Infolettre 212 – 19 septembre : Resvératrol et ménopause • Iode et grossesse • Hibiscus et syndrome métébolique ResvératrolAprès la ménopause, près de 70 % de femmes subissent des troubles vasomoteurs dus à la baisse puis à la disparition de la production d’œstrogènes. Les symptômes qui viennent en seconde place sont les douleurs, en particulier, les douleurs musculosquelettiques. Celles-ci peuvent de surcroit affecter la qualité du sommeil, perturber l’humeur et induire un stress. Une humeur dépressive peut, à son tour, réduire l’efficacité intellectuelle et la motivation pour les activités du quotidien. Tout cela peut avoir pour conséquences une sédentarité qui s’accompagne d’une augmentation de la prévalence du syndrome métabolique et de l’obésité. Par ailleurs, les œstrogènes activent, sur les cellules endothélialesCe sont les cellules de l’endothélium, le tissu extrêmement fin qui tapisse la face interne des ..., des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... à œstrogènes dans l’objectif de faciliter la vasodilatation en augmentant l’oxyde nitrique (NO) endothélial. La baisse de production des œstrogènes peut donc accélérer la rigidification des artères qui apparait avec le vieillissement et perturber la perfusion des tissus en réduisant la vasodilatation dépendante de l’endothélium. Non seulement, cela augmente le risque cardiovasculaire après la ménopause mais cela réduit également la réactivité cérébro-vasculaire des femmes ménopausées comparativement aux hommes et aux femmes non ménopausées. Le resvératrol est un phyto-œstrogène présent dans toutes une variété d’aliments incluant le raisin, des baies et des fruits à coque. Il peut intervenir à travers différents mécanismes dont l’activation de récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... oestrogéniques de l’endothélium qui stimule la production de NO et ainsi favoriser la vasodilatation dépendante de l’endothélium nécessaire à l’adaptation de la perfusion cérébraleElle reflète la circulation capillaire au niveau du tissu cérébral. Elle apporte des substrats é.... Une nouvelle étude a évalué les effets de la prise de resvératrol sur différents aspects du bien-être chez des femmes ménopausées. Ces aspects incluaient notamment la perception de la douleur, les symptômes de la ménopause, les symptômes dépressifs et de l’humeur, la qualité du sommeil et la perception de la qualité de vie. Cent-vingt-cinq femmes ménopausées en bonne santé ont participé à cette étude randomisée, contrôlée, en double aveugle en deux périodes croisées de douze mois. Elles ont pris deux fois par jour pendant un an 75 mg de resvératrol ou un placebo, puis les traitements ont été intervertis pour une année supplémentaire. Les résultats montrent que le resvératrol a réduit la douleur ainsi que les symptômes somatiques de la ménopause. Il a également eu tendance à diminuer les symptômes dépressifs et les trouble du sommeil ainsi qu’à améliorer la qualité de vie. Pris ensemble, ces résultats représentent une amélioration significative du bien-être général de ces femmes. Ces améliorations ont été associées à un renforcement du fonctionnement cébro-vasculaire. Thaung Zaw JJ et al., Long-term resveratrol supplementation improves pain perception, menopausal symptoms, and overall well-being in postmenopausal women : finding from a 24-month randomized, controlled, crossover trial. The Journal of the North American Menopause Society, 2020 ; 28 (1). 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez IodeL’iode est un nutriment essentiel, indispensable à la formation des hormones thyroïdiennes. Celles-ci jouent un rôle fondamental dans le développement cérébral du fœtus mais aussi dans les processus métaboliques de l’organisme tout au long de la vie. Les besoins en iode sont augmentés au cours de la grossesse (200 µg par 24 heures) en raison d’une augmentation de son élimination par les reins. Dans le même temps, au-delà de 18-20 semaines de grossesse, chez le fœtus, un pool iodé intra-thyroïdien se constitue. Il est, en effet, indispensable pour que sa thyroïde puisse synthétiser des hormones thyroïdiennes. Jusqu’à la 14e ou 18e semaine, le développement et la maturation du cerveau du fœtus dépendent totalement du bon transfert des hormones thyroïdiennes de la mère, en attendant que la thyroïde fœtale soit fonctionnelle. Les déficiences observées chez les femmes enceintes peuvent compromettre le bon fonctionnement de la thyroïde avec pour conséquences possibles, un transfert insuffisant d’hormones thyroïdiennes vers le fœtus et des anomalies dans le développement neurologique et psychomoteur du nouveau-né. La majeure partie des aliments, en dehors de ceux issus de la mer, ne contiennent que très peu d’iode. On retrouve les concentrations en iode les plus élevées dans les huîtres, les moules, les crevettes, les homards, les langoustes et les poissons d’eau de mer. Le lait et les produits laitiers ainsi que les œufs sont devenus, dans les pays industrialisés, des sources d’iode en raison de l’utilisation de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... riches en iode et/ou de la contamination de la chaine alimentaire par des substances iodées. Une étude a évalué de façon longitudinale le statut en iode de femmes du début de leur grossesse jusqu’après 18 mois après leur accouchement. De plus, elle a exploré si le statut en iode était associé à l’alimentation et/ou à la prise de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen.... Le statut en iode a été évalué par les concentrations urinaires en iode. Plus de mille femmes ont été inclues dans cette analyse. Les principaux résultats indiquent que le statut moyen en iode des femmes était insuffisant au cours de leur grossesse et pendant les dix-huit mois suivant leur accouchement. Il était au plus bas entre 6 et 12 mois de grossesse et entre 12 et 18 mois après l’accouchement. Seules, la consommation de lait et la prise de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... contenant de l’iode augmentait significativement leur chance d’avoir des concentrations urinaires en iode supérieures à 100 microgrammes par litre. Ni les concentrations urinaires en iode des mamans, ni des habitudes végétariennes ni l’exclusion du lait et des produits laitiers n’ont été associées à la concentration urinaire en iode, des bébés à 18 mois. Aakre I et al., Iodine status during pregnancy at 6 weeks, 6, 12, 18 months post-partum. Maternal & Child Nutrition. 2020 June 3. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez RoselleOn parle généralement de syndrome métabolique fait encore débat lorsque trois des critères suivants sont présents : Un tour de taille supérieur à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes, l’augmentation du tour de taille étant la conséquence de l’accumulation de graisse abdominale. Une tension artérielle supérieure à 130/85. Une glycémie élevée mesurée à jeun et supérieure à 1 gramme par litre. Un taux de triglycérides sanguins supérieur à 1,5 gramme par litre. Un taux de HDL cholestérol inférieur à 0,4 g / L chez les hommes et à 0,5 g/L chez les femmes. La roselle, que l’on appelle aussi oseille de Guinée et, en latin, Hibiscus sabdariffa, appartient au genre hibiscus. C’est un arbuste qui pousse dans les zones tropicales des deux hémisphères. En Afrique de l’ouest, ses fleurs rouges sont couramment consommées sous forme de boisson rafraîchissante. Des décoctions de ses fleurs sont utilisées depuis des siècles pour renforcer la santé de la vessie et des reins, mais aussi pour faire baisser une pression sanguine élevée. Les praticiens de médecine traditionnelle africains utilisent le calice de l’hibiscus (l’enveloppe verte du bouton de la fleur) pour acidifier et désodoriser les urines ainsi que pour prévenir les infections urinaires et la formation de calculs rénaux. La roselle aurait également des propriétés antiasthéniques, anti-inflammatoires et serait légèrement laxative. Le calice et la fleur de la roselle contiennent notamment des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... et, plus particulièrement, des anthocyanines. Des tisanes de roselle ont déjà montré des effets bénéfiques sur certains paramètres du syndrome métabolique. Une nouvelle étude a évalué sur un petit nombre de femmes âgées, les effets de la consommation, matin et soir, d’une tisane de roselle pendant 21 jours. Chaque tisane contenait 200 g de roselle équivalents à 5 calices de la fleur. Les résultats indiquent que la tisane de roselle a induit une baisse significative du poids corporel, des pressions sanguines systolique et diastolique, de la glycémie à jeun et amélioré le profil lipidique. Les concentrations d’oxyde nitrique ont augmenté et celles du cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ... diminué. Mais d’autres études sur un plus vaste échantillon de personnes devront confirmer ces résultats prometteurs. Yusni Y et al., Action mecanism of Roselle (Hisbiscus sabdariffa) used to treat metabolic syndrome in elderly women. Evidence-based Complementary and Alternative Medicine, 2020 September 14. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 25 septembre 2020