La consommation régulière d’algues peut conduire à des apports excessifs en iode.

L’iode est un nutriment essentiel indispensable, notamment, à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Celles-ci jouent un rôle fondamental dans le développement cérébral du fœtus et, ensuite, dans les processus métaboliques de l’organisme tout au long de la vie.

Plusieurs rapports d’études font état d’apports en iode insuffisants dans nombreux pays européens. Mais les consommateurs réguliers d’algues pourraient eux, au contraire, risquer d’avoir des apports trop élevés. Et l’excès peut être aussi néfaste que l’insuffisance.

Les produits d’origine marine, comme les poissons et les fruits de mer, sont naturellement riches en iode. Les algues marines comestibles, qu’elles soient vertes, brunes ou rouges, peuvent contenir des quantités élevées de ce nutriment essentiel.

Les algues sont traditionnellement utilisées dans l’alimentation des populations du continent asiatique. Depuis quelques années, elles sont également devenues de plus en plus populaires en occident. Elles y sont considérées comme des aliments particulièrement sains voire même comme de super aliments.

Un apport excessif en iode tout comme une insuffisance peut augmenter le risque de développer un problème thyroïdien. Des apports excessifs en iode par la consommation d’algues ont effectivement été associés à des dysfonctionnements thyroïdiens dans des populations asiatiques par ailleurs en bonne santé.

Si la consommation d’algues est devenue de plus en plus populaire dans les pays occidentaux, on connait peu de choses sur le statut en iode et le fonctionnement de la thyroïde des consommateurs réguliers d’algues.

Une étude a été réalisée pour décrire l’apport en iode et le statut en ce nutriment essentiel d’un groupe de 46 norvégiens, consommateurs réguliers de macro-algues. Elle donne également des informations sur la fréquence de consommation habituelle, où ces produits sont achetés et quelles espèces sont consommées.

Deux échantillons d’urine ont été collectés chez chacun des participants pour mesurer la concentration urinaire en iode après la consommation habituelle d’algues. Dans un sous-groupe, les concentrations sériques en TSH, fT4, FT3 et le TPOAb ont été également dosées. Un questionnaire de fréquence de consommation d’aliments ainsi qu’une évaluation des apports en iode et de la consommation d’algues sur 24 heures ont été utilisés.

L’analyse des données montre un statut excessif en iode chez les consommateurs de macro-algues. Elle révèle également que, pour de nombreux produits, la teneur en iode n’est pas indiquée. Des macro-algues avec une faible concentration en iode, consommées en quantités adaptées, peuvent constituer une bonne source alimentaire en iode. Mais il est important de s’informer sur la richesse en iode des algues que l’on souhaite consommer pour ne pas risquer d’avoir un apport trop élevé.

D’autres étude permettant de reproduire ces premiers résultats seraient els bienvenues de même que d’autres sur la concentration et la biodisponibilitéLa biodisponibilité d’un nutriment est la quantité qui peut être effectivement utilisée par l... de l’iode dans les macro-algues.

Aakre I et al., Iodine status and thyroid function in a group of seaweed consulers in Norway.  Nutrients, 2020, 12, 3483.

 

26 novembre 2020