Vitamine C et douleur La vitamine C, pour de nombreux patients hospitalisés, peut jouer un rôle bénéfique en complément des traitements classiques de la douleur. La douleur peut être affaiblissante pour les patients hospitalisés, surtout si elle n’est pas bien gérée par les analgésiques conventionnels. Une accumulation de données indique que la vitamine C peut avoir, dans certaines conditions, des propriétés analgésiques et qu’elle pourrait donc atténuer la souffrance et améliorer la qualité de vie des patients. La douleur est un des symptômes du scorbut, la maladie de la carence en vitamine C qui se manifeste principalement par des douleurs dans les articulations et dans les muscles. Des rapports font également état d’adultes et de personnes âgées souffrant de semblables douleurs en raison de sévères déficiences en vitamine C. Les patients[1] hospitalisés ont fréquemment de faibles niveaux plasmatiques de vitamine C. Une fois hospitalisé, les traumatismes, les opérations chirurgicales, les infections … accélèrent la chute des niveaux plasmatiques de vitamine C. Les patients cancéreux ont souvent un plus faible niveau de vitamine C que des personnes en bonne santé. Il faut également noter que les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde ont des niveaux plasmatiques de vitamine C équivalents au tiers seulement de ceux de personnes en bonne santé. Un certain nombre d’études montrent que l’administration de vitamine C diminue les symptômes chez des patients souffrant d’un syndrome de douleurs locales chroniques à la suite d’opérations de fractures distales. Des patients souffrant d’arthrose ayant subi une opération chirurgicale des articulations ont également vu leur douleur réduite par la prise de 500 mg de vitamine C par jour pendant les 50 jours qui ont suivi l’opération. Des infections virales peuvent attaquer les tissus nerveux et causer des douleurs intenses, comme c’est notamment le cas du zona. Une étude a montré que l’administration de trois injections intraveineuses de 5 g de vitamine C sur trois jours à des patients atteints d’un zona a significativement diminué leur douleur, 8 à 16 semaines après la fin du traitement. Par contre, les patients n’ont constaté aucun effet pendant les quatre premières semaines. Malheureusement, de nombreuses études qui ont examiné les effets de la vitamine C sur la douleur n’ont pas tenu compte de sa pharmacocinétique. En effet, la saturation du plasma sanguin intervient avec une dose de seulement 200 mg par jour mais le niveau constant dans le plasma dépasse rarement 80µmol/L parce que la vitamine C est très efficacement excrétée par les reins. La vitamine C a une demi-vie de seulement deux heures dans le plasma. Cela veut dire qu’il est préférable, lorsqu’il s’agit d’administrer des doses élevées, de les fractionner et de les répartir sur la journée. Les effets bénéfiques de la vitamine C, dans le cadre de la douleur, pourraient être attribués à sa capacité à combattre le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... Mais, en fait, les mécanismes impliqués sont beaucoup plus complexes. Elle a notamment aussi des propriétés anti-inflammatoires. Un article scientifique propose une nouvelle explication tirée des études montrant que l’administration de doses élevées de vitamine C diminue les besoins en analgésiques opioïdes chez des patients souffrant d’un cancer ou venant de subir une opération. La vitamine C agirait comme co-facteur de la biosynthèse des peptides opioïdes aminés. Quels que soient les mécanismes impliqués, la vitamine C est peu coûteuse et semble être un traitement adjuvant sûr et efficace pour soulager certaines douleurs. Elle permet, notamment, de réduire les besoins en analgésiques opioïdes chez certains patients, réduisant ainsi également leurs possibles effets secondaires. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces données, vérifier certains aspects et notamment que certains groupes spécifiques de patients répondent bien à la supplémentation en vitamine C, déterminer la meilleure voie d’administration, la dose et la fréquence optimales d’administration ainsi que les possibles mécanismes d’action. [1] Carr AC et al., The role of vitamin C in the treatment of pain : new insights. J. Transl. Med. 2017 ; 15 : 77. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 20 juillet 2017