Chez des adultes souffrant d’allergies saisonnières, la prise d’huile de nigelle contenant 5 % de thymoquinone réduirait efficacement les symptômes et la durée de la rhinite allergique.

La rhinite allergique est une affection courante déclenchée par l’exposition à des aéroallergènes présents dans l’environnement. Elle est principalement caractérisée par des éternuements, ainsi que par une rhinorrhée et une obstruction nasale. Bien que perçue comme légère, la rhinite allergique est malgré tout perturbante pour l’individu et son entourage.

Elle est déclenchée par la réponse immunitaire générée par une immunoglobuline E (IgE) contre un allergène inhalé. Elle implique également une inflammation nasale due à l’activation des lymphocytes T auxiliaires ou Th2.

L’intérêt de la nigelle

La nigelle (Nigella sativa), appelée aussi cumin noir, est une plante médicinale utilisée traditionnellement dans différentes régions du monde, notamment dans la prise en charge de différentes maladies respiratoires. Son huile contient de la thymoquinone, à laquelle elle doit un certain nombre de ses effets bénéfiques pour la santé. L’huile de graines de nigelle a montré notamment des propriétés antihistaminiques et anti-inflammatoires, ainsi que des effets immunomodulateurs.

Quels effets en cas de rhinite allergique ?

Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle, a évalué les effets de la prise d’huile de graines de nigelle contenant 5 % de thymoquinone chez des personnes souffrant de rhinite allergique. Soixante-cinq personnes âgées de 18 à 60 ans et présentant au moins deux symptômes de rhinite allergique ont été enrôlées dans cette étude.

Pendant 15 jours, les participants ont pris, deux fois par jour après un repas, 250 mg d’huile de nigelle ou un placebo. Pour améliorer la biodisponibilitéLa biodisponibilité d’un nutriment est la quantité qui peut être effectivement utilisée par l... de l’huile de nigelle et de la thymoquinone, 2,5 mg de pipérine y ont été ajoutés.

Les résultats indiquent que, par rapport au placebo, l’huile de nigelle a entraîné une réduction des symptômes nasaux et oculaires. Après 15 jours de supplémentation, la durée sur 24 heures des symptômes de rhinite allergique a diminué de 39,2 %. La sévérité des symptômes a également été allégée. Enfin, les niveaux sériques d’IgE et le pourcentage d’éosinophiles dans la circulation périphérique ont également baissé, suggérant une amélioration globale des symptômes de l’allergie.  D’autres études sur une vaste population sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Majeed A et al., A randomized, double-blind, placebo-controlled study to evaluate the benefits of a standardized Nigella sativa oil containing 5 % thymoquinone in reducing the symptoms of seasonal allergy. Medicine 2024 ; 103 : 32

Chez des enfants présentant une dermatite atopique, la prise d’acides gras oméga-3 associés à de l’acide gamma-linolénique et de la vitamine D3 réduirait les symptômes.

La dermatite atopique ou eczéma atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau. La pathogenèse complexe de cette maladie conjugue notamment une prédisposition génétique, un dysfonctionnement de la barrière cutanée, des facteurs immunologiques, une dysbiose du microbiome de la peau, des facteurs environnementaux et une influence psychosomatique.

Acides gras oméga-3 et acides gras oméga-6

Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont en compétition pour la même enzyme au cours de leur conversion en métabolites actifs. Les oméga-6 sont les précurseurs de l’acide arachidonique qui intervient dans les voies de l’inflammation en activant la libération de substances inflammatoires. Une consommation élevée d’acides gras oméga-6 est connue pour renforcer les réponses inflammatoires.

Avant d’être convertis en acide arachidonique, les oméga-6 passent par une étape, et se transforment en acide gamma-linolénique ou GLA qui est impliqué dans la réponse anti-inflammatoire.

Chez les personnes souffrant de dermatite atopique, on observe une réduction de l’activité de l’enzyme delta-6-désaturase, qui conduit à un niveau plus élevé d’acide arachidonique et plus faible de GLA, et donc à moins de métabolites anti-inflammatoires. Par ailleurs, on a montré que le GLA régénère la barrière cutanée, augmente la synthèse des céramides et prévient la perte excessive d’eau.

Oméga-3 + GLA

Une étude a évalué les effets d’une supplémentation en acides gras oméga-3 issus d’huile de poisson et en GLA provenant d’huile de nigelle chez des enfants souffrant de dermatite atopique.

Cent trois enfants âgés de 1 à 8 ans, souffrant de dermatite atopique modérée à sévère, ont été enrôlés dans cette étude longitudinale, prospective, randomisée, en triple aveugle et contrôlée contre placebo. Cette étude a duré deux ans avec une interruption pendant l’été, une période pendant laquelle la dermatite atopique s’améliore généralement. Les enfants ont reçu quotidiennement un mélange spécifique d’acides gras oméga-3 et de GLA + de la vitamine D3 ou un placebo.

Les résultats indiquent que, par rapport au placebo, le mélange d’acides gras a généré, au bout de quatre mois, une amélioration de l’état de la peau des enfants et une réduction de l’usage de cortisone topique. De plus, il a amélioré la qualité de leur sommeil, ainsi que celle de leur vie dans son ensemble.

Niseteo T et al., Effect of omega-3 polyunsaturated fatty acid supplementation on clinical outcome of atopic dermatitis in children. Nutrients 2024 ; 16 : 2829.

La prise d’astaxanthine diminuerait l’inflammation chez des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques.

Chez les femmes en âge de procréer, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la maladie endocrinienne la plus courante et la principale cause d’infertilité.

Le rôle de l’inflammation et du stress du réticulum membranaire

Selon des recherches récentes, une inflammation chronique de bas grade jouerait un rôle significatif dans le développement du SOPK. Lorsque l’on compare des femmes présentant un SOPK à d’autres sans la maladie, on observe un niveau significativement plus élevé de marqueurs de l’inflammation.

D’autre part, une dysrégulation apoptotique serait également impliquée dans le développement du SOPK. Des études ont montré un lien entre le SOPK et le stress du réticulum endoplasmique. La majorité des protéines sécrétées et membranaires sont synthétisées dans le réticulum membranaire. Dans certaines conditions cellulaires, des protéines de conformation anormale peuvent s’y accumuler et, dans certains cas, si le stress est trop intense, déclencher une réponse apoptotique. Le stress du réticulum membranaire semble ainsi être impliqué dans la physiopathologie de différentes maladies.

L’intérêt de l’astaxanthine

L’astaxanthine est un caroténoïde que l’on trouve dans différents microorganismes tels que des microalgues. C’est un puissant antioxydant, avec aussi des propriétés anti-inflammatoires et anti-apoptotiques. Des recherches ont également montré que l’astaxanthine pourrait atténuer le stress du réticulum membranaire. Des travaux suggèrent en outre qu’il pourrait influer sur le stress du réticulum membranaire et le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... dans les cellules de la granulosa de femmes présentant un SOPK.

Quels effets en cas de SOPK ?

Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’une supplémentation en astaxanthine sur les marqueurs de l’inflammation, les facteurs apoptotiques et le stress du réticulum membranaire de femmes présentant un SOPK.

Cinquante-six femmes âgées de 18 à 40 ans, avec un SOPK, ont été enrôlées dans cette étude. Pendant huit semaines, elles ont pris quotidiennement 12 mg d’astaxanthine ou un placebo.

Les résultats montrent que, par rapport au placebo, l’astaxanthine a diminué la concentration de certains marqueurs sériques de l’inflammation. Ses effets sur la voie apoptotique du réticulum membranaire n’étaient pas statistiquement significatifs. D’autres recherches sont nécessaires pour approfondir la compréhension des effets de l’astaxanthine.

Jabarpour M et al., Randomized clinical trial of astaxanthin supplement on serum inflammatory markers and ER stress- apoptosis gene expression in PBMCs of women with PCOS. J. Cell. Mol. Med 2024 ; 28^e18464.