Infolettre 239 – 3 Avril : Sauge et ménopause • Légumes verts et force musculaire • Nigelle surpoids et obésité SaugeLa sauge, salvia officinalis, est une plante vivace originaire de la région méditerranéenne. C’est un arbrisseau touffu dont les feuilles sont de couleur gris verdâtre et fortement aromatiques. « Salvia », est son nom latin, dont l’étymologie se scinde en deux origines : de « salvare » (sauver, guérir) et de salvus (sain). La sauge est la plante qui guérit et qui assainit. Dans l’Antiquité, les grecs et les romains cultivaient des sauges pour leurs propriétés médicinales et condimentaires.Un grand nombre de femme, autour de la ménopause, se plaignent de symptômes tels que des bouffées de chaleur, de fatigue, d’altérations de la cognition et de l’humeur. La sauge est traditionnellement utilisée comme remède contre les bouffées de chaleur et la transpiration excessive des femmes ménopausées. Au cours de ces dernières années, des chercheurs ont confirmé ces effets bénéfiques.Une étude a évalué les effets d’un extrait de sauge fraîche sur des symptômes typiques de la ménopause. Quatre-vingt-femmes ménopausées, âgées de 48 à 65 ans, ont pris part à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Elles ont reçu quotidiennement pendant 4 semaines 3 400 mg d’un extrait hydroalcoolique de sauge fraichement récoltée ou un placebo. Les résultats indiquent que la consommation de l’extrait de sauge a réduit, par apport au placebo, de 39,2 % les scores sur l’échelle de notation de la ménopause (MRS pour Menopausal rating scale), et de 55,3 % la sévérité des bouffées de chaleur. Par ailleurs, la sauge, par rapport au placebo, a également eu un impact positif sur la qualité du sommeil, l’insatisfaction et la fatigue.Les données provenant d’une électroencéphalographie quantitative montrent des changements significatifs dans l’activité électrique cérébrale générale. Ils indiquent une capacité mentale plus élevée et une meilleure capacité d’adaptation au stimulations cognitives. Elles se sont accompagnées d’une réduction de la production endogène de stress.Dimpfel W et al., Effectiveness of Menosan salvia officinalis in the treatment of a wide spectrum of menopausal complaints. A double-blind, randomized, placebo-controlled, clinical trial. Heliyon, 2021 ; 7 : e05910.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Légumes vertsLes légumes à feuilles vertes, tels que les laitues, les épinards ou les choux, ainsi que les betteraves sont riches en nitrates. Une supplémentation en nitrates favoriserait une baisse de la pression sanguine et pourrait inverser des dysfonctionnements vasculaires. La fonction musculaire est indispensable au maintient d’une bonne santé générale et plus particulièrement pour la force osseuse à un âge avancé. Une mauvaise fonction musculaire est en effet associée à un plus grand risque de chutes et de fractures. Chez des athlètes, les nitrates ont montré des effets bénéfiques sur les performances physiques : une amélioration de l’efficacité de la respiration mitochondriale et du flux sanguin pour activer les muscles. Des travaux sur des modèles animaux suggèrent qu’une supplémentation en nitrate améliore la production de force dans les muscles à contraction rapide. Par ailleurs, chez des individus en bonne santé, une supplémentation de courte durée avec 600 à 700 mg de nitrates a renforcé les propriétés contractiles des muscles.Une étude a examiné si une consommation alimentaire régulière de nitrates pouvait être associée à un meilleur fonctionnement des muscles. Un échantillon de 3759 personnes issues de l’AusDiab, l’étude australienne sur le diabète, l’obésité et le style de vie, a été utilisé. Leurs habitudes alimentaires ont été évaluées sur une période de 12 années par des questionnaires de fréquence de consommation d’aliments. L’apport en nitrates a été calculé à partir de base de données publiées dans la littérature. La fonction musculaire a été quantifiée par la force d’extension du genou et le test de montée et descentes chronométrées de 8 pieds (8ft-TUG). L’activité physique a été évaluée par un questionnaire.Les résultats montrent un apport moyen de 65 mg par jour de nitrates, 81 % provenant de légumes. Les personnes consommant régulièrement les plus grandes quantités de nitrates, par rapport à celles qui en consommaient le moins, avaient une force musculaire des membres inférieurs 11 % plus élevée. Leur vitesse de marche était également 4 % plus rapide. L’activité physique n’avait pas d’incidence sur l’association entre la consommation de nitrates et le fonctionnement musculaire.Une consommation régulière de nitrates, provenant principalement de légumes, pourrait constituer un moyen chez efficace de favoriser la force musculaire des membres inférieurs et le fonctionnement physiques des hommes et des femmes.Sim M et al., Dietary nitrate intake is positively associated with muscle function in men and women independant of physical activity. The Journal of Nutrition, 2021 March 24, doi.org/10.1093/jn/nxaa415. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Nigelle,Être obèse ou en surpoids constitue un facteur de risque important de certaines maladies chroniques telles que le diabète de type II, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension ou le cancer. La principale étape, dans la prise en charge de l’obésité et du surpoids est constitués par des modifications du style de vie incluant une augmentation de l’activité physique et une alimentation plus saine.La nigelle ou cumin noir (Nigella sativa) est une plante aromatique de la famille des renonculacées. Ses graines noires sont comestibles et employées comme épices. Ses graines et son huile sont utilisées par les médecines traditionnelles d’Asie et du Moyen-Orient pour traiter un large éventail de problèmes de santé. Le célèbre médecin perse, Avicenne, note déjà dans ses écrits leur intérêt pour le traitement des dyspnées et de l’asthme.La nigelle contient des terpénoïdes et, en particulier, de la thymoquinone, un puissant antioxydant avec des propriétés anti-inflammatoires et antihistaminiques. Des essais sur l’homme ont examiné les effets d’huile ou de poudre de graines de nigelle dans le diabète de type II, la polyarthrite rhumatoïde et l’hypertension. Des études sur des modèles animaux de diabète de type II ont fait état d’effets hypoglycémiants et hypolipidémiants. Des revues systématiques et méta-analyses ont rapporté des effets prometteurs sur les paramètres métaboliques. On a montré que la consommation d’huile de nigelle fait baisser les marqueurs de l’inflammation chez des femmes obèses.Les études sur les effets de la consommation de nigelle sur la perte de poids donnent des résultats controversés. Certaines montrent une diminution de l’obésité, d’autres aucun effet.Une étude a évalué les effets de l’huile de nigelle sur les paramètres de anthropométriques et de la composition du corps de femmes obèses ou en surpoids. Elle a également examiné son incidence sur l’appétit et la consommation alimentaire.Quarante-deux femmes obèses ou en surpoids, par ailleurs en bonne santé, ont participé à cette étude randomisée, croisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Elle a été conduite sur deux périodes de 8 semaines séparées par 4 semaines d’interruption. Les participantes ont consommé quotidiennement 2000 mg d’huile de nigelle ou un placebo.Les résultats montrent que la consommation d’huile de nigelle a fait significativement baisser les mesures de l’indice de masse corporelle, le poids et le tour de taille. Elle a également significativement diminué la masse grasse corporelle, le pourcentage de masse grasse et la zone de graisse viscérale. De plus, une baisse significative de l’appétit a également été observé. D’autres études de plus longue durée, sur un plus grand nombre de personnes et avec des doses différentes devront être réalisées pour déterminer le rôle exact que la nigelle pourrait jouer dans la prise en charge de l’obésité.Safi S et al., The effect of Igella sativa on appetite, enthropometric and body composition indices among overweight and obese women : a crossover double-blind, placebo-controlled, randomized clinical trial. Complementary therapies in medicine, 2021 ; 57 : 102653.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 9 avril 2021