Infolettre 253 – 10 Juillet : Curcumine et sarcopénie • Boissons énergisantes et santé des ados • Ginseng, microbiote et syndrome métabolique CurcumineLa sarcopénie est définie comme la diminution de la masse et de la force musculaire ainsi que des performances physiques qui apparait avec l’avancée en âge. Après 50 ans, on perd en moyenne chaque année 1 à 2 % de masse musculaire. La force musculaire est principalement dépendante de la masse musculaire et, chez les personnes âgées, est fortement associée à leur comportement dans les activités de la vie quotidienne ainsi qu’à leur niveau d’indépendance.Pratiquer régulièrement des exercices physiques est crucial pour les populations vieillissantes pour entretenir la masse et la force musculaires. Par ailleurs, une augmentation du niveau de cytokines inflammatoires est associée aux premiers stades de la sarcopénie. Plusieurs plantes tels que le gingembre, le thé ou le raisin ont montré des effets bénéfiques sur les problèmes musculaires. Le rhizome du curcuma est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes et immunomodulatrices. Des essais cliniques ont étudié ses effets dans la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrose et des problèmes cardiovasculaires. Les curcuminoïdes et parmi aux la curcumine, sont ses principaux composants bioactifs.Plusieurs études ont montré des effets bénéfiques de la curcumine pour le maintien musculaire. Elle réduit le stress oxydatif dans les muscles en altérant le mécanisme redox cellulaire. L’impact bénéfique sur la gestion des muscles des effets antifatigue de la curcumine ont également été observés. In vivo, une supplémentation en curcumine augmente les performances physiques et la force de préhension de façon dose-dépendante.Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une nouvelle formulation de curcumine sur la prise en charge de la sarcopénie. Trente-six personnes en bonne santé, âgées de 65 ans et plus, ont pris quotidiennement pendant trois mois 500 mg de curcumine ou un placebo.Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la curcumine a augmenté de façon significative la force de préhension des participants de 1,43 %. Elle a renforcé de 6,08 % leur capacité à soulever un poids alors que, dans le même temps, elle diminuait de 4,54 % dans le groupe placebo. Elle a également augmenté la distance parcourue avant de sentir la fatigue et réduit le temps nécessaire à la parcourir. D’autres études sur un plus grand nombre de personnes et une plus longue durée sont nécessaires pour confirmer ces résultats prometteurs.Varma K et al., The efficacy of the novel bioavailable curcumin (Cureit) in the management of sarcopenia in healthy elderly subjects : a randomized, placebo-controlled, double-blind clinical study. J Med Food 2021 January ; 24(1) : 40-49.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Boissons énergisantesLes boissons énergisantes sans alcool sont riches en sucre et en caféine, et n’ont, de surcroit, aucune valeur nutritionnelle dans la majorité des cas. De plus, en Australie, comme dans d’autres pays, leur volume de ventes a nettement augmenté au cours des deux dernières décennies. Les adolescents et les jeunes adultes sont ceux qui en consomment le plus. Une étude australienne a examiné les habitudes de consommation de boissons énergisantes chez des adolescents pour identifier notamment les comportements qui leurs sont associés. Les 8 942 participants étaient des élèves de l’enseignement secondaire, âgés de 12 à 17 ans, qui faisaient partie de l’enquête transversale nationale australienne de 2018 sur les activités et l’alimentation des élèves du secondaire.Dans l’ensemble, 8 % des élèves ont rapporté qu’ils consommaient régulièrement, et au moins une fois par semaine, des boissons énergisantes. Par ailleurs, 16 % des élèves ont indiqué qu’ils consommaient moins d’une boisson de ce type par semaine et près de 76 % ont dit ne jamais prendre de boissons énergisantes. La consommation régulière de boissons énergisantes était associée au fait d’être un garçon, d’avoir plus d’argent à dépenser chaque semaine, de consommer plus de snack et fast-foods, de jus de fruits et d’autres boissons sucrées ainsi qu’à une durée de sommeil plus courte. D’autre part, les auteurs de l’étude ont observé que les élèves qui ne dormaient pas le nombre d’heures recommandées avaient plus de risque de consommer des boissons énergisantes. D’autres travaux avaient précédemment montré une association positive entre la consommation de boissons énergisantes et différents troubles du sommeil. Une explication possible pouvant être dans ce cas, que les élèves aient recours aux boissons énergisantes pour contrer les effets d’un manque de sommeil.Les résultats de cette étude australienne sont cohérents avec ceux d’enquêtes menées dans d’autres pays en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Nuss T et al., Energy drink consumption among australian adolescents associated with a cluster of unhealthy dietary behaviours and short sleep duration. Nutritional Journal, 2021 ;20 : 64.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Ginseng, microbioteOn parle généralement de syndrome métabolique lorsque trois des critères suivants sont présents :– Un tour de taille supérieur à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes, – L’augmentation du tour de taille étant la conséquence de l’accumulation de graisse abdominale.– Une tension artérielle supérieure à 130/85.– Une glycémie élevée mesurée à jeun et supérieure à 1 gramme par litre.– Un taux de triglycérides sanguins supérieur à 1,5 gramme par litre.– Un taux de HDL cholestérol inférieur à 0,4 g / L chez les hommes et à 0,5 g/L chez les femmes.Des données émergentes indiquent, par ailleurs, une étroite association entre le microbiote intestinal et le syndrome métabolique. D’autre part, la présence d’un syndrome métabolique représente un facteur de risque important de diabète de type II et de maladies cardiovasculaires. Le ginseng est utilisé sur le continent asiatique depuis des millénaires par les médecines traditionnelles, notamment pour réguler la glycémie. Des études ont montré qu’il agit sur l’hypertension, le diabète et l’hyperlipidémie. Son efficacité sur le contrôle de la glycémie, en particuliers, est bien documentée sur des modèles animaux et sur des individus en bonne santé.Une étude a été menée pour examiner si les effets bénéfiques du ginseng rouge coréen contre le syndrome métabolique pourraient être influencés par la population microbienne de l’intestin. Son objectif était également de déterminer si le profil microbien intestinal pourrait être considéré comme un biomarqueur valable pour définir une stratégie de traitement ciblée du syndrome métabolique.Cinquante personnes présentant un syndrome métabolique ont participé à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo qui a évalué les effets de la prise quotidienne de ginseng pendant huit semaines.Les résultats montrent que le ginseng a entraîné une baisse de la pression sanguine systolique. L’analyse du microbiote révèle qu’il a par ailleurs provoqué une diminution des protéobactéries et des firmicutes en même temps qu’une augmentation des bactérioïdètes. D’autre part, les participants ayant le mieux répondu à la supplémentation et qui montrent une nette amélioration des marqueurs sériques des triglycérides et du cholestérol LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté..., avaient une population plus importante des familles Lachnospiraceae et clostridiale par rapport aux non-répondeurs.Ces résultats indiquent donc que les effets du ginseng sur le métabolisme du glucose de personnes présentant un syndrome métabolique sont dépendants de l’abondance relative de populations du microbiote intestinal et diffèrent selon l’entérotype individuel. Seong E et al., Positive influence of gut microbiota on the effects of Korean red ginseng in metabolic syndrome : a randomized, double-blind, placebo-controlled clinical trial. EPMA J 2021Jun 3 ;12(2) : 177-197.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 19 juillet 2021