Vitamine D et autisme Selon une étude publiée en novembre 2016, une supplémentation par voie orale en vitamine D aurait des effets bénéfiques sur des enfants atteints du trouble du spectre autistique. Selon la classification internationale des maladies de l’OMS, l’autisme est un trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales. C’est un trouble sévère et précoce du développement de l’enfant qui apparait avant l’âge de trois ans. Il est caractérisé par un isolement, une perturbation des interactions sociales, des troubles de la communication verbale et non verbale, des activités stéréotypées avec une restriction de l’intérêt. On parle davantage aujourd’hui de troubles du spectre autistique que d’autisme. Le syndrome d’Asperger de l’X fragile, le syndrome de Landau-Kleffner, le syndrome de Rett, le trouble désintégratif de l’enfance et les troubles envahissants du développement non spécifiés en font également partie. Les troubles du spectre autistique ne se guérissent pas. Pour beaucoup d’enfants, les symptômes s’améliorent avec les traitements et avec l’âge. C’est en 2008, que le premier article scientifique faisant un lien entre de faibles niveaux de vitamine D et le risque d’autisme est publié par le Dr John Cannell, le créateur du Vitamin D council (Conseil de la vitamine D). Il appuie son hypothèse sur des données illustrant le fait que la prévalence de l’autisme est plus importante dans les régions les plus nuageuses et les plus pluvieuses. Jusqu’à présent, seules des études d’observation avaient soutenu cette hypothèse. La vitamine D joue un rôle essentiel dans la régulation des gènes et le neurodéveloppement. Plus de 2 700 gènes contiennent des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... à la vitamine D. De plus, des déficiences en vitamine D au cours de la grossesse sont associées à des effets néfastes sur le bébé incluant une augmentation du risque d’autisme. Par ailleurs, des déficiences en vitamine D ont été observées chez des enfants autistes. Ces données ont conduit des chercheurs à mener un essai randomisé contrôlé pour évaluer les effets d’une supplémentation en vitamine D sur des enfants souffrant d’autisme. L’essai[1] a porté sur 109 enfants avec des troubles du spectre autistique, 85 garçons et 24 filles, âgés de 3 à 10 ans. Les niveaux sériques de vitamine D (25(OH)D) ont été mesurés au début et à la fin de l’essai. La sévérité de l’autisme et la maturité sociale des enfants ont été évaluées au début et à la fin de l’essai. Les enfants ont été répartis de façon aléatoire en deux groupes et ont reçu pendant quatre mois quotidiennement 300 UI de vitamine D3/Kg sans jamais dépasser 5 000 UI ou un placebo. Au bout de quatre mois, la supplémentation en vitamine D a amélioré de façon significative les principales manifestations des troubles du spectre autistique incluant l’irritabilité, l’hyperactivité, le retrait social, le comportement stéréotypé et les propos déplacés. Aucune amélioration n’a été constatée dans le groupe d’enfants sous placebo. De plus, les enfants qui ont reçu la suplémentation en vitamine D ont vu leur sensibilité sociale et cognitive s’améliorer par rapport aux enfants sous placebo. En raison de l’absence de traitement de l’autisme actuellement disponible, les implications de cette étude pourraient changer la vie de nombreuses personnes. Cependant, les chercheurs rappellent aux lecteurs que cet essai n’a porté que sur un nombre relativement faible de patients et que d’autres études sont nécessaires pour confirmer l’efficacité de la vitamine D dans le traitement des troubles du spectre autistique. [1] Saad,K et al. Randomized controlled trial of vitamin D supplementation in children with autism spectrum disorder. Journal of Child psychology and psychiatry 2016 November. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 15 décembre 2016