Infolettre 191 – 18 avril: Resvératrol et ménopause • Andrographis, ashwagandha et stress • Gymnema sylvestre et envie de sucre ResvératrolLes œstrogènes activent, sur les cellules endothélialesCe sont les cellules de l’endothélium, le tissu extrêmement fin qui tapisse la face interne des ..., des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... à œstrogènes dans l’objectif de faciliter la vasodilatation en augmentant l’oxyde nitrique (NO) endothélial. La baisse de production des œstrogènes qui se produit à la ménopause peut donc accélérer la rigidification des artères qui se apparait avec le vieillissement et perturber la perfusion des tissus en réduisant la vasodilatation dépendante de l’endothélium. Non seulement, cela augmente le risque cardiovasculaire après la ménopause mais cela réduit également la réactivité cérébrovasculaire des femmes ménopausées comparativement aux hommes et aux femmes non ménopausées. Une circulation sanguine et une réactivité cérébrales réduites sont associées à des troubles cognitifs. Maintenir la circulation cérébrale en bonne santé pourrait donc ralentir le déclin cognitif chez des femmes ménopausées. Le resvératrol est un phyto-œstrogène présent dans toutes une variété d’aliments incluant le raisin, des baies et des fruits à coque. Chez l’homme, on a montré qu’il favorise la vasodilatation dépendante de l’endothélium. Le resvératrol peut intervenir à travers différents mécanismes dont l’activation de récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... oestrogéniques de l’endothélium qui stimule la production de NO et ainsi favorise la vasodilatation dépendante de l’endothélium nécessaire à l’adaptation de la perfusion cérébraleElle reflète la circulation capillaire au niveau du tissu cérébral. Elle apporte des substrats é.... Chez des personnes âgées, la prise de 200 mg par jour de resvératrol pendant six mois a, par rapport à un placebo, amélioré leur mémoire verbale. Chez des femmes ménopausées, la consommation pendant 14 semaines de 75 mg de resvératrol deux fois par jour a eu des effets bénéfiques sur la cognition. Une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en resvératrol sur les performances cognitives ainsi que sur différents marqueurs cérébrovasculaires et cardio-métaboliques. Cent-vingt-neuf femmes ménopausées, âgées de 45 à 85 ans, ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont reçu deux fois par jour pendant un an 75 mg de resvératrol ou un placebo. Les effets de la supplémentation sur la cognition, la circulation sanguine cérébrale, la réactivité cérébrale ainsi que la pression sanguine, des marqueurs du diabète et les lipides ont été évalués. Les résultats montrent que le resvératrol a amélioré les performances cognitives globales et atténué le déclin de la réactivité cérébrovasculaire à des stimuli cognitifs. Il a également été associé à une baisse de la glycémie à jeun. Thaung Zaw JJ et al., Sustained cerebrovascular and cognitive benefits of resveratrol in postmenopausal women. Nutrients, 2020, 12, 8280 PartagesPartagezTweetezPartagez Andrographis,L’andrographis (Andrographis paniculata) et l’ashwagandha (Whitania somnifera) sont toutes deux des plantes avec des propriétés adaptogènes. En d’autres termes, elles augmentent la capacité de l’organisme à affronter des situations stressantes. Peu d’études ont évalué l’effet de la prise de plantes adaptogènes sur les troubles cognitifs. Cependant, le principal ingrédient actif de l’andrographis, l’andrographolide, a montré qu’il améliore les médiateurs de la plasticité synaptique dans l’hippocampe et le cortex cérébral et prévient la neurodégénération. Cela suggère que l’andrographolide et l’andrographis pourrait être des agents neuroprotecteurs utiles pour gérer les troubles neurologiques associés à des perturbations de la mémoire. Dans les systèmes de médecine traditionnelle Ayurvéda et Unani, la racine d’ashwagandha est utilisée pour soulager de nombreux problèmes de santé, y compris des troubles neurologiques ou mentaux. Des extraits de racine de la plante ont montré des effets antidépresseurs et anxiolytiques. Une étude a évalué les effets de la prise d’andrographis associée à de l’ashwagandha chez des personnes âgées souffrant de troubles cognitifs légers. Le premier objectif était de déterminer si l’association des deux plantes pouvait avoir des effets bénéfiques sur des fonctions cognitives perturbées, sur la mémoire, les capacités d’apprentissage, les troubles du sommeil et l’activité électrique cérébrale. Le second était d’évaluer la durée de l’effet au cours d’une période de suivi sans traitement de deux semaines. Seize personnes, âgées en moyenne de 63 ans, ont participé à cette étude. Elles ont reçu deux fois par jour pendant quatre semaines 400 mg d’extrait d’andrographis + 150 mg d’extrait d’ashwagandha ou un placebo. Les résultats montrent que la prise des deux plantes combinées a amélioré la qualité du sommeil des participants et la fréquence des symptômes psychosomatiques de même que les résultats aux tests cognitifs d’attention et de mémoire. L’activité électrique cérébrale induite par la prise des deux extraits de plantes suggère des propriétés calmantes et anxiolytiques qui devraient permettre une meilleure gestion du stress Les résultats de cette étude pilote devront être confirmés par un essai clinique sur un plus vaste échantillon de personnes. Dimpfel W et al., Effect of an adaptogenic extract on lectrical activity of the brain in elderly subjects with mild cognitive impairment : a randomized, double-blind, placebo-controlled, two-armed cross-over study. Pharmaceuticals 2020, 13,45. Gymnema sylvestreLa consommation de sucre a fortement augmenté et une revue d’études provenant de 16 pays différents observe que les adultes consomment 13,5 à 24,6 % de leur énergie totale en sucre ajouté ce qui bien au-dessus des recommandations de l’OMS. Celle-ci recommande en effet que le sucre ne représente que 5 à 10 % des calories quotidiennes. Une autre étude associe la prise de poids à une augmentation de la consommation de sucres libres avec un lien particulièrement fort avec la consommation de boissons sucrées. Dans la médecine ayurvédique, le Gymnema sylvestre est utilisé pour soigner le diabète et les caries, réduire l’inflammation et l’obésité. Les acides gymnémiques qu’il contient suppriment sélectivement chez l’homme la réponse au goût du sucre sans affecter la perception du goût d’autres éléments comme le sel ou l’amertume. Des études utilisant des produits comme des comprimés à dissolution rapide ou des pastilles contenant du gymnéma ont constaté que leur prise réduisait à la fois la consommation de sucreries et le plaisir que l’on en tirait. Une étude a évalué l’effet de la consommation de comprimés à dissolution rapide contenant du gymnéma sur le désir de consommer des aliments riches en sucre juste après leur absorption. Cinquante-six jeunes hommes et femmes en bonne santé ont participés à cette étude. On leur a donné un échantillon de 14 à 18 g de leur chocolat préféré. Ensuite, ils ont évalué leur faim 30 secondes avant de consommer cet aliment riche en sucre. Puis, ils ont absorbé le comprimé à dissolution rapide contenant le gymnéma ou un placebo avant d’évaluer leur désir et plaisir de consommer davantage de chocolat. Cinq portions supplémentaires de chocolat leurs ont alors été proposées. Quinze minutes après la prise du gymnéma, la consommation de chocolat a été diminuée de plus de 20 %. Le désir et le plaisir de manger du chocolat ont également été réduits. Cette réduction était encore plus importante chez les personnes ayant habituellement de fortes envies de produits sucrés. La prise de gymnéma a donc réduit la quantité de chocolat consommé principalement en diminuant le désir de le consommer et le plaisir de le faire. Turner S et al., Consuming Gymnema sylvestre reduces the desire for high-sugar sweet-foods. Nutrients 2020 ;12 ; 1046.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 28 avril 2020