Fibres prébiotiques, obésité et inflammation La consommation de fibre prébiotiques pendant trois mois diminuerait, chez des personnes obèses, un marqueur de l’inflammation intestinale. Des études récentes ont souligné le rôle d’une dysbiose intestinale dans l’apparition et le développement des troubles métaboliques liés à l’obésité. D’autres suggèrent que des métabolites microbiens dérivés de l’intestin pourraient être utilisés dans la prévention et le traitement de l’obésité et des troubles métaboliques qui lui sont associés. La manipulation du microbiome intestinal, largement influencé par l’alimentation, pourrait donc, dans ce cas, constituer un outil innovant. Les fructanes de type inuline sont des fibres prébiotiques qui peuvent exercer des effets bénéfiques pour la santé en interagissant avec le microbiote intestinal. Elles augmenteraient la satiété, amélioreraient les troubles métaboliques liés à l’obésité et moduleraient l’immunité liée à l’intestin. L’intervention de métabolites bactériens tels que les acides gras à chaîne courte expliquerait au moins en partie ces effets bénéfiques. L’inuline favorise, en effet, le développement des bifidobactéries et la production d’acides gras à chaîne courte. Des chercheurs ont évalué les effets d’une intervention nutritionnelle favorisant la consommation d’inuline sur des marqueurs et des métabolites liés à l’inflammation et à l’intégrité de l’intestin chez des personnes obèses inclues dans une étude randomisée, contrôlée. Les participants ont reçu, pendant trois mois, 16 grammes par jour d’inuline ou un placebo, couplés à des conseils pour consommer des aliments riches ou pauvres en inuline. Ils ont, de surcroit, suivi un régime hypocalorique. Dans les deux groupes, inuline ou placebo, la consommation d’énergie et de protéine a été diminuée. Chez les personnes ayant consommé de l’inuline, une augmentation substantielle des bifidobactéries a été constatée. Leur calprotectine fécale, un marqueur de l’inflammation des intestins a été réduite. Par contre, la prise d’inuline n’a pas sensiblement modifié le contenu des selles en acides gras à courte chaîne. Elle a cependant augmenté l’acide ruménique fécal, une acide linoléique conjugué avec des propriétés immunomodulatrices. Ces résultats soulignent l’intérêt de la consommation de prébiotiques pour combattre les troubles inflammatoires intestinaux qui peuvent se rencontrer en cas d’obésité. Neyrinck AM et al., Prebiotic dietary fibre intervention improves fecal markers related to inflammation in obese patients : results from the Food4Gut randomized placebo-controlled trial. European Journal of Nutrition, 2021 Feb 5. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 19 février 2021