Infolettre 354 - 23 octobre 2023 : Gingembre et dyspepsie • Hibiscus, verveine citronnelle et hypertension • Ubiquinol et atrophie multisystématisée Gingembre et dyspepsie Le gingembre aurait des effets bénéfiques sur les symptômes de dyspepsie. La dyspepsie fonctionnelle est aux nombre des troubles gastro-intestinaux les plus fréquents et touche près de 20 % de la population. Elle est caractérisée par la présence d’une combinaison de symptômes bien spécifiques. Ils peuvent inclure la sensation d’avoir l’estomac plein après le repas, une satiété précoce, une douleur épigastrique, et des symptômes de brûlure épigastrique.Une étiologie complexeL’étiologie de la dyspepsie fonctionnelle est probablement multifactorielle. De nombreux facteurs de risque peuvent lui être associés. Ainsi par exemple, des infections entériques, être en surpoids, fumer, la prise d’antibiotiques ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou un dysfonctionnement psychologique peuvent être au nombre de ces facteurs de risque.Soulager les symptômesIl est difficile de traiter la dyspepsie fonctionnelle puisque la première approche s’appuie sur le contrôle des symptômes. Globalement, 40 % des personnes qui en souffrent recherchent un traitement en raison d’un sévère inconfort et de son impact négatif sur les activités du quotidien. Malheureusement, les traitements conventionnels sont peu efficaces dans ce domaine et plus de 50 % des personnes souffrant de dyspepsie se tournent vers des traitements alternatifs tels que la phytothérapie.L’intérêt du gingembreLe gingembre (Zingiber officinalis) est utilisé depuis de très nombreuses années par les médecines traditionnelles en Chine et en Inde pour traiter les troubles gastro-intestinaux tels qu’indigestion, flatulences, nausée, vomissements et fièvre. Des études montrent que le gingembre contient toute une variété de constituants chimiques dont des monoterpènes et des composés phénoliques. Un certain nombre d’études ont confirmé l’intérêt de l’utilisation du gingembre dans la prise en charge de différents symptômes gastro-intestinaux.Quels effets sur la dyspepsie ?Une étude a évalué les effets du gingembre sur des personnes souffrant de dyspepsie fonctionnelle. Cinquante et une personnes ont pris part à cette étude. Pendant quatre semaines, elles ont consommé 540 mg d’extrait de racine de gingembre avant le déjeuner et le dîner. Les résultats indiquent une amélioration des différents symptômes de dyspepsie et notamment de la sensation d’estomac plein, de la satiété précoce, des brûlures et douleurs épigastriques et des brûlures d’estomac. D’autres études sont nécessaires pour valider ces résultats et déterminer la dose et la durée adéquates de supplémentation.Aregawi LG et al., The effect of ginger supplementation on the improvement of dyspeptic symptoms in patients wity functional dyspepsy. 2023 Sept. 27 ; 15(9) : e46081.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Hibiscus, verveine citronnelle et hypertension La prise d’un extrait d’hibiscus (Hibiscus sabdariffa) et de verveine citronnelle (Lippia citriodora) réduirait la pression sanguine diurne de personnes pré-hypertendues ou avec une hypertension de type 1 L’hypertension, une maladie multifactorielleL’hypertension est une maladie multifactorielle fortement associée au style de vie et, en particulier, à la consommation d’alcool, d’aliments riches en sel et en graisse, à la sédentarité et à l’obésité. Le tabac, bien qu’il ne constitue pas un facteur de risque pour l’hypertension, peut augmenter le rythme cardiaque et la pression sanguine, aggravant ainsi les problèmes cardiovasculaires des personnes hypertendues. L’intérêt des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v...Les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... font l’objet de très nombreuses études notamment en raison de leurs propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et hypotensives. L’hibiscus et la verveine citronnées sont riches en polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... et, notamment en anthocyanes et en verbascosides qui ont montré des effets hypotenseurs. Les infusions d’hibiscus sont largement utilisées par les médecines traditionnelles de nombreux pays dans le traitement de l’hypertension. Quels effets sur l’hypertension ?Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un mélange d’extrait d’hibiscus et de verveine citronnelle sur quatre-vingts personnes pré-hypertendues ou avec une hypertension de type 1. Les participants étaient âgés de 18 à 65 ans. Pendant 84 jours, elles ont reçu quotidiennement 175 mg d’extrait d’hibiscus + 325 mg d’extrait de verveine citronnelle ou un placebo.Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la consommation régulière d’extrait d’hibiscus et de verveine citronnelle a induit une baisse significative de 3 % de la pression sanguine systolique diurne des participants. Elle n’a cependant pas eu d’incidence sur la pression diastolique. Les mesures nocturnes ont donné des résultats moins marqués. Ils indiquent cependant que l’association des extraits a réduit les paramètres étudiés.Marhuenda J et al., A randomized, double-blind, placebo-controlled trial to determine the effectiveness of a polyphenolic extract (Hibiscus sabdariffa and Lippia citriodora) for reducing blood pressure in prehypertensive and type 1 hypertensive subjects. Molecules 2021 ; 26 : 1783.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Ubiquinol et atrophie multisystématisée L’ubiquinol, une forme réduite de la CoQ10, à dose élevée, ralentirait la progression de l’atrophie multisystématisée, une maladie neurodégénérative L’atrophie multisystématisée (AMS) est une maladie neurodégénérative sporadique. Elle est caractérisée par la présence d’un syndrome parkinsonien (lenteur, rigidité, tremblement), d’une ataxie (déséquilibre, maladresse) et de problèmes de régulation de la pression sanguine (hypertension orthostatique) ou du système urinaire et génital. De plus faibles concentrations en CoQ10L’AMS n’est pas considérée comme un trouble génétique. Néanmoins, des chercheurs ont identifié, dans certains pays, chez des familles avec des AMS, des variants bi-alléliques dans la CoQ2. La CoQ2 encode une enzyme impliquée dans la biosynthèse de la CoQ10. D’autre part, la restauration du taux de consommation cérébrale d’oxygène a été observé chez des personnes à un stade avancé d’ASM familiale présentant ce variant après une supplémentation quotidienne de 1200 mg d’ubiquinol. D’autre part, de faibles concentrations de CoQ10 ont été observées dans le sang, le liquide céphalo-rachidien, les fibroblastesCe sont les principales cellules du tissu conjonctif comme le derme de la peau ou la paroi des veine... et les tissus cérébelleux de personnes atteintes de la maladie. Ces données suggéraient qu’une supplémentation en CoQ10 pourrait ralentir la progression de la maladie.Quels effets sur la progression de l’AMS ?Un essai de phase 2, multicentrique, randomisé, en double aveugle et contrôlé contre placebo a évalué l’effet d’une supplémentation en ubiquinol chez des personnes souffrant d’AMS. Centre-neuf personnes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont reçu quotidiennement 1500 mg d’ubiquinol ou un placebo. Le principal critère d’efficacité pris en compte était l’évolution des scores de l’échelle unifiée de l’atrophie des systèmes multiples (UMSARS) qui permet d’évaluer les multiples aspects de la maladie. Les résultats montrent, par rapport au placebo, une baisse significativement plus faible du score de l’UMSARS avec l’ubiquinol. Il en était de même sur l’échelle de Barthel (évaluation de la capacité de base d’un sujet à effectuer des tâches quotidienne), et le temps nécessaire pour parcourir 10 mètres à pied. Le rôle de la CoQ10 dans la pathogenèse de l’AMS n’est pas encore complètement élucidé. D’autres études sont nécessaires pour examiner l’efficacité de fortes doses d’ubiquinol chez des personnes souffrant d’AMS. Néanmoins, les auteurs de l’étude espèrent que ces premiers résultats permettront d’accélérer le développement de thérapies modificatrices de cette maladie.Mitsui J et al., High-dose ubiquinol supplementation in multiple-system atrophy : a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled phase 2 trial. The Lancet 2023 May ; (59) : 1019200 PartagesPartagezTweetezPartagez 23 octobre 2023