Un traitement probiotique utilisant trois souches de lactobacilles, chez des femmes ménopausées en bonne santé, protégerait la colonne vertébrale des pertes osseuses.

Un traitement probiotique utilisant trois souches de lactobacilles, chez des femmes ménopausées en bonne santé, protégerait la colonne vertébrale des pertes osseuses.

La perte osseuse rapide qui intervient pendant et juste après la ménopause contribue à diminuer la masse osseuse et augmente le risque de fractures chez les femmes, par rapport aux hommes. En particulier, une perte osseuse substantielle est observée sur la colonne vertébrale pendant et juste après la ménopause. Les déficiences en œstrogènes réduisent la densité minérale osseuse de la colonne vertébrale en stimulant l’ostéoclastogenèse donc la résorption osseuse et accroit ainsi le risque de fractures vertébrales.

Des études expérimentales montrent, chez des rongeurs, que des altérations de la composition du microbiote intestinal peuvent perturber l’équilibre osseux. Une étude d’observation a également montré, dans une population chinoise, que l’abondance de lactobacilles était corrélée de façon positive à la densité minérale osseuse de la colonne vertébrale, suggérant l’existence d’un lien possible entre les lactobacilles et la masse osseuse également chez l’homme. Trois petits essais cliniques ont évalué l’effet de différents traitements probiotiques sur la santé osseuse de la femme. Deux ont montré qu’un tel traitement pouvait affecter les marqueurs du renouvellement osseux. Le troisième a mis en évidence une réduction de la perte osseuse dans l’extrémité distale du tibia.

Une nouvelle étude a évalué l’effet d’un traitement associant trois souches de lactobacilles sur la perte osseuse de la colonne vertébrale de femmes ménopausées en bonne santé.

Deux-cent trente-quatre femmes ont complété cette étude multicentrique, randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Après avoir été réparties en deux groupes de façon aléatoires, les participantes ont pris une fois par jour pendant 12 mois un traitement probiotique ou un placebo. Le traitement probiotique était constitué de trois souches de lactobacilles : Lactobacillus paracasei DSM13434, Lactobacillus plantarum DSM12313 et Lactobacillus plantarum DSM 15312.

Pendant la durée de l’étude, la perte osseuse sur la colonne vertébrale a été significative dans le groupe placebo alors qu’aucune perte osseuse n’a été observé chez les femmes ayant pris le traitement probiotique. D’autres études de longue durée sont nécessaires pour explorer plus avant les effets bénéfiques apparents d’un traitement probiotique sur un site osseux spécifique chez des femmes ménopausées en bonne santé.

Jansson P-A et al., Probiotic treatment using a mix of three Lactobacillus strains for lumbar spine bone loss in postmenopausal women : a randomised, double-blind, placebo-controlled, multicentre trial. Lancet Rheumatol 2019 ;1 : e154-162.

28 novembre 2019