Infolettre 176 – 3 janvier: Oignons et obésité • Fenugrec et diabète • Pousses de brocolis et pollution Oignons et obésitéLa consommation d’oignons riches en quercétine pourrait améliorer le fonctionnement du foie et avoir des effets bénéfiques pour la prévention de l’obésité. L’accumulation de graisse viscérale a été reliée à des maladies de civilisation. Réduire cette masse grasse est donc devenue un aspect important de la prévention de ces maladies. La quercétine est un flavonoïde que l’on trouve en abondance dans certains végétaux comme les oignons, dans des fruits, dans le thé ou le vin. Une étude a précédemment montré que la prise de 110 mg de glycosides de quercétine pendant 12 semaines avait diminué de façon significative la zone de graisse viscérale par rapport à celle d’un placebo. Le mécanisme sous-jacent à la réduction de l’accumulation de graisse viscérale par la quercétine pourrait impliquer notamment l’inhibition de l’expression du récepteur gamma activé par les proliférateurs de peroxysomes. Ce récepteur est une protéine qui se lie naturellement aux lipides et agit comme facteur de transcription des gènes cibles impliqués, entre autres, dans le métabolisme et l’adipogenèse. L’oignon contient 28 à 48 mg de quercétine pour 100 g. Une étude a utilisé deux cultivars d’oignons particulièrement riches en quercétine. L’un contient 109 mg de quercétine sous sa forme aglycone et l’autre 200 mg sous sa forme glycoside. L’objectif de cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo était d’évaluer l’effet de la consommation d’oignons riches en quercétine sur la graisse viscérale de sujets obèses par ailleurs en bonne santé. Soixante-dix personnes avec un index de masse grasse supérieur ou égal à 23 et inférieur à 30 ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont consommé chaque jour pendant 12 semaines 9 grammes de poudre d’oignons ou un placebo. Les résultats ne montrent pas de différence significative de zone de graisse viscérale entre les deux groupes. Néanmoins, chez les participants qui présentaient de plus faibles taux de cholestérol-LDL, la zone de graisse viscérale était significativement plus faible dans le groupe ayant consommé les oignons riches en quercétine. De plus, l’alanine aminotransférase, une transaminase indicatrice du fonctionnement du foie, était significativement plus basse chez les personnes ayant absorbé les oignons riches en quercétine. Nishimura M et al., Effect of daily ingestion of quercetin-rich onion powder for 12-weeks on visceral fat : a randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group study. Nutrients 2020, 12, 91. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Fenugrec et diabèteChez des personnes présentant un diabète de type II, en complément de leur traitement, le fenugrec pourrait aider à contrôler leur glycémie. Dans de nombreux pays arabes, le fenugrec (Trigonella foenum-graecum) est traditionnellement utilisé dans la gestion des concentrations de glucose sanguin chez des personnes présentant un diabète de type II. Les données provenant d’étude in vivo suggèrent que le fenugrec pourrait contrôler les niveaux de glucose sanguin en inhibant l’absorption et la digestion des glucides et en renforçant l’action périphérique de l’insuline. Néanmoins, il n’existe pas encore suffisamment de preuves d’un effet du fenugrec chez des personnes diabétiques. Une petite étude contrôlée ouverte a été réalisée pour évaluer l’impact de la consommation de graines de fenugrec. Douze personnes avec un diabète non contrôlé et prenant de la metformine ont été recrutées dans cette étude. Pendant 12 semaines, elles ont reçu chaque jour 2 g de fenugrec ou 5 mg de glibenclamide, un antidiabétique de la classe des sulfonylurées. Les résultats montrent que la prise de fenugrec a diminué la glycémie à jeun. Cette réduction n’était cependant pas significative par rapport à celle générée par le glibenclamide. Ils révèlent également une augmentation significative du niveau d’insuline à jeun ainsi que du rapport HDL/LDL. Une diminution de la concentration d’indicateurs de la résistance à l’insuline et de la gestion des niveaux de glucose sanguin ainsi que des niveaux du cholestérol LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté... et des triglycérides a également été observée bien que cette baisse ne soit pas statistiquement significative. Des essais cliniques sur de plus vastes échantillons sont nécessaires pour confirmer les effets potentiellement bénéfiques du fenugrec chez des personnes présentant un diabète de type II. Najdi RA et al., A randomized controlled trial evaluating the effect of Trigonella foenum-graecum (fenugreek) versus glibenclamide in patients with diabetes. African Health Sciences, 2019 March ; 19(1) : 1594-1601. Pousses de brocolis et pollutionAbsorber régulièrement une boisson à base de pousses de brocolis atténuerait les risques à long terme de la pollution de l’air pour la santé. Les brocolis (Brassica oleracea), tout comme la majorité des autres légumes crucifères, contiennent des glucosinolates qui sont des composés soufrés. La myrosinase, une enzyme du légume, transforme ces glucosinolates en isothiocyanates lorsqu’on coupe ou mâche ces légumes crus. Cette enzyme est, en effet, inhibée par la cuisson. Le sulforaphane fait partie de ces isothiocyanates, des molécules biologiquement actives dans l’organisme. Les pousses de brocoli, lorsqu’elles ont 3 jours, constituent une source de sulforaphane 20 à 50 fois plus riche que le brocoli mature. Le sulforaphane renforcerait le niveau des enzymes de détoxication du foie, stimulant ainsi la capacité de l’organisme à éliminer certains polluants. Le benzène est un polluant cancérigène pour l’homme qui est principalement émis dans les zones résidentielles. Une précédente étude a montré, chez des volontaires, que la consommation d’un demi-verre par jour de jus de pousses de brocolis augmentait de 61 % l’excrétion de benzène. Une étude randomisée, contrôlée contre placebo a été réalisée pour déterminer la plus faible dose efficace de boisson à base de pousses de brocolis capable de renforcer la détoxication du benzène. Cette évaluation a été faite en mesurant l’excrétion urinaire d’un biomarqueur, un acide mercapturique. Cent-soixante dix personnes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont reçu quotidiennement pendant dix jours, une boisson placebo ou une des trois doses différentes de jus de pousses de brocolis. La dose maximale contenait 600 µmol de glucoraphanine et 40 µmol de sulforaphane dans 100 ml de boisson. Les deux autres en contenaient respectivement la moitié et un cinquième. Les résultats montrent une efficacité dose-dépendante de la boisson à base de pousses de brocolis sur l’élimination du benzène hors de l’organisme et confirment les résultats de la précédente étude : la dose la plus élevée a provoqué une augmentation de 63,2 % de l’excrétion urinaire d’acide mercapturique. Les modifications entraînées par les doses plus faible (demi-dose et un cinquième) n’ont pas donné de résultats significatifs par rapport au placebo. La consommation d’une boisson à base de pousses de brocolis renforce donc l’élimination du benzène par l’organisme. Chen J-G et al., Dose-dependent detoxication of the airborne pollutant benzene in a randomized trial of broccoli sprout beverage in Qidong, China. Am J Clin Nutr 2019 Jul 3. PMID : 31268126.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 9 janvier 2020