Infolettre 236 – 13 Mars : Extrait de safran et humeur • Consommation de poisson et risque cardiovasculaire • Probiotiques et SII Extrait de safranLa dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent. Elle regroupe tout un ensemble de troubles affectifs ou de l’humeur. Certains facteurs tels que des événements stressants revenant fréquemment au cours de l’âge adulte pourraient être impliqués dans l’apparition ou l’aggravation de symptômes dépressifs. Des personnes exposées à des stress psychologiques peuvent effectivement être plus vulnérables à la dépression. Par ailleurs, des données suggèrent que l’incidence de la dépression majeure serait plus élevée chez des personnes diagnostiquées pour une dépression mineure. Près de 50 % des personnes souffrant d’épisodes dépressifs majeurs interrompent leurs traitements en raison de leurs effets secondaires. Il est donc important de trouver des traitements mieux tolérés pour cette maladie chronique qui affecte lourdement la qualité de vie de ceux qui souffrent comme de leur entourage.Le safran, extrait des stigmates du Crocus sativus, une épice largement utilisée de par le monde, est reconnu pour avoir des propriétés antioxydantes. Celles-ci sont largement dues à la présence de tout un éventail de molécules qui possèdent de nombreuses similitudes avec les caroténoïdes. La crocine, la crocétine, la picrocine et le safranal sont les plus actives.Les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains de I’ Antiquité l’utilisaient notamment pour stimuler les règles, soulager les douleurs spasmodiques ou les symptômes de la dépression. Des études cliniques montrent l’efficacité du safran dans le traitement de dépressions ou d’anxiétés légères à modérées chez de jeunes adulte ou des personnes d’âge moyen.Une étude a évalué l’effet d’une supplémentation régulière avec un extrait standardisé de safran sur le bien-être émotionnel d’adultes en bonne santé se plaignant d’être déprimés. Elle a également évalué ses effets en réponse à un facteur de stress psychosocial.Cinquante-six hommes et femmes, âgés de 18 à 54 ans, ont pris part à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Les participants étaient en bonne santé mais se plaignaient d’être déprimés et anxieux et/ou stressés. Ils ont reçu quotidiennement pendant 8 semaines 30 mg d’extrait de safran ou un placebo. Les résultats montrent une augmentation significative des concentrations de crocétine dans les urines des participants après la supplémentation. Cette augmentation a été associée à une baisse des scores dépressifs et à une amélioration des relations sociales des participants.Par ailleurs, la réduction de la variabilité de la fréquence cardiaque observée au cours de l’exposition à un facteur de stress psychosocial a été atténuée par la prise d’une dose d’extrait de safran.Effect of saffron extract supplementation on mood, well-being, and response to a psychosocial stressor in healthy adults : a randomized, double-blind, parallel groupe, clinical trial. Fontiers in nutrition, 2021 Feb 01 ; 7 : 606124. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Consommation de poissones recommandations alimentaires incluent la consommation d’au moins deux portions de poisson par semaine pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Le poisson et plus particulièrement les poissons gras tels que les sardines, le thon, les maquereaux ou les anchois sont une source importante d’acides gras oméga-3. La consommation de poisson et d’acides gras oméga-3 a montré, dans plusieurs études d’intervention, qu’elle améliore certains marqueurs du risque cardiovasculaire incluant les triglycérides et la pression sanguine et, cela, surtout chez des personnes présentant des concentrations élevées de triglycérides.Partant du fait qu’une consommation accrue de poisson pourrait améliorer les concentrations sanguines de lipides, plus particulièrement chez des individus à haut risque, des chercheurs ont émis l’hypothèse que ses effets pourraient être différents selon que les individus souffrent ou non de maladies cardiovasculaires.Pour vérifier cette hypothèse, ils ont analysée les données provenant de 191 827 personnes (51 731 avec une maladie cardiovasculaire et 139 827 globalement en bonne santé) de 58 pays différents et ayant été enrôlées dans quatre vastes études prospectives. Leur consommation de poisson a été évaluée en utilisant des questionnaires de fréquence de consommation d’aliments.Les résultats de l’analyse montrent un plus faible risque de maladies cardiovasculaires graves et de mortalité globale avec la consommation de poisson la plus élevée (au moins 175 g par semaines soit deux portions) chez les personnes à haut risque ou présentant une maladie vasculaire mais pas dans la population générale sans maladie vasculaire.Des résultats similaires ont été observés concernant la mort subite d’origine cardiaque : un effet protecteur significatif a été constaté chez les personnes avec une maladie vasculaire. Cet effet était neutre dans la population générale sans maladie vasculaire. La consommation de poisson et plus particulièrement celle de poisson gras devrait être évaluée dans le cadre d’essais cliniques randomisés sur des personnes présentant une maladie vasculaire. Mohan D et al., Association of fish consumption with risk of cardiovascular disease and mortality among individuals with or without vascular disease from 58 coutries. JAMA International Medicine, 2021, March 8.0 PartagesPartagezTweetezPartagez ProbiotiquesLe syndrome de l’intestin irritable (SII), un trouble fonctionnel du système gastro-intestinal est caractérisé par des douleurs abdominales chroniques ou récurrentes et une altération du transit intestinal. Les mécanismes sous-jacents incluent une hypersensibilité viscérale, une motilité intestinale perturbée, des anomalies dans la barrière épithéliale ou une perméabilité intestinale, une activation immunitaire, un déséquilibre dans les neurotransmetteurs, infections et dysbiose du microbiote intestinal.Selon l’altération prédominante du transit, le SII peut être classé en SII à diarrhée prédominante, SII à constipation prédominante et en SII mixte. Des revues systématiques de la littérature ont montré un effet limité mais significatif de la prise de probiotiques sur les symptômes du SII. De surcroit, chez les personnes présentant un SII, une plus faible abondance de bifidobactéries et de lactobacilles a été observée.Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué l’efficacité et l’innocuité d’une préparation multi-souches de probiotiques sur des personnes présentant un SII à diarrhée dominante. La préparation contenait un mélange de Lactobacillus, Bifidobacterium et Streptococcus thermophilus. Cinquante et une personnes ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont reçu quotidiennement pendant huit semaines une dose de 5 milliards de CFU de la préparation multi-souches ou un placebo. Les résultats indiquent que la préparation multi-souches de probiotiques, par rapport au placebo, a significativement amélioré la sévérité des symptômes du SII. En particulier, elle a diminué les douleurs abdominales et amélioré la qualité de vie des participants. Ces améliorations ont commencé à être perçues dès quatre semaines de prise de la préparation. D’autres études avec de plus longues périodes d’intervention et de suivi devraient permettre de vérifier si huit semaines de supplémentation avec une préparation multi-souches de probiotiques peuvent suffire à maintenir les effets bénéfiques obtenus.Skrzydlo-Radomanska B et al., The effectiveness and safety of multi-strain probiotic preparation in patient with diarrhea-predominant irritable bowel syndrome : a randomized controlled study. Nutrients, 2021, 13, 756. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 19 mars 2021