Chez des personnes présentant une dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative unilatérale, la prise de DHA, de lutéine, de zéaxanthine, de resvératrol et d’hydroxytyrosol, en plus de la formule AREDS, diminuerait l’inflammation et pourrait freiner la prolifération des néovaisseaux.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA est une maladie qui entraîne une perte progressive de la vue pouvant aller jusqu’à la cécité complète. C’est un processus lent et il peut se passer cinq à dix ans avant que le sujet ne perde sa vision centrale. Il existe deux formes de DMLA : la forme atrophique ou sèche et la forme exsudative ou néo-vasculaire. La première représente 85 à 90 % des cas. Alors qu’il existe des traitements pour la forme exsudative, il n’y en a pas encore pour la forme sèche.

La DMLA exsudative est caractérisée par la prolifération de néovaisseaux choroïdiens qui traversent la membrane de Bruch et se développent sous l’épithélium pigmentaire ou dans l’espace sous-rétinien. 

La reconnaissance du rôle joué par le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... dans la dégénérescence de la macula a conduit à proposer plusieurs antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... pour réduire le risque de progression de la maladie. Dans ce contexte, une vaste étude multicentrique, randomisée, l’Age-related Eye Disease Study (AREDS), a démontré que par rapport à un placebo, un complément alimentaire contenant des vitamines C et E, du bêta-carotène et du zinc réduisait de 25 % le risque de développer dans les 5 ans une DMLA chez des personnes à risque. Une seconde étude a comparé les effets de cette formule à une autre dans laquelle le bêta-carotène a été remplacé par de la lutéine et de la zéaxanthine. Par rapport à la première, la seconde formule a entrainé une diminution de 18 % du risque de progression vers une forme avancée de DMLA et de 22 % celui de développer une DMLA néo-vasculaire.

Les acides gras oméga-3, par leur rôle dans l’inflammation, ont également montré des effets bénéfiques dans la DMLA. Enfin, d’autres substances telles que le resvératrol et l’hydroxytyrosol ont également été étudiées et ont montré des propriétés antioxydantes et/ou anti-angiogéniques sur des cultures de cellules épithéliales de pigment rétinien. 

Une étude a comparé les effets d’une formule contenant des vitamines C et E, du bêta-carotène, du zinc, du manganèse et du sélénium à une autre contenant des vitamines C et E, du zinc, du cuivre, du DHA, de la lutéine, de la zéaxanthine, du resvératrol et de l’hydroxytyrosol. 

Cent-neuf personnes, âgées de 50 ans et plus, diagnostiquées avec une DMLA exsudative unilatérale ont participé à cette étude multicentrique, randomisée et ont pris quotidiennement, pendant 12 mois, l’une ou l’autre des deux formules.

Les résultats ne montrent pas de différences significatives d’effets entre les deux formules sur l’acuité visuelle. Par contre, la seconde formule semble avoir réduit certaines cytokines inflammatoires et amélioré les concentrations sériques en lutéine et zéaxanthine ainsi que le profil des acides gras. Elle pourrait donc améliorer le profil inflammatoire et angiogénique de personnes souffrant de DMLA exsudative. D’autres études devront évaluer l’impact à long terme d’une telle supplémentation sur la progression de la maladie.

Garcia-layana A et al., A randomized study of nutritional supplementation in patients with unilateral wet age-related macular degeneration. Nutrients 2021 ; 13 : 1253.

16 avril 2021