Cannelle et syndrome des ovaires polykystiques Chez des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques, une supplémentation de courte durée avec de la cannelle a des effets bénéfiques sur les facteurs de risque métabolique et pourrait aider à gérer les complications de la maladie. Le syndrome des ovaires polykystiques se manifeste par un ensemble de signes provoqués par un déséquilibre hormonal. Il touche 5 à 10 % des femmes. Il est caractérisé par une augmentation anormale de la production d’androgènes, les hormones mâles, par les ovaires. Le diagnostic est confirmé lorsque deux des critères suivants sont présents : – Acné, hirsutisme (développement excessif, chez une femme, du système pileux). – Une concentration sanguine trop élevée d’hormones mâles et, notamment, de testostérone et d’androstènedione. – Une dysovulation ou une anovulation : des cycles menstruels irréguliers, plutôt longs ou une absence totale d’ovulation. – Un aspect multifolliculaire des ovaires observé à l’échographie : les ovaires sont légèrement plus gros que la normale. Ils contiennent plus de 19 petits follicules dont la croissance s’arrête vers 8 mm. Dans la plupart des cas, ces symptômes apparaissent à la puberté mais ils peuvent également survenir plus tard à la suite d’une prise de poids. Des problèmes métaboliques sont également associés à ce syndrome. Une insulinorésistance, une concentration élevée d’insuline, une dyslipidémie ainsi qu’un surpoids ou une obésité peuvent ainsi être présents. La cannelle est une substance aromatique extraite de l’écorce interne du cannelier. Son utilisation comme épice et pour ses propriétés médicinales remonte à l’Antiquité. Elle est citée dans écrits chinois, sanskrits et égyptiens. La cannelle est riche en antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... Des études ont montré qu’elle pourrait avoir des effets bénéfiques chez des personnes présentant un diabète. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué l’effet d’une supplémentation en cannelle sur les facteurs de risque métaboliques de femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques. Quatre-vingt quatre femmes âgées de 20 à 38 ans avec un index de masse corporelle compris entre 25 et 40 ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes. Elles ont ensuite reçu quotidiennement 1500 mg de cannelle ou un placebo pendant huit semaines. Des échantillons de sang à jeun ont été collectés au début de l’étude et à la fin. Les résultats montrent que, par rapport aux femmes sous placebo, celles prenant de la cannelle ont vu leur poids et leur index de masse corporelle diminuer de façon significative. Leur glycémie, leurs concentrations en insuline, en HOMA-IR (un indicateur de l’insulinorésistance), en cholestérol-LDL et en cholestérol total ont été améliorées. Par contre, les modifications des concentrations de triglycérides et d’adiponectine n’étaient pas significatives. Cette étude a des limites qui incluent notamment sa relativement courte durée, l’utilisation d’une seule dose de cannelle et l’inclusion de femmes obèses ou en surpoids. D’autres études devront examiner l’effet d’une supplémentation en cannelle chez des femmes de poids normal présentant un syndrome des ovaires polykystique. Borzoei A et al., Cinnamon improves metabolic factors without detectable effects on adiponectine in women with polycystic ovary syndrome. Asia pac J Clin Nutr 2018 ;27 (3) : 556-563. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 7 septembre 2018