Safran et TDHA Dans une étude pilote, le safran a montré une efficacité comparable à celle du méthylphénidate chez des enfants atteint du trouble du déficit d’attention avec hyperactivité (TDHA). Le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, touche entre 4 et 8 % des enfants et environ 60 % d’entre eux présenteront encore des symptômes à l’âge adulte. Un diagnostic précoce est un atout important pour mettre en place des stratégies efficaces. Un enfant présentant un trouble du déficit de l’attention est incapable d’aller au bout d’une tâche, il oublie et perd fréquemment ses affaires, il est distrait et évite ou refuse ce qui demande une attention soutenue. S’il est hyperactif, l’enfant déploie une activité désordonnée et inefficace. À l’école, il ne peut rester assis pendant la classe, se lève souvent, s’agite en permanence de façon joyeuse. L’enfant semble vivre en permanence dans la précipitation, dans l’impatience de parler et d’agir. Il a besoin de toucher à tout, de faire du bruit et est incapable d’attendre son tour. Les traitements médicamenteux les plus utilisés sont principalement des psychostimulants comme le méthylphénidate (Ritaline) qui agit sur les symptômes et non sur les causes. Le safran, extrait du Crocus sativus, est une épice dont l’usage remonte à plus de 3 000 ans. On retrouve le safran sur des fresques dans le palais de Cnossos, en Crète ou dans les ruines d’Akrotiri sur l’île de Santorin. Son utilité dans le domaine de la santé est bien moins connue que son usage culinaire. Pourtant, les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains de l’Antiquité l’utilisaient aussi pour ses vertus médicinales. Le safran était notamment employé pour stimuler les règles, soulager les douleurs spasmodiques ou les symptômes de la dépression. Le safran s’est montré efficace dans le traitement de dépressions ou d’anxiété légères à modérées chez des adultes et de jeunes sujets. Des antidépresseurs sont utilisés chez des personnes souffrant de TDHA. Une étude pilote, randomisée, en double aveugle, a comparé l’efficacité du safran à celle du méthylphénidate chez des enfants et des adolescents souffrant de TDHA. Cinquante-quatre enfants, âgés de 6 à 17 ans, avec un diagnostic de TDHA ont été enrôlés dans cette étude qui a duré six semaines. Ils ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes. Les enfants de l’un d’entre eux ont reçu quotidiennement 10 mg de méthylphénidate la première semaine, 20 mg la seconde semaine, puis pendant les autres semaines de l’étude, 30 ou 20 mg par jour, selon leur poids. Les enfants du second groupe ont consommé chaque jour, selon leur poids, 20 ou 30 mg de safran. Les résultats, selon les échelles d’évaluation des enseignants et des parents, ont montré des améliorations comparables chez les enfants avec les deux traitements. Compte-tenu des effets du safran antidépresseurs et stimulants de la mémoire, des études contrôlées contre placebo devraient être réalisées sur un plus vaste échantillon de patients et une plus longue durée. Baziar S et al., Crocus sativus L. versus methylphenidate in treatment of children with attention-deficit/hyperactivity disorder : a randomized, double-blind pilot study. Journal of Child and Adolescent Psychopharmacology, 2019 ; xx (xx) : 1-8. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 1 mars 2019