Oméga-3, pollution et cerveau Chez des femmes âgées, manger du poisson plus d’une ou deux fois par semaine, apporterait suffisamment d’acide gras oméga-3 pour contrer les effets néfastes de la pollution de l’air sur le cerveau. La pollution ambiante aux particules fines contribue chaque année dans le monde à 3,7 millions de morts prématurées, principalement en raison de ses effets sur le système cardiovasculaire. Elle a également des effets néfastes sur le cerveau. Les PM2.5, les particules inférieures à 2,5 microns, jouent un rôle essentiel dans la physicochimie de l’atmosphère et sont principalement émises par le trafic routier. Elles sont dites insidémentables parce qu’elles sont incapables de se déposer sur le sol sous l’effet de la gravitation. Cela veut dire qu’elles peuvent parcourir des distances très importantes sous l’influence du vent. Elles sont extrêmement nombreuses et difficiles à quantifier. De précédentes études ont déjà montré que la consommation de poisson ou d’huile de poisson riche en acides gras oméga-3 avait des effets protecteurs contre les effets de la pollution aux particules fines sur la santé cardiovasculaire. Les acides gras oméga-3 ont par ailleurs montré qu’ils combattent l’inflammation et aident à maintenir la structure cérébrale des cerveaux vieillissants. Ils favorisent également la réduction des lésion cérébrales causées par des neurotoxines comme le plomb ou le mercure. Une nouvelle étude s’est intéressée aux effets de la consommation de poisson sur ceux de la pollution de l’air sur le cerveau. Un total de 1315 femmes âgées de 65 à 60 ans, sans démence, ont été enrôlées dans une étude d’observation. Les chercheurs ont calculé pour chaque participante la quantité moyenne de poisson consommée chaque semaine. Cette consommation incluait le poisson grillé ou au four, le thon en boîte, en salade et les fruits de mer non frits. Le poisson et les fruits de mer frits étaient exclus parce que la recherche a montré que la friture endommageait les acides gras oméga-3. Les chercheurs ont utilisé les adresses d’habitation pour déterminer l’exposition moyenne de chaque participante à la pollution de l’air sur une durée de trois ans. Des tests sanguins ont ensuite été réalisés pour mesurer la quantité d’acides gras oméga-3 dans leurs globules rouges. Des scans cérébraux ont également évalué le fonctionnement du cerveau et notamment, la mémoire. Les données indiquent que les femmes ayant les concentrations sanguines les plus élevées d’acide gras oméga-3 provenant de la consommation de poisson avaient des volumes d’hippocampe et de substance blanche significativement plus importants. Par ailleurs, la pollution de l’air a également un effet sur le volume cérébral. Plus elle est importante plus le volume de la substance blanche est diminué. La consommation de poissons riches en oméga-3 s’opposerait à cet effet. Les résultats de cette étude suggèrent qu’une concentration sanguine élevée en oméga-3 provenant de la consommation de poisson préserverait le volume cérébral de femmes vieillissantes et, probablement, protégerait leur cerveau des effets toxiques potentiels de la pollution de l’air. Chen J-C et al., Erythrocyte omega-3 index, ambient fine particle exposure and brain aging. Neurology, 2020 July 15. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 20 août 2020