Infolettre 161 – 20 septembre: Ashwagandha et stress • Gattilier et ménopause • Probiotiques, canneberge et infections urinaires AshwagandhaL’ashwagandha (Withania somnifera) est une plante que l’on trouve en Inde et dans d’autres pays d’Asie. Sa racine est l’un des toniques les plus réputés de la médecine ayurvédique. C’est aussi une plante adaptogène. Sur des modèles animaux, l’ashwagandha a montré des effets anxiolytiques, antidépresseurs et neuroprotecteurs. De plus, des études sur animaux ont également confirmé qu’elle influe sur la production d’hormones sexuelles. Un stress élevé peut être à l’origine de troubles émotionnels tels que la dépression et l’anxiété. L’ashwagandha a fait l’objet de plusieurs études clinique comme agent modulateur du stress et de l’anxiété. Chez des personnes stressées de façon chronique, la prise d’ashwagandha a ainsi été associée à une réduction de l’anxiété, de la concentration matinale du cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ..., l’hormone du stress, du pouls, de la pression sanguine et de la protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation. L’objectif de cette nouvelle étude était d’évaluer l’effet anti-stress d’un extrait standardisé de racine d’ashwagandha chez des adultes en bonne santé souffrant d’un stress léger. Les auteurs ont émis l’hypothèse que l’ashwagandha agirait sur le stress et l’anxiété, le cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ... et la DHEA-S sériques ainsi que sur les niveaux de testostérone. Soixante adultes, hommes et femmes, âgés de 18 à 65 ans ont été enrôlés dans cette étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle. Leur échelle d’appréciation de l’anxiété de Hamilton (HAM-A) était située entre 6 et 17, c’est-à-dire légèrement anxieux. Ils ont reçu quotidiennement pendant 60 jours 240 mg d’un extrait standardisé de racine d’ashwagandha ou un placebo. Par rapport au placebo, les résultats montrent que l’ashwagandha a significativement amélioré l’état émotionnel des personnes légèrement anxieuses. Sa prise a été associée à une baisse statistiquement plus importante de l’HAM-A que le placebo. Elle a diminué le niveau d’anxiété de 41 % contre 24 % pour le placebo. Elle a également entraîné une réduction des concentrations sanguines matinales du cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ... et de la DHEA-S. Chez les hommes, une tendance à l’augmentation a été observée pour les concentrations de testostérone. Lopresti AL. Et al., An investigation into the stress-relieving and pharmacological actions of an ashwagandha (Withania somnifera) extract. Medicine 2019 ; 98 : 37.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Gattilier et ménopauseL’administration d’un extrait de gattilier soulagerait les symptômes de femmes ménopausées. Le gattilier (Vitex agnus-castus) est un arbuste originaire d’Asie centrale qui a été introduit en Europe dans les jardins médiévaux et s’est ensuite développé dans toute la région méditerranéenne où il pousse librement. On le trouve notamment en Grèce, en Italien, en Albanie, au Maroc ou en Egypte. Il s’est acclimaté en Asie occidentale jusqu’au nord-ouest de l’Inde. Le gattilier a de nombreux usages dans la médecine traditionnelle et son fruit est administré notamment pour soulager les plaintes de la ménopause. Dans certains cas, les symptômes qui accompagnent la ménopause perturbent profondément la vie des femmes au quotidien et peuvent même être à la limite du supportable générant insomnies et dépression. Dans d’autres cas, la transition se fait en douceur, avec peu ou pas de symptômes perturbant. La baisse, puis l’arrêt, de la production de progestérone et d’œstrogènes s’accompagne de différents symptômes d’intensité variable selon les femmes que l’on appelle les troubles du climatère. Ils peuvent être transitoires ou, dans quelques cas, perdurer pratiquement jusqu’à la fin de la vie. Les manifestations les plus spécifiques sont vasomotrices (bouffées de chaleur, suées nocturnes…), génitales (sécheresse et atrophie vaginales) et urinaires (dysurie ou difficulté à uriner). A cela peuvent s’ajouter des troubles du sommeil et de l’humeur, le plus souvent, liés aux réveils occasionnés par les suées nocturnes. Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un extrait de gattilier sur les symptômes de femmes ménopausées. Cinquante-deux femmes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes et ont reçu quotidiennement pendant 8 semaines, 30 mg d’un extrait de gattilier ou un placebo. Les résultats indiquent que la prise de l’extrait de gattilier a diminué de façon significative l’ensemble des symptômes de la ménopause, l’anxiété et les dysfonctionnements vasomoteurs (les bouffées de chaleur et suées nocturnes). D’autres études sont nécessaires pour clarifier le degré d’efficacité et le mécanisme d’action du gattilier. Mise en garde : Le gattilier contient des phyto-estrogènes et sa prise doit respecter les contrindications des œstrogènes et être faite sous la surveillance d’un professionnel de santé. Naseri R et al., Comparison of Vitex agnus-castus extracts with placebo in reducing menopausal symptoms : a randomized double-blind study. Korean Journal of Family Medicine, 2019,0 PartagesPartagezTweetezPartagez Probiotiques, cannebergeLes infections urinaires sont causées par une prolifération anormale de bactéries et peuvent toucher une ou plusieurs parties du système urinaire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Elles se manifestent le plus souvent par des douleurs ou une sensation de brûlure lors de l’émission d’urine. Les infections urinaires sont fréquentes et perturbantes et se produisent beaucoup plus souvent chez les femmes. La cystite est la forme d’infection urinaire la plus courante et touche presque exclusivement les femmes. C’est une inflammation de la vessie provoquée, la plupart du temps, par la prolifération de bactéries provenant de l’intestin. La bactérie responsable de plus de 75 % de ces infections est Escherichia coli. Le colibacille Proteus mirabilis et la Klebsiella rhinoscleromatis sont impliqués dans quasiment toutes les autres. La cystite peut, chez certaines femmes devenir chronique et se manifester jusqu’à trois ou quatre fois dans l’année. La recherche se penche sur des substances naturelles pour essayer de réduire la récurrence de ces infections. Ces substances agissent sur le microbiome pour réduire la colonisation du système urinaire par des bactéries pathogènes. Jusqu’à présent la plupart des essais cliniques contrôlés ayant évalué l’efficacité de probiotiques dans la prévention des infections urinaires n’ont pas donné de résultats positifs. Un certain nombre d’études ont montré que les extraits de canneberge, contenant au moins 36 mg de proanthocyanidines, réduisaient la récurrence des infections urinaires de 26 à 33 %. Cette nouvelle étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle, a évalué l’effet d’un extrait de canneberge (contenant 36 mg de proanthocyanidines) associé à deux souches de lactobacilles (Lactobacillus acidophilus PXN 35 et Lactobacillus plantarum PXN 47) sur la récurrence d’infections urinaires chez des femmes adultes non ménopausées. Quatre-vingt-dix femmes, âgées de 18 à 55 ans ayant souffert d’au moins deux épisodes d’infections urinaires au cours des six derniers mois ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont pris deux fois par jour pendant 26 semaines l’extrait de canneberge associé aux deux probiotiques ou un placebo. Au cours de l’étude, le pourcentage de femmes avec un épisode d’infection urinaire récurrente a été plu faible dans le groupe supplémenté que dans celui sous placebo : 9,1 % contre 33,3 %. De plus, le temps écoulé avant le premier épisode d’infection, la durée de l’activité de l’infection, la durée du traitement antibiotique en cas d’infection… ont également été améliorés. D’autres études devront venir confirmer ces premiers résultats prometteurs. Koradia P et al., Probiotic and cranberry supplementation for preventing recurrent uncomplicated urinary tract infections in premenopausal womn : a controlled pilot study. Expert Rview of anti-infective therapy. 20190 PartagesPartagezTweetezPartagez 22 décembre 2019