Infolettre 315 - 3 décembre 2022 : Cassis et risque d’ostéoporose à la ménopause • Oméga-3 et douleurs des personnes âgées • Astaxanthine et travail sur écrans Cassis et risque d’ostéoporose à la ménopause La consommation quotidienne de cassis pourrait aider à atténuer la perte osseuse après la ménopause. L’ostéoporose qui peut intervenir après la ménopause est due à un trouble du métabolisme osseux induit par la déficience en œstrogènes. Elle est caractérisée par une perte de masse osseuse, une détérioration de la microarchitecture osseuse et une augmentation de la fragilité des os et du risque de fractures.La recherche de solutions alternativesDifférents traitemenst peuvent aider à prévenir le développement de l’ostéoporose et réduire le risque de fractures. C’est notamment le cas du traitement hormonal substitutif ou de quelques classes de médicaments tels que des biphosphonates, des modulateurs des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... des œstrogènes ou de l’hormone parathyroïdienne. Cependant des interrogations sur leur sécurité, surtout à long terme, peuvent freiner leur acceptation. C’est pourquoi des alternatives sont recherchées parmi des composants naturels tels que des isoflavones ou des extraits de plantes et de fruits.Le cassis a attiré l’attentionLes résultats d’un certain nombre d’études cliniques évaluant les effets d’agents naturels ont donné des résultats inconsistants. Seulement quelques-unes d’entre elles ont montré des effets bénéfiques sur la densité minérale osseuse de femmes ménopausées.En raison de sa richesse en anthocyanes, bien supérieure à celles d’autres fruits rouges tels que les myrtilles, les framboises ou les fraises, le cassis a particulièrement retenu l’attention de chercheurs. Des études animales suggèrent qu’il pourrait effectivement avoir un effet bénéfique sur la perte osseuse. Son efficacité pourrait cependant dépendre de la période à laquelle la supplémentation a été initiée.Quels effets chez des femmes autour de la ménopause ?Une étude a évalué les effets doses-dépendants d’une supplémentation en cassis sur la densité minérale osseuse de femmes adultes et ses liens avec le métabolisme osseux. Quarante femmes, âgées de 45 à 60 ans, en phase de péri-ménopause ou récemment ménopausées ont été enrôlées dans cette étude pilote randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Pendant six mois, elles ont consommé quotidiennement 392 ou 784 mg de poudre de cassis ou un placebo.Les résultats montrent une augmentation de la densité minérale osseuse globale avec la dose la plus élevée de poudre de cassis. Ces résultats pourraient être la conséquence d’une stimulation de la formation osseuse associée à une diminution de la résorption osseuse.La construction osseuse étant un processus lent, des études de plus longue durée sont nécessaires pour confirmer ces résultats.Nosal BM et al., Blackcurrants reduce the risk of postmenopausal osteoporosis : a pilot double-blind, randomized, placebo controlled clinical trial. Nutrients 2022 ; 14 : 4971.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Oméga-3 et douleurs des personnes âgées Chez des personnes âgées, une augmentation de la consommation de poissons gras était inversement associée à l’incidence de la douleur et à son aggravation sur cinq ans. Une consommation plus importante d’acides gras oméga-3 était reliée à une moindre aggravation de la douleur. Les douleurs chroniques sont des symptômes courants qui affectent 25 à 35 % des adultes et jusqu’à 60 % des personnes âgées de plus de 65 ans. L’importance de prévenir et d’atténuer ces douleurs a fait naître le besoin de trouver de nouvelles réponses efficaces.Poissons gras et oméga-3, candidats anti-douleursUn nombre de plus en plus important de données soutiennent que des aliments et des nutriments pourraient constituer des moyens potentiels de prévenir et de réduire les douleurs chroniques. En raison de leur action anti-inflammatoire et analgésique, les poissons et les acides gras oméga-3 pourraient jouer un rôle dans ce domaine.Des données provenant d’études d’intervention montrent en effet qu’une supplémentation en acides gras oméga-3 pourrait réduire notamment les douleurs musculosquelettiques, les douleurs induites par l’exercice, les douleurs de l’arthrose ou encore les douleurs menstruelles. Chez des personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde, une supplémentation en oméga-3 pourrait abaisser l’intensité de la douleur et, probablement diminuer ou retarder l’usage de médicaments anti-inflammatoires.Consommation de poisson, prise d’oméga-3, quels effets sur la douleur ?Les effets de la consommation de poisson et de la prise d’acides gras oméga-3 sur la prévention des douleurs chroniques ont été peu explorés. Une équipe de chercheurs a examiné l’association entre la consommation de poisson et la prise d’acides gras oméga-3 d’origine marine sur l’incidence de la douleur et son aggravation sur cinq ans sur une cohorte de personnes âgées habitant en communauté.Les données ont été extraites de l’étude seniors-ENRICA-1 qui portaient sur 950 espagnols âgés de 60 ans et plus. La consommation habituelle de poisson et la prise d’acides gras oméga-3 a été évaluée sur une année et la douleur sur les six mois précédents.Les résultats montrent qu’une consommation plus importante de poisson gras était associée à une plus faible incidence de douleurs. L’aggravation de cette douleur sur cinq ans était également moins importante. Par ailleurs, une plus forte consommation d’acides gras oméga-3 d’origine marine était, elle, reliée à une moindre aggravation de la douleur.Ces résultats suggèrent que les poissons gras et les acides gras oméga-3 d’origine marine pourraient être considérés comme un traitement adjuvant de la gestion de la douleur. De plus vastes études devront cependant examiner si ces données peuvent être élargies à des populations plus jeunes.Carballo-casla A et al., Fish consumption, omega-3 fetty acid intake, and risk of pain : the seniors-ENRICA-1 cohort. Clinical Nutrition, 2022 ; 41 : 2587-2595.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Astaxanthine et travail sur écrans Chez des personnes âgées ou d’âge moyen, l’astaxanthine réduirait le stress oxydant causé par le travail sur écran et diminuerait ainsi le stress visuel qu’il induit. Des troubles subjectifs de la vue sont fréquents chez les personnes qui passent beaucoup de temps sur les écrans. Ils se manifestent par des symptômes non spécifiques tels que fatigue visuelle, douleurs ou hyperémie. De plus, l’adoption des smartphones contribue également à ces effets. Les troubles de l’accommodation provoqués par le fait de rester à fixer un écran de smartphone sont maintenant appelés, par certains, presbyopie des smartphones.Les effets bénéfiques de l’astaxanthineL’astaxanthine est un caroténoïde présent notamment dans la microalgue Haematococcus pluvialis. C’est un pigment rouge qui donne leur couleur au flamants roses, aux crustacées et à certains poissons. C’est un puissant antioxydant qui a notamment montré des effets bénéfiques sur la fonction visuelle.En particuliers, l’astaxanthine influe sur les paramètres associés à l’oxydation dans l’humeur aqueuse de l’œil. Cela présente un intérêt particulier compte tenu du rôle joué par l’oxydation dans différents troubles de la vision. Plusieurs études ont, par ailleurs, montré qu’une supplémentation en astaxanthine a des effets bénéfiques sur l’acuité visuelle de personnes en bonne santé.Quels effets sur la fatigue oculaire ?Une étude a évalué les effets de la consommation d’astaxanthine sur l’acuité visuelle d’hommes et de femmes, âgés de 20 à 64 ans, travaillant régulièrement sur écrans et qui se plaignaient fréquemment de fatigue visuelle. Soixante adultes en bonne santé ont participé à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Ils ont reçu quotidiennement pendant six semaines 9 mg d’astaxanthine ou un placebo.Chez les personnes âgées de 40 ans et plus, par rapport au placebo, l’astaxanthine a montré un effet protecteur. Cet effet s’est manifesté par une amélioration de l’acuité visuelle de l’œil dominant après le travail sur écran. En d’autres termes, l’astaxanthine a réduit la baisse d’acuité visuelle provoquée par le travail sur écrans. Ces résultats suggèrent que l’astaxanthine diminuerait le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... entrainé par le travail sur écrans. Par contre, aucune amélioration n’a été observée chez les participants plus jeunes.D’autres études devront venir conforter ces résultats prometteurs.Sekikawa T et al., Effect of a diet containing astaxanthin in healthy individuals : a randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel study. J Clin Biochem Nutr 2022 October 18 : 1-8.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 3 décembre 2022