Infolettre 163 – 4 octobre: Sauge et syndrome prémenstruel • Impact des isoflavones de soja de l’alimentation • Caféine et judokas CaféineLa caféine est un stimulant que l’on trouve dans le café, le thé, les boissons énergisantes, le chocolat ou dans des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... à base de guarana ou de kola. Elle est absorbée à travers le système gastro-intestinal et métabolisée par le foie. Environ 15 à 45 minutes après son ingestion, sa concentration dans le sang augmente et un pic est observé environ une heure après.Plusieurs études ont proposé de multiples mécanismes pour expliquer les effets de la caféine sur les performances sportives et tous paraissent avoir un intérêt dans les sports de combat où les efforts sont caractérisés par des exercices intermittents de forte intensité. De plus, dans le judo, de courtes périodes d’actions intenses, puissantes et dynamiques alternent avec des actions de faible intensité demandant technique et habileté tactique. Habituellement, dans les compétitions internationales, les judokas participent à 5 à 7 combats, chacun d’eux durant jusqu’à 4 mn.Compte tenu des efforts dépensés dans le judo, des capacités techniques et tactiques nécessaires, ainsi que des conditions physiques et psychologiques des compétitions, la caféine pourrait constituer un complément alimentaire prometteur pour renforcer les performances des judokas.Une étude a examiné l’effet de l’ingestion d’une dose unique de caféine sur les performances et les combats d’entrainements spécifiques du judo. Vingt-deux judokas ont été enrôlés dans cette étude randomisée, croisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Avant un entrainement, ils ont reçu 3, 6 ou 9 mg de caféine par kilo de poids corporel ou un placebo.Le protocole de l’étude incluait 5 cessions séparées de tests et utilisait des tests spécifiques au judo incluant une surveillance du rythme cardiaque, trois combats d’entrainement et une évaluation de l’effort physique perçu.Les résultats indiquent que les doses de 6 et 9 mg de caféine /kg de poids ont amélioré les performances aux tests et celle de 9 mg / kg a augmenté l’activité combattive. La dose de 3 mg /kg n’a eu aucun effet ergogène apparent.Chez les athlètes qui incluaient des produits contenant de la caféine dans leur alimentation habituelle, seule la dose de 9 mg/kg de poids a eu un effet sur leurs performances. Chez les autres, un effet stimulant des performances a été obtenu avec 6 mg /kg de poids.L’effet ergogène de la caféine est donc dose-dépendant mais également en relation avec la consommation habituelle de caféine.Durkalec-Michaslki K et al., Dose-dependant effect of caffeine supplementation on judo-specific performance and training activity : a randomized placebo-controlled cross-over trial. Journal of the International Society of Sports Nutrition, 2019 : 16 :38.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Impact des isoflavones de soja de l’alimentationDes légumes contenant une quantité significative d’isoflavones oestrogéniques sont retrouvés dans de nombreux aliments transformés. Ces isoflavones qui atteignent les consommateurs sans qu’ils l’aient voulu peuvent être considérés comme des perturbateurs endocriniens. Les isoflavones sont des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... naturellement présents dans les plantes. Le trèfle, la luzerne, le soja ou le lupin sont riches en isoflavones oestrogéniques tels que la génistéine, la daidzéine ou leurs dérivés méthylés que sont la biochanine A et la formononétine. Les activités oestrogéniques de la génistéine et de la daizéine à doses nutritionnelles ont été démontrées sur des tests cellulaires, chez l’animal et chez l’homme. Une équipe de chercheurs a évalué l’exposition des consommateurs français aux isoflavones oestrogéniques en utilisant deux approches : l’identification des sources d’isoflavones dans l’offre alimentaire française et une étude de consommation chez des femmes non ménopausées. Concernant les aliments, le contenu en génistéine et en daizéine de 150 denrées alimentaires a été analysé. De plus, les étiquettes de 12 707 aliments transformés provenant de sites de supermarchés français et de fournisseurs de restaurants ont été passées au crible et 1616 produits ont été retenus. Les sources de phyto-estrogènes prises en compte incluaient le soja, les pois, les fèves et le lupin. Une analyse des prix a également été faite. Deux cent soixante dix femmes non ménopausées, de France métropolitaine ont été interrogées sur leurs habitudes alimentaires, leur consommation de soja et leur perception. Il y avait significativement moins de denrées alimentaires contenant du soja dans les supermarchés que dans les restaurants (11,76 % contre 25,71 %). Les denrées alimentaires les moins chers des supermarchés contenaient significativement plus de soja que les autres. Les quantités d’isoflavones par portion d’aliments contenant du soja analysés allaient de 81 à 123.971 µg. Parmi les femmes interrogées, 46,3 % déclaraient consommer régulièrement du soja. Le régime végan était associé à plus de 45 mg d’isoflavones de soja par jour. Au total, 11,9 % des consommatrices de soja avaient un apport calculé d’isoflavones supérieure à 50 mg par jour, une dose qui peut, notamment, allonger le cycle menstruel. La consommation d’isoflavones par les enfants est généralement réduite à un faible pourcentage de la population, mais compte tenu de leur faible poids, l’exposition relative peut être plus élevée. Les isoflavones oestrogéniques qui atteignent les consommateurs sans qu’ils l’aient souhaité peuvent être considérés comme des perturbateurs endocriniens qui pourraient agir en synergie avec d’autres perturbateurs endocriniens synthétiques. Pour les auteurs de l’étude, il serait sensé de réduire cette exposition aux isoflavones en remplaçant les légumes riches en soja par d’autres sources de protéines végétales ou en faisant cuire le soja dans l’eau. Lee A et al., New evaluation of isoflavone exposure in the French population. Nutrients 2019, 11, 2309. SaugeLe syndrome prémenstruel se définit par un ensemble de modifications physiques et psychiques qui apparaissent avant les règles et disparaissent avec leur apparition. Des milliers de femmes souffrent ou ont souffert de ces symptômes parfois très invalidants dont l’apparition est rythmée par le cycle menstruel. La sauge (Salvia officinalis) est une plante vivace originaire de la région méditerranéenne. C’est un arbrisseau touffu dont les feuilles sont de couleur gris verdâtre et fortement aromatiques. « Salvia », est son nom latin, dont l’étymologie se scinde en deux origines : de « salvare » (sauver, guérir) et de salvus (sain). La sauge est la plante qui guérit et qui assainit. La sauge était déjà cultivée, en Europe, au Moyen-Age et elle a été introduite en Amérique du Nord au 17e siècle. Elle était utilisée dans les médecines de l’Egypte, de la Grèce et de la Rome antiques. Des études ont montré que la sauge exerce des effets notamment sur l’humeur. En médecine traditionnelle, elle est également employée pour soulager différents symptômes liés aux cycles menstruels. Un essai clinique a été réalisé par des chercheurs iraniens pour évaluer les effets de la sauge sur les symptômes du syndrome prémenstruel. Ils ont recruté pour cet essai randomisé, en triple aveugle et contrôlé contre placebo 90 étudiantes. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes et ont reçu quotidiennement pendant deux mois 500 mg d’extrait de sauge ou un placebo. Les résultats montrent, dans le groupe ayant pris l’extrait de sauge une diminution des symptômes du syndrome prémenstruel. Elle a été de 19,84 % au cours du premier mois et de 23,42 % au cours du second. Les symptômes psychologiques et physiques ont en fait été réduits à la fin du traitement dans les deux groupes. Mais cette réduction était beaucoup plus importante dans celui ayant pris l’extrait de sauge. D’autres études devront venir confirmer ces premiers résultats prometteurs. Abdnezhad R et al., Salvia officinalis reduces the severity of the premenstrual syndrome. Complement Med Res 2019 ; 26(1) : 39-46. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 22 décembre 2019