Zinc, sélénium, magnésium et dépression Une alimentation équilibrée apportant suffisamment d’aliments riches en zinc et en d’autres micronutriments pourrait avoir des effets bénéfiques sur les symptômes dépressifs. La dépression et les déficiences en micronutriments représentent des sujets majeurs de santé publique. On estime que, dans le monde, plus de deux milliards de personnes sont déficientes en vitamines et minéraux essentiels. Par ailleurs, plus de 300 millions de personnes souffriraient de dépression. Des déficiences en micronutriments pourraient jouer un rôle dans le développement de la dépression. Plusieurs études ont exploré les effets d’une supplémentation comme traitement adjuvant. Dans ce domaine, le zinc et le magnésium ont été les plus étudiés. De récentes études suggèrent que le sélénium pourrait également jouer un rôle dans le développement de la dépression. Une revue a examiné les preuves empiriques de l’existence d’une association entre le zinc, le magnésium et le sélénium et la dépression. La littérature scientifique soutient le plus fortement le rôle d’une déficience en zinc dans l’augmentation du risque de dépression. De même, une supplémentation en zinc, chez des populations avec ou sans dépression, a des effets stimulants sur le moral. Les études évaluant le lien entre le magnésium et la dépression donnent des résultats plus mitigés. Les données soutiennent généralement le fait qu’il existe une association entre un déficit en magnésium et le risque de dépression. Elles soulignent également son rôle antidépresseur. Concernant le sélénium, d’autres études sont nécessaires pour comprendre le lien pouvant exister entre une déficience et l’apparition et le traitement d’une dépression. Le petit nombre d’études ayant examiné ce lien donnent des résultats plutôt contradictoires. D’autres études prospectives de cohortes et d’intervention sont nécessaires pour évaluer la relation existant entre les niveaux sériques de micronutriments et le risque d’apparition ultérieure de dépression. Elles sont également importantes pour découvrir les mécanismes susceptibles d’expliquer les associations observées. En attendant que l’efficacité d’une supplémentation en zinc, magnésium et/ou sélénium comme traitement adjuvant de la dépression soit démontrée, une alimentation apportant des aliments riches en zinc et autres micronutriments pourrait aider à soulager, en complément d’un traitement classique, les symptômes dépressifs. Wan J et al., Zinc, magnesium, selenium and depression : a review of the evidence, potential mechanism and implications. Nutrients 2018 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 10 mai 2018