 ; 10 : 1200118.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 22 février 2024