Infolettre 194 – 09 mai: Régime méditerranéen et sécheresse oculaire • Sauge et ménopause • Lactobacilles et vaginoses Régime méditerranéenLe syndrome de sécheresse oculaire ou syndrome de l’œil sec se traduit par des symptômes d’inconfort, une gêne visuelle, une instabilité lacrymale et une atteinte de la surface oculaire. C’est l’une des causes les plus fréquentes de consultation en ophtalmologie. Il touche 5 à 30 % de la population avec une nette préférence pour les femmes. Responsable d’inconfort et, dans certains cas, de perturbations de l’acuité visuelle, il peut avoir un impact négatif sur la productivité au travail et sur la vie quotidienne. Depuis de nombreuses années, le traitement de la sécheresse oculaire s’appuie sur deux points : Combler le déficit en utilisant des larmes artificielles, Corriger les facteurs responsables identifiés Une autre option est de prendre des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... contenant des acides gras oméga-3 qui ont montré leur capacité à améliorer les symptômes et la qualité de vie des personnes souffrant de sècheresse oculaire. De nouvelles données scientifiques indiquent que la sécrétion des larmes et la surface oculaire peuvent être altérées par différents facteurs. Il est probable que l’étiologie, dans de nombreux cas, soit multifactorielle. Le vieillissement et le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... sont probablement deux des facteurs les plus fréquemment rencontrés. Les espèces activées de l’oxygène peuvent, en déclenchant une inflammation chronique et des lésions cellulaires, entraîner l’apparition d’un syndrome de sécheresse oculaire. Par ailleurs, le syndrome métabolique est une situation fréquemment associée à la sécheresse oculaire. Le syndrome métabolique est synonyme d’inflammation systémique ou inflammation de bas grade et entraîne une hyper osmolarité lacrymale activée par des voies inflammatoires. Elle est également à l’origine de la libération de cytokines qui vont causer des dommages sur la cornée et une perte de cellules de gobelet conjonctivales. Peu d’études ont analysé la corrélation entre des interventions de style de vie et la sécheresse oculaire. Elles ont montré des améliorations associées à des pertes de poids, une restriction calorique et un style de vie active. Le régime méditerranéen contient naturellement des acides gras oméga-3. Une étude a évalué l’effet d’un régime méditerranéen chez des personnes souffrant de sécheresse oculaire et présentant un syndrome métabolique. Trente-quatre personnes ont participé à cette étude randomisée qui était structurée en deux bras : un groupe a suivi un régime méditerranéen riche en huile d’olive et fruits à coque. Un autre a suivi un régime méditerranéen hypocalorique associé à un programme d’activité physique et à un objectif de perte de poids. Après six mois de ces régimes, les paramètres de sécheresse oculaire ont été amélioré dans les deux groupes mais davantage dans celui pratiquant une activité physique. Molina-Leyva I et al., Effectiveness of Mediterranean diet implementation in dry eye parameters : a study of PREDIMED-PLUS trial. Nutrients, 2020, 12 ; 1289.0 PartagesPartagezTweetezPartagez SaugeLa ménopause est caractérisée par l’arrêt total des règles, la cessation de l’ovulation et de la sécrétion des hormones sexuelles par les ovaires. Elle s’accompagne, chez un nombre non négligeable de femmes, par des bouffées de chaleur et d’autres symptômes comme des maux de tête, des palpitations, des suées nocturnes ou des insomnies. La sauge, salvia officinalis, est une plante vivace originaire de la région méditerranéenne. C’est un arbrisseau touffu dont les feuilles sont de couleur gris verdâtre et fortement aromatiques. « Salvia », est son nom latin, dont l’étymologie se scinde en deux origines : de « salvare » (sauver, guérir) et de salvus (sain). La sauge est la plante qui guérit et qui assainit. Dans l’Antiquité, les grecs et les romains cultivaient des sauges pour leurs propriétés médicinales et condimentaires. La sauge est traditionnellement utilisée comme remède contre les bouffées de chaleur et la transpiration excessive des femmes ménopausées. Au cours de ces dernières années, des chercheurs ont confirmé son effet bénéfique. Soixante-six femmes ont pris part à une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo dont l’objectif était d’évaluer les effets d’un extrait de sauge sur les symptômes de la ménopause et notamment sur les bouffées de chaleur, les suées nocturnes, les troubles du sommeil et les problèmes de mémoire. Elles ont pris quotidiennement pendant trois mois 300 mg d’un extrait de sauge ou un placebo. Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la prise de l’extrait de sauge a significativement amélioré les symptômes de la ménopause. Plus précisément, elle a eu des effets bénéfiques sur les bouffées de chaleur, les suées nocturnes, les palpitations, les douleurs articulaires et musculaires, la dépression, l’anxiété et le désir sexuel. Zeidabadi A et al., The effect of salvia officinalis extract on symptoms of flushing, night sweat, sleep disorders, and score of forgetfulness in postmenopausal women. Journal of Family Medicine and primary Care, 2020 Feb., 9(2) : 1086-1092.0 PartagesPartagezTweetezPartagez LactobacillesChez les femmes en âge de procréer, la vaginose bactérienne est l’une des causes les plus courantes de symptômes vaginaux. Cette affection touche ainsi en France près de 20 % de ces femmes. La cavité vaginale est naturellement colonisée par des lactobacilles, les bacilles de Döderlin ou flore de Döderlin. Les lactobacilles les plus abondants sont L. crispatus, L. jensenii, L. gasseri et L. iners. La vaginose est la conséquence d’une rupture de l’équilibre de la flore vaginale qui s’accompagne d’une élévation du pH vaginal et de la prolifération d’une flore polymicrobienne dominée par Gardnerella vaginalis. Après un traitement initial efficace, la vaginose a tendance à récidiver. Un certain nombre de petites études suggèrent que la prise de lactobacilles par voie orale améliore l’équilibre de la flore vaginale et diminue le taux de récurrence des vaginoses bactériennes. Une étude a évalué les effets de la prise par voie orale d’un mélange de trois souches de lactobacilles sur la récurrence de la vaginose bactérienne chez des femmes ayant récemment suivi une antibiothérapie. Quatre cents quarante—huit femmes, âgées de 18 à 45 ans, ont été enrôlées dans cette étude randomisée, multicentrique et contrôlée contre placebo. Dans les 48 heures après un traitement par du métronidazole, elles ont reçu deux fois par jour pendant une semaine un placebo ou une gélule de lactobacilles puis, pendant 120 jours, quotidiennement un placebo ou une gélule de lactobacilles. Le mélange de lactobacilles contenait 60% de Lactobacillus crispatus LMG- S- 29995, 20 % de lactobacillus brevis et 20 % de Lactobacillus acidophilus. Les résultats montrent que la prise par voie orale pendant quatre mois d’un mélange de lactobacilles a réduit de façon significative la récurrence de la vaginose bactérienne chez des femmes venant de recevoir une antibiothérapie. Reznichenko H et al., Oral intake of Lactobacilli can be helpful in symptomatic bacterial vaginosis : a randomized clinical trial. Journal of Lower Genital Tract Disease, 2020 ; 00(00) 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 15 mai 2020