Infolettre 208 – 20 août : D-ribose et douleurs musculaires • Chardon-Marie et ménopause • Oméga-3 et pollution D-riboseLes courbatures ou douleurs musculaires d’apparition retardée surviennent 12 à 48 heures après un exercice musculaire, de caractère intense et/ou inhabituel. Elles sont caractérisées par une raideur et des douleurs musculaires localisées. L’intensité de la douleur augmente généralement pendant les premières 24 heures qui suivent l’exercice. Elle atteint un pic entre 24 et 72 heures après l’exercice. Ce sont les microlésions musculaires consécutives au travail excentrique qui sont responsables de cette réaction inflammatoire. Celle-ci augmente la concentration de substances responsables de la douleur incluant notamment des leucotriènes, des prostaglandines ou de la bradykinine. Les caractéristiques générales des douleurs musculaires d’apparition retardée incluent une augmentation des douleurs musculaires, une diminution de la force développée et un fonctionnement musculaire réduit. Les courbatures sont également associées à une augmentation de la durée de récupération. Des recherches s’efforcent de trouver des stratégies qui permettent de renforcer la capacité des muscles à restaurer l’ATP, la molécule de stockage de l’énergie, et la fonctionnalité musculaire. Le D-ribose est un hydrate de carbone présent dans chaque organisme vivant, essentiellement dans l’acide ribonucléique ainsi que dans des molécules comme l’adénosine triphosphate, l’ATP, ainsi que dans tous les nucléotides. Il joue un rôle particulier dans la synthèse de l’énergie. Par ailleurs, la plupart des tissus de l’organisme, sont incapable de produire du ribose suffisamment rapidement pour restaurer des niveaux d’énergie une fois qu’ils ont été fortement diminués, comme c’est le cas après un exercice de forte intensité. Des études ont évalué les effets bénéfiques potentiel du D-ribose sur les performances physiques, la récupération et les marqueurs du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... avec des résultats divergents. Une étude a examiné les effets d’une supplémentation en D-ribose sur les douleurs musculaires d’apparition retardée chez de jeunes hommes non entraînés. Vingt-et-un étudiant en bonne santé ont été enrôlés dans cet essai. Pour provoquer ces douleurs, les étudiants ont été soumis à une session d’exercices pliométriques ciblés sur le bas des jambes. Les douleurs musculaires ont ensuite été mesurées une heure, 24 et 48 heures après cette session d’exercices. Deux semaines après, les participants ont été répartis en deux groupes et ont effectué une session similaire d’exercices. On leur a fait boire une heure avant, une heure, 12, 24 et 36 heures après, 200 ml d’une solution contenant 15 g de D-ribose ou un placebo. Les résultats montrent que dans le groupe d’étudiants qui a pris du D-ribose, après la seconde session d’exercices, les douleurs musculaires étaient significativement moins importantes qu’après la première. Ils suggèrent qu’une supplémentation adaptée en D-ribose pourrait réduire les douleurs musculaires au cours de la période suivant la pratique d’exercices. Cao W et al., Effect of D-ribose supplementation, on delayed onset muscle soreness induced by plyometric exercise in college students. Journal of International Society of Sports Nutrition, 2020 ; 17 ;42. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Chardon-MarieLa ménopause est caractérisée par l’arrêt des règles, la cessation de l’ovulation et de la sécrétion des hormones sexuelles par les ovaires. La carence hormonale qui intervient à ce moment est la cause des symptômes du climatère qui, à court terme, incluent principalement des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale et une tendance à la dépression et, à long terme, l’accélération de la résorption osseuse responsable de l’ostéoporose et la disparition de l’effet protecteur cardiovasculaire des estrogènes. En Europe, près d’une femme sur deux serait sujette à des bouffées de chaleur au moment de la ménopause Le chardon-Marie (Silybum marianum) est une plante herbacée de la famille des astéracées, originaire du bassin méditerranéen. Il était déjà utilisé dans l’Antiquité pour soigner la vésicule biliaire et le foie. Sa racine, quant à elle, était employée pour ses vertus pectorales et digestives, et ses feuilles comme tonique digestif. Pline l’Ancien parle du chardon-Marie comme « excellent pour transporter la bile ». Il décrit l’utilisation de son jus et de ses graines contre les empoisonnements dus à des piqûres de serpent ainsi que pour soulager la dépression mélancolique, une maladie supposée être associée à une « affection du foie ». La recherche a montré ses effets bénéfiques sur différents troubles hépatiques. Des chercheurs iraniens ont récemment suggéré que la silibinine, un des principes actifs du Chardon-Marie, pourrait avoir un effet agonisteUn agoniste est une molécule, souvent un médicament, qui interagit avec un ou plusieurs récepteur... sur les récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... des œstrogènes et, donc, un effet bénéfique potentiel sur les troubles liés à la ménopause. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’un extrait de chardon-Marie sur les bouffées de chaleur. Quatre-vingt femmes ménopausées ont été enrôlées dans cette étude et réparties de façon aléatoire en deux groupes. Pendant 12 semaines elles ont pris quotidiennement 400 mg d’un extrait de chardon-Marie ou un placebo. Les résultats montrent que la prise de l’extrait de chardon-Marie a diminué la fréquence des bouffées de chaleur de 4,3 par jour à 1,3. De plus, leur sévérité a également été réduite de façon importante. Saberi Z et al., Evaluation of the effect of silybum marianum extract on menopausal symptoms : a randomized, double-blind placebo-controlled trial. Phytotherapy Research, 2020 August. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Oméga-3,La pollution ambiante aux particules fines contribue chaque année dans le monde à 3,7 millions de morts prématurées, principalement en raison de ses effets sur le système cardiovasculaire. Elle a également des effets néfastes sur le cerveau. Les PM2.5, les particules inférieures à 2,5 microns, jouent un rôle essentiel dans la physicochimie de l’atmosphère et sont principalement émises par le trafic routier. Elles sont dites insidémentables parce qu’elles sont incapables de se déposer sur le sol sous l’effet de la gravitation. Cela veut dire qu’elles peuvent parcourir des distances très importantes sous l’influence du vent. Elles sont extrêmement nombreuses et difficiles à quantifier. De précédentes études ont déjà montré que la consommation de poisson ou d’huile de poisson riche en acides gras oméga-3 avait des effets protecteurs contre les effets de la pollution aux particules fines sur la santé cardiovasculaire. Les acides gras oméga-3 ont par ailleurs montré qu’ils combattent l’inflammation et aident à maintenir la structure cérébrale des cerveaux vieillissants. Ils favorisent également la réduction des lésion cérébrales causées par des neurotoxines comme le plomb ou le mercure. Une nouvelle étude s’est intéressée aux effets de la consommation de poisson sur ceux de la pollution de l’air sur le cerveau. Un total de 1315 femmes âgées de 65 à 60 ans, sans démence, ont été enrôlées dans une étude d’observation. Les chercheurs ont calculé pour chaque participante la quantité moyenne de poisson consommée chaque semaine. Cette consommation incluait le poisson grillé ou au four, le thon en boîte, en salade et les fruits de mer non frits. Le poisson et les fruits de mer frits étaient exclus parce que la recherche a montré que la friture endommageait les acides gras oméga-3. Les chercheurs ont utilisé les adresses d’habitation pour déterminer l’exposition moyenne de chaque participante à la pollution de l’air sur une durée de trois ans. Des tests sanguins ont ensuite été réalisés pour mesurer la quantité d’acides gras oméga-3 dans leurs globules rouges. Des scans cérébraux ont également évalué le fonctionnement du cerveau et notamment, la mémoire. Les données indiquent que les femmes ayant les concentrations sanguines les plus élevées d’acide gras oméga-3 provenant de la consommation de poisson avaient des volumes d’hippocampe et de substance blanche significativement plus importants. Par ailleurs, la pollution de l’air a également un effet sur le volume cérébral. Plus elle est importante plus le volume de la substance blanche est diminué. La consommation de poissons riches en oméga-3 s’opposerait à cet effet. Les résultats de cette étude suggèrent qu’une concentration sanguine élevée en oméga-3 provenant de la consommation de poisson préserverait le volume cérébral de femmes vieillissantes et, probablement, protégerait leur cerveau des effets toxiques potentiels de la pollution de l’air. Chen J-C et al., Erythrocyte omega-3 index, ambient fine particle exposure and brain aging. Neurology, 2020 July 15. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 27 août 2020