Infolettre 139 – 19 avril : Baies de sureau noir et infections respiratoires – Vitamines, caroténoïdes et cataracte – Boswellie, gingembre et règles abondantes Baies de sureau noirLes baies du sureau noir (Sambuscus nigra) sont traditionnellement utilisées pour soulager les symptômes de la grippe et du rhume. Elles ont montré des activités antivirales contre certains virus dont l’incidence s’accroit pendant la période hivernale. Ces virus incluent notamment ceux responsables des rhumes et de la grippe. Cette activité antivirale a été démontrée in vitro et sur des modèles animaux. Les baies du sureau noir contiennent de nombreux principes actifs et notamment des anthocyanines principalement du cyanidine 3 glucoside et du cyanidine 3-sambobioside dont on a montré les effets antiviraux et la capacité à stimuler le système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries.... L’ingestion par voie orale de baies de sureau noir entraîne l’apparition de niveaux détectables de ces anthocyanines dans le plasma sanguin. La recherche clinique sur l’efficacité d’une supplémentation en extrait de baies de sureau noir sur les symptômes des infections des voies respiratoires supérieures repose sur de petits essais cliniques. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... porte sur quatre essais cliniques randomisés contrôlés et un total de 180 personnes. L’analyse des données indique qu’une supplémentation en extrait de baies de sureau noir, commencée dès l’apparition des symptômes d’une infection des voies respiratoires supérieures, par rapport au placebo, réduit leur durée. Être ou non vacciné contre la grippe ne modifie pas les effets de la supplémentation en baies de sureau de façon significative. Par ailleurs, la supplémentation semble être plus efficace sur les symptômes causés par la grippe que sur ceux d’infections des voies respiratoires supérieures dues au rhume. Le nombre de personnes inclues dans cette méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... étant relativement petit, d’autres recherches devront venir confirmer ces résultats. Elles devront notamment se concentrer sur les symptômes liés au rhume. Hawkins J et al., Black elderberry (Sambuscus nigra) supplementation effectively treats upper respirtory symptoms : a meta-analysisi of randomized, controlled clinical trials. Complementary therapies in medicine, 2019 ; 42 : 361-365. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Vitamines,La cataracte se traduit par l’opacification progressive de tout ou partie du cristallin. Cette opacification s’accompagne d’une baisse de l’acuité visuelle qui peut aller jusqu’à la cécité. De nombreux mécanismes participent à la constitution de la cataracte et les phénomes d’oxydation y figurent en bonne place. Il est donc normal de se poser la question de l’intérêt d’un apport en vitamines et nutriments antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... Plusieurs études ont donc suggéré que la consommation de vitamines et de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... pourrait être associée à une réduction du risque de cataracte. Par ailleurs, la lutéine et la zéaxanthine, deux caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ..., la vitamine A et la vitamine E sont présentes dans le cristallin. La vitamine C est, elle, présente dans l’humeur aqueuse de l’œil à une concentration 30 à 50 fois plus élevée que dans la circulation sanguine. Des chercheurs ont effectué la méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... de 8 essais randomisés contrôlés et de 12 études de cohortes qui ont évalué la consommation de vitamines et de caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... et le risque de cataracte. L’analyse des données montre que la plupart des vitamines et des caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... étaient associés à une diminution du risque de cataracte. Dans les études de cohorte, pour la vitamine A, le risque relatif était de 0,81, pour la vitamine C de 0,8, pour la vitamine E de 0,9, pour le bêta-carotène de 0,9 pour la lutéine ou la zéaxanthine de 0,81. Par contre, dans les essais randomisés contrôlés, par rapport au placebo, la vitamine E ou le bêta-carotène ne réduisaient pas le risque de cataracte. Dans les études de cohorte, le risque de cataracte était significativement abaissé de 26 % pour chaque 10 mg de lutéine ou de zéaxanthine consommés en plus par jour, de 18 % pour chaque 500 mg de vitamine C supplémentaires par jour, de 8 % pour chaque 5 mg de bêta-carotène quotidiens et de 6 % pour 5 mg de vitamine A supplémentaires par jour. Les chercheurs concluent qu’une consommation plus élevée de certaines vitamines et caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... est associée dans les études de cohorte à une diminution significative du risque de cataracte. Les résultats issus des études randomisées contrôlées sont cependant moins nets. Mais, pour eux, il ne faut pas oublier que si l’on pouvait retarder l’apparition de la cataracte de dix ans, cela diviserait par deux le nombre de personnes ayant besoin d’une opération. Jiang H et al., Dietary vitamin and carotenoid intake and risk of age-related cataract. 2019 January ; 109(1) : 43-54. Boswellie,Les pertes menstruelles abondantes appelées ménorragies ou hyperménorrhées sont des règles anormalement abondantes et prolongées. Les pertes de sang peuvent dépasser 80 ml par cycle et durer plus de 7 jours. Les ménorragies s’accompagnent parfois de douleurs abdominales qui altèrent la qualité de vie des femmes qui en souffrent. Elles peuvent également, dans certains cas, être responsables d’anémies. Les ménorragies peuvent avoir de multiples origines. Les traitements médicaux couramment prescrits incluent notamment des hormones et des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Quelques essais contrôlés ont évalué les effets de phytothérapies utilisant différentes plantes en compléments ou pour remplacer les traitements médicamenteux. Ils ont montré une réduction de la quantité ou de la durée des saignements menstruels. Les effets de ces plantes semblent être attribués à leurs propriétés anti-inflammatoires. Le gingembre (Zinziber officinale) et la boswellie (Boswellia serrata) font partie de ces plantes. La boswellie, en particuliers, est recommandée par la médecine persane dans le traitement des ménorragies. Une équipe de chercheurs iraniens a réalisé une étude pour évaluer l’effet d’un extrait de gingembre ou d’un extrait de boswellie en complément de l’ibuprofène chez des femmes traitées pour des ménorragies. Cent deux femmes ont été recrutées et réparties de façon aléatoire en trois groupes. Elles ont reçu quotidiennement, pendant sept jours du cycle, et à partir du premier jour de saignement, 200 mg d’ibuprofène associés à 300 mg de boswellie, ou 300 mg de gingembre ou à un placebo. Elles ont été suivies pendant deux cycles. Les résultats indiquent que le gingembre et la boswellie ont renforcé l’effet thérapeutique de l’ibuprofène concernant la durée des menstruations et la qualité de vie des femmes. Ils n’ont par contre eu aucun effet sur l’abondance des règles. D’autres études devront venir confirmer ces premiers résultats. Elles devront porter sur de plus vastes échantillons et suivre les femmes sur une plus longue période. Eshaghian R et al., The effect of frankincense (Boswellia serrata, oleoresin) and ginger (Zinziber officinale, rhizoma) on heavy menstrual bleeding : a randomized, placebo-controlled, clinical trial. Complementary therapies in medicine, 2019 ; 42 : 42-47.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 25 avril 2019