Infolettre 162 – 27 septembre: Fruits à coque et prise de poids • Thé et santé cérébrale • Extrait d’oranges et composition corporelle Fruits à coqueLes fruits à coque sont riches en acides gras insaturés, en vitamines, en minéraux et en fibres. Leur contenu élevé en graisse conduit certains à penser qu’ils ne sont pas sains et donc à les éviter lorsqu’ils souhaitent gérer leur poids ou maigrir. Il existe en fait peu de données associant une modification de la consommation de fruits à coque et les changements qu’elle peut entraîner dans le poids. Une nouvelle étude a été conçue pour évaluer l’association entre des changements de consommation de fruits à coque et les modifications qu’ils peuvent entraîner à long terme sur le poids. L’effet de différents fruits à coque y compris les cacahouètes a été comparé. Les chercheurs ont analysé les informations sur le poids, l’alimentation et l’activité physique de trois groupes de personnes : 51 529 hommes, professionnels de santé, âgés de 40 à 75 ans au moment de leur enrôlement dans l’étude de suivi des professionnels de santé (Health Professionals Follow up Study), 121 700 infirmières, âgées de 35 à 55 ans au moment de leur recrutement pour l’étude de santé des infirmières (Nurses Health Study –NHS-) et 116 686 infirmières âgées de 24 à 44 ans au moment de leur entrée dans la seconde étude sur la santé des infirmières (Nurses Health Study II – NHS II). Au cours de plus de 20 années de surveillance, on a demandé aux participants, tous les quatre ans, d’indiquer leur poids et combien de fois, au cours de l’année précédente, ils avaient mangé une portion (28 grammes) de fruits à coque, incluant les cacahouètes et le beurre de cacahouètes. L’exercice physique hebdomadaire moyen – marche, jogging, vélo, nage, sport de raquette et jardinage- a été évalué tous les deux ans au moyen d’un questionnaire. Il a été mesuré en équivalent métabolique (MET) qui permet de mesurer l’intensité d’une activité physique et la dépense énergétique. Les résultats indiquent que dans les trois groupes, la prise de poids moyenne annuelle était de 0,32 kg. Entre 1986 et 2010, chez les hommes, la consommation quotidienne de fruits à coque a augmenté d’un quart de portion à juste un peu moins d’une demie et chez les femmes de la NHS, elle est passée de 0,15 à 0,31 portion par jour. Entre 1991 et 2011, chez les femmes de la NHS II elle a augmenté de 0,07 à 0,31 portion par jour. Globalement, augmenter la consommation de fruits à coque est associé à une moindre prise de poids sur le long terme et un plus faible risque de devenir obèse. Accroitre la consommation de fruits à coque d’une demi-portion par jour était associé à un plus faible risque de prendre 2 kg ou plus sur n’importe quelle période de 4 ans. Et une augmentation de 15 % de la portion quotidienne de noix était associée à une baisse de 15 % du risque d’obésité. Liu X et al., Changes in nut consumption influence long-term weight change in US men and women. BMJ Nutrition, Prevention and Health. 2019 ; 0-1. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Thé et santé cérébraleBoire régulièrement du thé améliorerait la santé du cerveau et pourrait avoir un effet protecteur contre le déclin lié au vieillissement de son organisation. Des études de plus en plus nombreuses suggèrent que la consommation de thé a des effets bénéfiques sur la santé de l’homme qui incluent l’amélioration de l’humeur, la réduction du risque de déclin cognitif, la prévention des maladies cardiovasculaires ou la baisse de la prévalence des cancers. Ces effets bénéfiques dérivent essentiellement des effets de ses principaux nutriments actifs : les catéchinesLes catéchines ou catéchols appartiennent à la famille des flavonoïdes, de la sous-classe des fl..., la L-théanine et la caféine. La majorité des études portant sur les effets du thé reposent sur des mesures neuropsychologiques et beaucoup moins sur des mesures de neuro-imagerie. Il n’y avait pas encore d’étude portant sur les effets du thé sur les réseaux cérébraux. Des chercheurs ont recruté 36 personnes, âgées de 60 ans et plus, en bonne santé, et les ont répartis en deux groupes selon leur historique de fréquence de consommation de thé. Pour faire cette répartition, ils leur ont demandé de remplir un questionnaire sur leur fréquence de consommation de thé vers l’âge de 45 ans et actuellement. Ils ont ensuite examiné leurs réseaux cérébraux fonctionnels et structurels pour découvrir le rôle de la consommation de thé sur l’organisation du cerveau. Les résultats montrent que boire du thé a fait émerger une organisation structurelle plus efficace mais n’a pas eu d’effet bénéfique significatif sur l’organisation fonctionnelle globale. La consommation de thé a également supprimé l’asymétrie hémisphérique dans le réseau de connectivité structurelle. Mais là encore, elle n’a pas eu d’effet significatif sur l’asymétrie hémisphérique du réseau de connectivité fonctionnelle. En neurosciences cognitives, l’asymétrie cérébrale désigne l’implication inégale des deux hémisphères du cerveau dans les différentes fonctions mentales. Cette étude apporte la première preuve de la contribution bénéfique de la consommation de thé à la structure cérébrale et suggère qu’elle pourrait avoir un effet protecteur contre le déclin, lié au vieillissement, de l’organisation du cerveau. Elle suggère donc que la consommation de thé serait efficace pour prévenir ou ralentir ou, encore, améliorer le déclin cognitif. Li J et al., Habitual tea drinking modulates brain efficiency : evidence from brain connectivity evaluation. Aging 2019 ; 11 : 11. Extrait d’orangesL’orange Moro (Citrus sinensis L. Osbeck) est une orange sanguine, typique de Sicile. La couleur rouge foncé de sa pulpe est due à la présence notamment d’anthocyanine, des molécules fortement antioxydantes. Elle contient également de l’acide hydroxycinnamique (AHC) dont des études ont montré l’action sur l’appétit, la production de graisse, le brûlage des graisses et, donc, sur la perte de poids. Des flavones sont également présents dans cette orange. Des études in vitro et in vivo suggèrent que la consommation d’oranges Moro pourrait avoir un effet bénéfique sur l’accumulation de graisse dans l’organisme. Une étude sur des rats montre ainsi que la consommation du jus de ces fruits limite la prise de poids, réduit la graisse abdominale, les triglycérides sériques et le cholestérol total. De plus l’examen des tissus adipeux indique une réduction importante de la taille des adipocytesLes adipocytes ou cellules adipeuses sont des cellules des tissus adipeux. Leur rôle est de stocker..., les cellules graisseuses, et de l’accumulation des graisses chez les animaux traités avec le jus des oranges. Une première étude sur des sujets obèses ou en surpoids a montré que la consommation d’un extrait de jus d’oranges Moro pendant 12 semaines pourrait réduire le poids corporel, l’IMC, le tour de taille et de hanches. Une étude a été conçue pour évaluer l’effet d’un extrait d’orange Moro standardisé pour contenir au moins 3 % d’anthocyanines, 2,20 % de flavones et 1,10 % d’AHC. Cent-six hommes et femmes, obèses ou en surpoids, ont été enrôlés dans cette étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle. Les participants ont été répartis en trois groupes et ont reçu quotidiennement pendant trois mois 0,5 g ou 1 g d’extrait d’oranges Moro ou un placebo. Les résultats montrent une réduction significative de la masse grasse ainsi qu’une augmentation de la masse maigre avec les deux doses. Cependant, celle de 1 gramme par jour semble être plus efficace pour réduire le tour de taille. D’autres études devront venir confirmer ces résultats. Schettino Kegele C et al., A randomized trial on the effects of CitrusiM (Citrus sinensis (L.) Osbeck dried extract) on body composition. Clinical Nutrition Experimental, 2019 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 22 décembre 2019