Infolettre 145 – 30 mai : Baies de maqui et sécheresse oculaire – Probiotique et stress – Tomates et métabolisme des lipides Baies de maquiLa sécheresse oculaire ou syndrome des yeux secs est une affection assez commune qui touche 5 à 30 % de la population dont une plus grande proportion de femmes. C’est une affection à priori assez banale mais elle être responsable d’inconfort et de perturber la vie quotidienne. Elle peut se manifester par des démangeaisons des yeux, des picotements, une sensation de brûlure ou d’avoir un corps étranger. Le vieillissement, des changements hormonaux, des déséquilibres alimentaires comme une déficience en vitamine A et en acides gras oméga-3, des troubles immunitaires ou métaboliques ou des infections virales comptent au nombre des facteurs de risque de sécheresse oculaire. Celle-ci peut significativement impacter l’acuité visuelle et, par suite, la productivité au travail et la qualité de vie. L’apparition de la sécheresse oculaire serait due à une inflammation provoquée par une augmentation des radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ... dans les cellules épithéliales de la cornée. Les lésions de ces cellules auraient pour conséquences de diminuer la stabilité et la qualité du film lacrymal. Le maqui (Aristotelia chilensis) est un arbuste de la famille des Elocarpacées originaire de Patagonie. Ses fruits ressemblent à des cerises noires mais ont un goût proche de celui du raisin. Les baies de maqui sont particulièrement riches en anthocyanes, des molécules pourvues d’un puissant pouvoir antioxydant. Elles sont utilisées par la médecine traditionnelle pour traiter l’inflammation. Des travaux ont montré qu’un extrait de baie de maqui inhibe la diminution de la production du liquide lacrymal et prévient les dommages sur la cornée chez des rats. Dans une étude pilote, il a également démontré qu’il augmentait la production du liquide lacrymal, améliorant ainsi les symptômes de la sécheresse oculaire. Une étude a été conduite pour évaluer l’effet d’un extrait breveté de baies de maqui sur la fatigue et la sécheresse oculaires. Soixante-quatorze personnes âgées de 30 à 60 ans, présentant des symptômes de sécheresse oculaire, travaillant plus de 4 heures par jour sur un ordinateur, jouant à des jeux vidéo et se plaignant de fatigue oculaire ont été enrôlées dans cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Pendant quatre semaines, les participants ont consommé quotidiennement 60 mg d’un extrait breveté de baies de maqui ou un placebo. Chez les personnes ayant consommé l’extrait de baies de maqui, les résultats montrent une augmentation de la production de liquide lacrymal. Les symptômes subjectifs de sécheresse oculaire ont également été diminués. La fatigue oculaire a également été réduite. D’autres études devront venir confirmer ces résultats. Yamashita S-I et al., Effects of MaquiBright on improving eye dryness and fatigue in huma ns : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial., Journal of traditional and complementary medicine, 2018 Nov 21.0 PartagesPartagezTweetezPartagez ProbiotiqueL’existence d’une communication à double sens entre le cerveau et l’intestin est établie depuis longtemps. Récemment, des travaux ont suggéré que les bactéries commensales de l’intestin jouaient un rôle important dans la modulation de l’axe intestin/cerveau, probablement par des voies immunitaires, endocrines et neurales. Cela a augmenté l’intérêt de moduler le microbiote intestinal pour améliorer le bien-être et plus spécifiquement le stress, l’humeur, la cognition et l’anxiété. Les probiotiques constituent un moyen sûr et efficace de cibler le fonctionnement du système nerveux central. Un grand nombre d’études précliniques ont effectivement montré que les probiotiques agissent sur l’axe cerveau/intestin et qu’ils peuvent affecter le développement, le fonctionnement et le comportement du cerveau. Une souche de probiotique, Bifidobacterium longum 1714, a montré dans des études pré-cliniques qu’elle améliorait les réponses au stress et le fonctionnement cognitif chez des sujets volontaires en bonne santé. Quarante volontaires en bonne santé ont été enrôlés dans une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo, dont l’objectif était d’évaluer l’effet de cette souche probiotique sur la réponse neuronale à un stress social induit par un cyber jeu de balle. Les participants ont consommé quotidiennement pendant quatre semaines 1 x 109 CFU de B longum 1714 ou un placebo. Les participants ont été exposé à un stress social avant et après la période de quatre semaines de supplémentation. Avant l’introduction du stress, la souche probiotique semblait altérer l’activité du cerveau et a été associée à une augmentation de la vitalité et à une réduction de la fatigue mentale. Elle a ensuite modulé la réponse neuronale au stress social, suggérant que cette souche probiotique pourrait aider à réguler les effets des émotions négatives. D’autres études sont nécessaires pour comprendre pleinement les effets de B. longum 1714 sur le fonctionnement cérébral et le comportement humain. Wand H et al., Bifidobacteriul longum1714 strain modulates brain activity of healthy volunteers during social stress. Am J Gastroenterol 2019, 00 : 1-11. Tomates et métabolisme des lipidesLa dyslipidémie, des concentrations élevées de cholestérol-LDL et de triglycéride, est considérée comme un facteur de risque majeur de maladie cardiovasculaire. Le lycopène est un caroténoïde que l’on trouve en abondance dans les tomates auxquelles ils donnent leur belle couleur rouge. Le lycopène, comme tous les caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ..., est un puissant antioxydant. Les tomates contiennent généralement 3 à 5 mg de lycopène aux 100 grammes. Une variété de tomates, nommée PR-7 a été développée pour contenir une plus forte concentration de lycopène. Les effets des tomates et du lycopène sur le métabolisme des lipides a été démontré dans de précédents essais cliniques. Cependant, la plupart de ces essais utilisait du jus ou des extraits de tomates. Une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo, a évalué les effets de la consommation en continu pendant douze semaines de tomates PR-7 sur des sujets en bonne santé avec un cholestérol-LDL compris entre 120 et 160 mg/dl. Soixante-quatorze personnes en bonne santé ont été enrôlées dans cette étude. Elles ont consommé quotidiennement pendant douze semaines 50 grammes de tomates riches en lycopène, apportant 22 à 28 mg de lycopène, ou un placebo. Les résultats montrent une augmentation des concentrations de lycopène chez les sujets ayant consommé les tomates riches en lycopène. Par ailleurs, la consommation de tomates riches en lycopène a également réduit les concentrations de cholestérol-LDL. Néanmoins, il est important de reconsidérer les effets de la consommation de longue durée de tomates riches en lycopène en prenant en compte d’autres paramètres. L’absorption du lycopène est en effet influencée par la composition des repas, la transformation et la cuisson des aliments. Il est donc important d’évaluer les différences d’effets des tomates riches en lycopène selon différentes modes de cuisson. Nishimura M et al., Effect of 12-week daily intake of the high-lycopene tomato (Solanum lycopersicum), a variety named PR-7 on lipid metabolism : a randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group study. Nutrients, 2019 ;11,11770 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 21 juin 2019