Chez des personnes en bonne santé, la prise de lactoferrine renforcerait le système immunitaire et aurait des effets bénéfiques sur la condition physique et celle du système respiratoire.

Cellules dendritiques plasmacytoïdes

Ce sont des cellules du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries.... Elles jouent un rôle important dans la réponse aux infections virales en sécrétant d’abondantes quantités d’interféron de type 1. Inactives dans les tissus et les organes lymphoïdes, elles sont activées, en cas d’infection, par la reconnaissance d’acides nucléiques viraux. Elles migrent ensuite du lieu de l’infection jusqu’aux ganglions lymphatiques pour y activer les lymphocytes spécifiques du virus responsable de l’infection.

Des études animales montrent qu’une déplétion de ces cellules aggrave les manifestations des infections respiratoires virales. Il semble donc important pour atténuer les symptômes respiratoires et systémiques de maintenir les cellules dendritiques plasmacytoïdes dans un état d’activité adaptée.

Ces cellules sont présentes dans le sang périphérique et dans les tissus lymphoïdes associés à la muqueuse du système digestif. Des composants de l’alimentation pourraient donc moduler leur activité.

L’intérêt de la lactoferrine

La lactoferrine est une glycoprotéine de la famille des transferrine qui se lie au fer et a des effets bactériostatiques et bactéricides. Elle est présente dans les sécrétions exocrines telles que le lait, la salive ou les larmes. Le lait de vache comme celui de la femme en contient. 

Chez des individus en bonne santé, elle est en première ligne dans le système de défense immunitaire et protège des invasions infectieuses. Des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... spécifiques à lactoferrine sont situés sur de nombreuses cellules immunitaires comme les lymphocytes, les monocytes et les macrophages et elle est directement impliquée dans la régulation de l’activité des cellules naturelles tueuses (NK), des niveaux d’expression des cellules dendritiques plasmacytoïdes et des interférons. 

Chez des individus en bonne santé, la prise de lactoferrine atténue les symptômes respiratoires et systémiques. Cela suggère que la lactoferrine maintient l’activité des cellules dendritiques plasmacytoïdes dans un état adapté et qu’elle module l’immunité innée et adaptative. 

Quels effets ?

Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets de la lactoferrine chez des individus en bonne santé. Cent-cinquante-sept personnes, pendant 12 semaines, ils ont pris quotidiennement 200 mg de lactoferrine bovine ou un placebo.

Les résultats montrent, par rapport au placebo, des scores de symptômes respiratoires et systémiques significativement plus faibles avec la lactoferrine. Les symptômes respiratoires incluaient notamment irritation de la gorge, écoulement et gonflement nasal, expectoration ou enrouement. Les symptômes systémiques comprenaient entre autres sensation de malaise ou d’être fiévreux. L’activité des cellules dendritiques plasmacytoïdes a également été maintenue.

Oda Het al., Effects of lactoferrine on the maintenance of respiratory and systemic physical conditions in healthy adults. A randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Nutrients 2023 ; 15 : 3959.

La prise de palmitoyléthanolamide (PEA) et d’acétyl-L-carnitine en complément de leur traitement classique a généré des effets bénéfiques supplémentaires, notamment en termes de douleur, chez des personnes souffrant de fibromyalgie.

La fibromyalgie associe des douleurs diffuses chroniques persistantes, une fatigue souvent intense et des troubles du sommeil. Des troubles cognitifs peuvent également être présents. La prégabaline et la duloxétine sont utilisées dans la prise en charge des symptômes de la maladie.

Des douleurs nociplastiques

Les douleurs de la fibromyalgie ont récemment été redéfinies comme nociplastiques. Les douleurs nociplastiques (auparavant dites fonctionnelles) sont des douleurs qui résultent d’une altération du système de la douleur, et cela malgré l’absence d’évidence claire de lésion ou de maladie qui en soit responsable. Il semble que des modifications nociplastiques dans le système nerveux amplifient la perception de la douleur. 

L’intérêt du PEA

Le PEA appartient à la famille des acides gras amides et est naturellement présent dans l’organisme. Il commence à être bien connu pour sa capacité à soulager les douleurs inflammatoires et neuropathiques, seul ou en complément de traitements analgésiques classiques et son efficacité a été démontrée sur le traitement de douleurs chroniques associées à différentes maladies. Il exerce des effets anti-inflammatoires et analgésiques.

L’intérêt de l’acétyl-L-carnitine

L’acétyle-L-carnitine renforce les effets du facteur de croissance nerveuse. Elle agit également comme un donneur de groupe acétyle contribuant ainsi à la production de l’énergie mitochondriale et à la détoxification. Par ailleurs, son action anti-nociceptive a été montrée sur de nombreux modèles animaux. 

Quels effets sur les douleurs ?

Cent-quarante-deux personnes souffrant de fibromyalgie ont été enrôlées dans une étude randomisée contrôlée et en double aveugle. L’objectif était d’évaluer les effets bénéfiques de l’ajout de PEA et d’acétyl-L-carnitine au traitement classique composé de prégabaline et de duloxétine. 

Après trois mois de traitement stable avec la prégabaline et la duloxétine, les participants ont soit continué ce traitement soit reçu en plus quotidiennement 600 mg de PEA et 500 mg d’acétyle-L-carnitine pendant 12 semaines.

Les résultats montrent que l’addition au traitement de PEA et d’acétyl-L-carnitine a entrainé une diminution des douleurs de 30 % chez 54,8 % des personnes traitées contre seulement 29,4 % de celles n’ayant reçu que le traitement classique.

Salaffi F et al., Palmitoylethanolamide and acetyl-L-carnitine act synergistically with duloxetine and pregabalin in fibromyalgia : results from a randomized controlled study. Clinical and Experimental Rheumatology 2023 ; 41 1323-1331.

Chez des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), la CoQ10 renforcerait l’efficacité du clomifène à stimuler le taux d’ovulation.

Le syndrome des ovaires polykystique est une maladie hormonale caractérisée par une production excessive d’androgènes par les ovaires. Le SOPK est le trouble endocrinien le plus fréquent et la première cause d’infertilité chez la femme.

L’implication d’un dysfonctionnement mitochondrial

Un dysfonctionnement des mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction..., les usines énergétiques cellulaire, a été associé au SOPK. Ce dysfonctionnement pourrait avoir un impact négatif notamment sur la qualité des ovocytes qui renferment un très grand nombre de mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction.... Par ailleurs, un dysfonctionnement des mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction... a pour conséquence une augmentation de la production de radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ... et donc, du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... Ce dernier joue un rôle important dans l’infertilité.

Une ovulation perturbée

La surproduction d’hormones masculines par les ovaires perturbe le développement des follicules ovariens et bloque leur maturation. D’autre part, le taux de base de LH, l’hormone lutéinisante, est anormalement élevé chez la majorité des femmes SOPK. De plus, il n’augmente pas au milieu du cycle, alors que c’est le phénomène qui déclenche l’ovulation. Ces troubles ont un impact sur la fertilité de près de 50 % des femmes SOPK.

L’intérêt de la CoQ10

La Coenzyme Q10 est présente dans la membrane interne des mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction... où elle joue un rôle crucial dans la production d’énergie. C’est également un puissant antioxydant. Des études animales ont montré qu’elle a des effets bénéfiques sur la reproduction.

Le clomifène est le médicament de première intention en cas d’infertilité liée à une perturbation ou une absence d’ovulation. Cependant, près de 20 à 25 % des femmes présentant un SOPK n’ovulent pas malgré des doses croissantes de citrate de clomifène. 

La CoQ10 associée au clomifène

Une étude a comparé les effets de l’association de CoQ10 et de clomifène à ceux du clomifène seul sur l’ovulation de 136 femmes présentant un SOPK. Pendant deux cycles, elles ont reçu 100 mg de clomifène du 2^e au 6^e jour de leur cycle et 50 mg de CoQ10 trois fois par jour, du second jour de leur cycle jusqu’à l’administration d’HCG (hormone gonadotrophine chorionique). Les femmes dans le groupe témoin n’ont reçu que du clomifène.

Les résultats indiquent que l’ajout de CoQ10 a amélioré le développement des follicules ovariens et les chances d’ovulation. Cependant d’autres études devront valider ces résultats prometteurs et déterminer la dose et la durée idéales de supplémentation en CoQ10.

Jamal H et al., Comparative study of combined co-enzyme Q10 and clomiphene citrate vs clomiphene citrate alone for ovulation induction in patients with polycystic ovarian syndrome. J. Pak. Med. Assoc. 2023 July ; 73 (7).