Mélatonine et migraine Une nouvelle étude indique que la mélatonine aurait un effet similaire à celui d’un médicament utilisé dans la prévention des migraines et moins d’effets secondaires. La mélatonine est une hormone qui est sécrétée, principalement, par la glande pinéale ou épiphyse, une structure de la taille d’un petit pois située à la base du cerveau. Sa production est rythmée par l’alternance du jour et de la nuit. Elle augmente lorsque la nuit tombe, atteint un pic vers deux ou trois heures du matin, et redescend lorsque le soleil se lève. La migraine est une affection neurologique qui touche 12 à 20 % de la population mondiale. Il existe un grand nombre de traitements préventifs qui diminuent la fréquence et la sévérité des crises. La moitié des patients montrent une réduction de 50 % de la fréquence des crises avec la prise de ces traitements. Cependant, il semble que seulement 3 à 5 % des patients reçoivent un traitement préventif adapté. Les enquêtes montrent que les migraineux sont parmi les patients les plus insatisfaits et près de la moitié d’entre eux cessent de chercher un traitement, en partie à cause de leurs effets secondaires. Chez des patients souffrant de migraine, une sécrétion nocturne de mélatonine plus faible que celle de sujets non migraineux a été observée. Des chercheurs ont même émis l’hypothèse qu’un dysfonctionnement de la glande pinéale entrainant une sécrétion irrégulière de mélatonine pourrait être un élément déclencheur des crises de migraine. La correction de cette irrégularité par une supplémentation en mélatonine pourrait alors être bénéfique. Quelques petites études ont examiné le possible rôle de la mélatonine dans la prévention de différents types de céphalées incluant la migraine. Elles suggèrent de possibles effets bénéfiques mais les résultats ne sont pas toujours concordants. Cette étude[1] randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo a porté sur des hommes et des femmes, âgés de 18 à 65 ans souffrant de migraine avec ou sans aura et ayant deux à huit crises par mois. Son objectif était de comparer les effets de la mélatonine, de l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr..., un médicament efficace à prévenir les crises migraineuses mais dont les effets secondaires limitent l’usage, et d’un placebo. Après une phase d’observation de quatre semaines, les 196 participants ont été répartis de façon aléatoire en trois groupes qui ont pris respectivement chaque jour, au moment du coucher, pendant 12 semaines, 3 mg de mélatonine, 25 mg d’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr... ou un placebo. Le premier critère d’évaluation était le nombre de jours dans le mois pendant lesquels les patients souffraient de maux de tête. La mélatonine et l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr... ont montré sur ce point une efficacité similaire avec une réduction de 2,7 jours pour la mélatonine et de 2,2 jours pour l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr..., par rapport aux données de la phase d’observation. Le second critère d’évaluation incluait la réduction de l’intensité de la crise, sa durée, le nombre d’analgésiques utilisés et le pourcentage de patients dont le nombre de jours de maux de tête avaient été réduits de plus de 50 %. Sur les trois premiers points de ce second critère, la mélatonine et l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr... ont eu des effets bénéfiques similaires et supérieurs à ceux du placebo. Par contre un plus grand pourcentage de patients a répondu au traitement avec la mélatonine (54,4 % contre 39,1 % avec l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr...) qui a également été mieux tolérée. Une perte de poids a également été observée dans le groupe prenant de la mélatonine, un léger gain de poids dans le groupe sous placebo et une prise de poids significative avec l’amitriptylineMédicament de la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède également des effets atr.... Dans la littérature, il existe un certain nombre de données indiquant que la mélatonine joue un rôle dans le contrôle de la consommation d’aliments, l’équilibre énergétique et le poids corporel. Mais la perte de poids observée dans cette étude chez les sujets ayant pris de la mélatonine est la première démonstration chez l’homme d’un effet supposé de la mélatonine dans la gestion du poids. Différentes doses de mélatonine (plus faibles et plus élevées) devraient être étudiées ainsi que ses effets sur d’autres types de maux de tête, de même que d’autres essais devraient être réalisés sur des populations différentes et sous d’autres latitudes. La présente étude a été conduite au Brésil. Quelques mots sur le statut réglementaire de la mélatonine En France, le statut réglementaire de la mélatonine a subi de nombreux changements. A tel point que les professionnels ne savent plus vraiment ce qu’ils ont le droit de faire. Le dernier rebondissement remonte à la publication dans le journal officiel du 15 septembre 2015 d’un arrêté indiquant que, jusqu’à 1 mg par unité de prise, la mélatonine ne fait plus partie de la liste II des substances vénéneuses destinées à la médecine humaine. Elle avait été classée sur cette liste par un précédent arrêté en date du 23 septembre 2011. Concrètement, l’application de ce décret pourrait signifier que la mélatonine bénéficie aujourd’hui d’un triple statut : Jusqu’à 1 mg, elle serait commercialisée librement De 1 mg jusqu’à 2 mg, elle serait vendue uniquement en pharmacie et sur ordonnance, qu’elle soit médicament ou complément alimentaire, Au-delà de 2 mg, elle aurait le statut de médicament et serait vendue sur prescription médicale obligatoire. Il en est de même dans d’autres pays européen comme l’Italie et l’Espagne qui autorisent également l’utilisation de la mélatonine dans les compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... jusqu’à 1 mg. La Tchéquie vient, elle, dans interdire complètement l’utilisation. Le fait que la mélatonine soit une hormone peut expliquer cette valse-hésitation réglementaire. Et la mélatonine ne doit pas être utilisée sur le long terme sans suivi par un professionnel de santé. Rappelons que la mélatonine possède deux allégations de santé et que l’EFSSA (European food safety authority) et la Commission européenne ont estimé, après examen des données scientifiques, que les compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... contenant de la mélatonine pouvaient prétendre Soulager les effets subjectifs du décalage horaire, à condition de délivrer 0,5 mg par dose et d’être pris avant le coucher, le jour du départ et les jours suivant l’arrivée à destination ; Réduire le temps nécessaire à l’endormissement, à condition de délivrer 1 mg par dose et d’être pris avant le coucher. [1] Gonçalves AL et al. Randomised clinical trial melatonin 3 mg, amitriptyline 25 mg and placebo for migraine prevention. J Neurol neurosur Psychiatry doi : 10.1136/jnnp-2016-313458. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 18 mai 2018