Infolettre 155 – 9 août : Chocolat noir et dépression • Choline et risque de démence • Probiotiques et obésité Chocolat noir et dépressionLes personnes qui mangent du chocolat noir auraient moins de risque d’être dépressives. La possibilité de contrôler les symptômes de la dépression à travers des modifications du style de vie pourrait représenter une option attractive pour certaines personnes, plus particulièrement pour celles qui ne répondent pas aux traitements conventionnels. Les effets bénéfiques de l’activité physiques sont bien documentés. Par ailleurs, de plus en plus de données soulignent l’influence de facteurs diététiques sur les symptômes de la dépression. L’aliment le plus couramment cité comme pouvant avoir des effets stimulants sur le moral est le chocolat. Plusieurs mécanismes ont été évoqués pour expliquer la relation entre le chocolat et le moral incluant ses propriétés orosensorielles, la présence d’ingrédients psychoactifs produisant une sensation d’euphorie similaire à celle générée par les cannabinoïdes et l’activation de voies neuronales de la récompense. Cependant, il n’existait pas de preuve scientifique de qualité pour soutenir cette relation. Seul, un petit nombre d’études a analysé les associations entre la consommation de chocolat et les symptômes dépressifs avec, de surcroît, des résultats divergents. De plus, ces études n’ont pas examiné l’association avec la dépression selon le type de chocolat consommé. Un grand nombre d’articles scientifiques démontrent une association positive entre la consommation de chocolat noir et différents problèmes de santé. Cet effet bénéfique du chocolat noir serait dû à la présence de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... qui ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Les flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... ont également montré qu’ils ont une influence positive sur la mémoire épisodique et le déclin cognitif. Il est donc possible que le chocolat noir, riche en flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., ait des effets positifs sur la santé mentale et que le chocolat au lait, pauvre en flavonoïde, n’en ait pas. Une étude a examiné la relation entre la consommation de chocolat noir et les symptômes de dépression dans un large échantillon de population représentatif vivant aux Etats-Unis. Les données provenaient de 13 626 adultes, âgés de 20 ans au moins, participant à la National Health and Nutrition Examination Survey entre 2007 et 2008 et entre 2013 et 2014. La consommation quotidienne de chocolat a été obtenue de deux rappels de régime alimentaire de 24 heures. Un rappel de régime alimentaire de 24 heures est un outil d’évaluation diététique qui consiste en un entretien structuré dans lequel les participants sont invités à se rappeler de tous les aliments et de toutes les boissons qu’ils ont consommés au cours des 24 heures précédentes. Les symptômes dépressifs ont été évalués en utilisant un questionnaire de santé des patients (PHQ-9), un score supérieur ou égal à 10 indiquant la présence de symptômes de dépression. Les résultats indiquent globalement, que 11,1 % de la population rapporte consommer du chocolat dont 1,4 % du chocolat noir. La consommation de chocolat au lait n’a pas été significativement associée à des symptômes de dépression. Par contre, chez les personnes consommant du chocolat noir, le risque de symptômes de dépression était nettement plus faible. Une analyse stratifiée par la quantité de chocolat consommée indique que les participants consommant le plus de chocolat avaient 57 % moins de risque d’avoir des symptômes dépressifs que ceux qui n’en consommaient pas du tout. D’autres études portant sur une consommation de chocolat sur la durée sont nécessaires pour confirmer ces résultats et les expliciter. Jackson SE et al., Is there a relationship between chocolate consumption and symptoms of depression ? a cross-sectional survey of 13,626 US adults. Depress Anxiety. 1-9.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Choline et risque de démenceLa consommation de phosphatidylcholine serait associée à une réduction du risque de démence. Elle serait également liée à de meilleures performances cognitives. La phosphatidylcholine est un lipide qui contribue au maintien de l’intégrité des membranes cellulaires et, par suite, au bon fonctionnement de l’organisme. Elle est naturellement produite par le foie, entre dans la composition de la bile et joue ainsi un rôle essentiel dans la digestion des matières grasses. Une fois assimilée par l’organisme, la phosphatidylcholine peut libérer une molécule de choline que l’organisme va utiliser pour produire notamment de l’acétylcholineL'acétylcholine, abrégée en ACh, est un neurotransmetteur excitateur qui joue un rôle important ..., un neurotransmetteurLes neurotransmetteurs sont des messagers chimiques qui permettent aux neurones, qui les produisent,.... De précédentes études ont associée la consommation de choline aux processus cognitifs et un apport adapté en ce nutriment essentiel pourrait jouer un rôle dans la prévention du déclin cognitif et de la maladie d’Alzheimer. Une étude a utilisé les données provenant de la Kuopic Ischaemic Heart Disease risk factor study. Au début de cette étude, les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires et le style de vie et la santé globale d’environ 2500 finlandais âgés de 42 à 60 ans. Ces données ont été croisées avec leur dossier hospitalier, les causes de décès et les dossiers de remboursement de médicaments après un suivi d’environ 22 ans. De plus, 4 ans après le début de l’étude, 600 hommes ont complété des tests mesurant leur mémoire et leurs processus cognitifs. Au cours de la période de suivi 337 hommes ont développé des démences. L’analyse des données a montré que les hommes consommant le plus de phosphatidylcholine avaient un risque 28 % plus faible de développer une démence que ceux qui en consommaient le moins. Ces hommes ayant la plus forte consommation de phosphatidylcholine avaient également de bien meilleurs résultats aux tests évaluant leur mémoire et leurs capacités linguistiques. Ces résultats proviennent d’une étude d’observation et d’autres travaux devront venir confirmer si la phosphatidylcholine a bien un rôle à jouer dans la prévention de la démence et du déclin cognitif. Ylilauri MPT et al., Association of dietary choline intake with risk of incident dementia and with cognitive performance : the kuopio ischaemic heart disease risk factor study. The american Journal of clinical nutrition, 2019 July 30. Probiotiques et obésitéLes résultats d’une étude suggèrent que la modulation du microbiote intestinal par la consommation de probiotiques pourrait aider à prévenir et traiter l’obésité et les troubles cardiométaboliques qui lui sont associés. De récentes études ont montré une relation entre une dysbiose intestinale, définie comme une modification de la composition du microbiote intestinal, et une dérégulation du métabolisme des lipides et du glucose chez les personnes obèses ou présentant un diabète de type II. L’administration de probiotiques pourrait restaurer la communication entre l’hôte et le microbiote intestinal et aider à contrôler les fonctions homéostatiques en cas d’obésité et de troubles métaboliques associés. Les probiotiques modulent le microbiote intestinal et exercent des effets métaboliques. Une étude transversale a été conçue pour évaluer l’association entre l’ingestion de probiotiques et l’obésité, le diabète de type II, l’hypertension et la dyslipidémie. Elle a utilisé les données provenant de la national Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), 1999-2014. L’ingestion de probiotiques a été prise en compte lorsqu’un sujet rapportait dans le rappel de régime alimentaire de 24 heures ou dans le questionnaire d’usage de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... sur 30 jours la consommation d’un yaourt ou d’un complément alimentaire contenant des probiotiques. Les chercheurs ont inclus 38 802 adultes et 13,1 % d’entre eux ont rapporté consommer des probiotiques. Les résultats de l’analyse montrent que la prévalence de l’obésité et de l’hypertension était plus faible dans le groupe consommant des probiotiques. La prévalence de l’obésité était 17 % plus faible et celle de l’hypertension 21 % plus basse. De plus, l’IMC, la pression sanguine diastolique et systolique ainsi que les triglycérides étaient également plus bas. Par ailleurs, le cholestérol HDL était plus élevé. Dans cette étude transversale, l’ingestion de probiotique a été associée à une plus faible prévalence de l’obésité et de l’hypertension. Neves JS et al., Probiotic ingestion, obesity and metabolic-related disorders : results from NHANES, 1999-2014. Nutrients, 2019, 11, 1482.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 15 août 2019