La consommation de silymarine semble avoir des effets bénéfiques en cas de foie gras non alcoolique. Elle abaisse le niveau des transaminases, indiquant ainsi une amélioration du fonctionnement du foie.

Le chardon-Marie est une plante bisannuelle courante que l’on trouve dans les terrains en friche du sud de l’Europe. Il est utilisé par les médecines traditionnelles depuis plus de 2000 ans, notamment, dans le traitement de différentes maladies du foie. En Europe, il est aujourd’hui employé comme protection complémentaire lorsque des patients reçoivent un traitement connu pour causer des problèmes hépatiques

La silymarine est extraite des graines du Chardon-Marie. Elle est, en fait, constituée de trois flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., la silychristine, la silydianine et la silybine, cette dernière étant de loin la plus active.

Les propriétés protectrices du foie de la silymarine sont bien documentées. Ses mécanismes d’actions ne sont cependant pas encore clairement explicités. Elle agit de façon directe sur les hépatocytes. Elle rend ainsi plus difficile l’absorption de toxines, stimulant leur élimination et favorisant la régénération du tissu hépatique. Tout comme d’autres flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., la silymarine a également de puissantes propriétés anti-radicalaires, empêchant ainsi certains produits toxiques de provoquer des lésions sur le foie.

Le foie gras non alcooliques ou stéatopathie hépatique non alcooliques (NASH) est parmi les maladies chroniques du foie les plus fréquentes en Occident. C’est une maladie inflammatoire et fibrosante qui présente un risque faible, mais certain, d’évolution fibreuse vers la cirrhose et le carcinome hépatique. Elle témoigne aussi de l’existence d’un risque métabolique général lié principalement à la présence d’une résistance à l’insuline et à la leptine.

Plusieurs études in vitro et sur des modèles animaux suggèrent que la silymarine, en raison de ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antifibrotique pourrait être bénéfique chez des sujets présentant un foie gras non alcoolique.

Huit études cliniques randomisées et contrôlées contre placebo, portant sur 587 personnes, ont été inclues dans une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... évaluant l’effet de la silymarine dans le traitement du foie gras non alcoolique.

Les résultats montrent que la prise de silymarine abaisse les niveaux des transaminases ALAT et ASAT par rapport au placebo, indiquant une amélioration du fonctionnement du foie. Des concentrations élevées d’ASAT et surtout d’ALAT sont, en effet, généralement signes d’une atteinte hépatique. En abaissant les transaminases, la silymarine améliore le pronostique de la maladie. Elle pourrait ainsi également diminuer l’incidence de la progression de la maladie. La silymarine pourrait donc représenter un traitement adjuvant prometteur pour les personnes ayant un foie gras non alcoolique.

Zhong S et al., The therapeutic effect of silymarin in the treatment of nonalcoholic fatty disease. Medicine (Baltimore)2017 Dec96(49) : e9061.

12 juillet 2018