Infolettre 67 – 8 décembre : CoQ10 et néphropathie diabétique • Betteraves et personnes âgées • Iode et cognition CoQ10La néphropathie est une complication qui survient au niveau des reins et touche jusqu’à 50 % des personnes diabétiques. Cela fait du diabète la première cause d’insuffisance rénale. C’est une atteinte, au niveau des reins, des petits vaisseaux causée par un excès de sucre dans le sang. L’organisme synthétise naturellement la CoQ10 dans pratiquement chacune de ses cellules. L’alimentation en apporte également une petite quantité. Avec les années, la production de CoQ10 par l’organisme diminue sans parler de la prise de certains médicaments comme les statines qui font encore baisser son niveau. La CoQ10 est un puissant antioxydant. Elle est impliquée dans la production d’énergie par les mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction..., les centrales énergétiques des cellules, et par suite, dans le métabolisme des glucides. Chez les personnes diabétiques, on observe un stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... important ainsi qu’une perturbation du métabolisme énergétique. Chez ces personnes, le niveau de CoQ10 est souvent plus faible que chez des sujets non diabétiques. Cela peut laisser supposer que la CoQ10 joue un rôle dans ces perturbations. Il existe relativement peu d’études concernant les effets de la prise de CoQ10 par des personnes présentant un diabète de type II et celles qui ont été réalisées donnent des résultats contradictoires. Un essai clinique[1] randomisé, en double aveugle et contrôlé contre placebo, a été réalisé pour évaluer les effets de la prise de CoQ10 sur le statut métabolique de personnes présentant une néphropathie diabétique. Cinquante personnes ont été enrôlées dans cet essai et réparties en deux groupes pour prendre quotidiennement 100 mg par jour de CoQ10 ou un placebo pendant un an. Des échantillons de sang ont été prélevés au début et à la fin de l’étude. Les résultats montrent que la supplémentation en CoQ10 pendant un an a eu des effets bénéfiques sur le métabolisme du glucose, a diminué de façon significative le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... et les produits finis de glycation avancée (AGEs). Par contre, elle n’a eu aucun effet sur la glycémie à jeun ou sur le profile lipidique. [1] Gholnari T et al., The effects of coenzyme Q10 supplementation on glucose metabolism, lipid profiles, inflammation and oxidative stress in patients with iabetic nephropathy : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. J Am Coll Nutr 2017 Nov. Doi : 10.1080/07315724.2017.13861140. Epub ahead of print. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez BetteravesLa betterave est particulièrement riche en nitrates naturels (N03). Les nitrates sont convertis en nitrites dans la bouche par les bactéries. Ils sont ensuite transformés en oxyde nitrique (NO) par l’acidité gastrique. Cette transformation est encore plus efficace lorsqu’elle se fait en présence de vitamine C et de polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v.... La betterave contient également ces deux éléments. L’oxyde nitrique favorise la vasodilatation intestinale et permet ainsi un meilleur débit sanguin intestinal. Il conduit également à une dilatation des vaisseaux sanguins et, par suite, à une baisse de la pression sanguine. L’avancée en âge est un facteur de risque majeur de maladie cardiovasculaire. Il est donc important pour la recherche biomédicale et physiologique d’essayer de développer des stratégies s’appuyant sur le style de vie pour prévenir les modifications néfastes qui peuvent se produire dans les artères vieillissantes. Le dysfonctionnement endothélial vasculaire est un mécanisme clé reconnu comme étant impliqué dans le développement de maladies cardiovasculaires incluant l’hypertension, l’athérosclérose et la thrombose. Il peut se traduire par des altérations de la vasoconstriction, des profils inflammatoires et de la coagulation. L’oxyde nitrique, une molécule produite par l’endothélium, a un effet protecteur sur tous ces processus. Mais avec le vieillissement, sa production et sa biodisponibilitéLa biodisponibilité d’un nutriment est la quantité qui peut être effectivement utilisée par l... diminuent. Quelques études se sont déjà penchées sur les effets de la consommation d’aliments riches en nitrates naturels comme les betteraves. Un nouvel[1] essai clinique a évalué l’effet de la consommation d’une seule dose de 140 ml de jus de betterave riche en nitrate par rapport à celle d’une dose équivalente pauvre en nitrate sur la pression sanguine, les biomarqueurs de l’inflammation vasculaire et l’hémostase dans l’heure suivant sa consommation. Cinq hommes et sept femmes, âgés d’environ 64 ans, ont été enrôlés dans cet essai randomisé, croisé, contrôlé contre placebo. Les résultats de cet essai viennent confirmer les propriétés anti-thrombotiques et antiadhésives des nitrates alimentaires déjà observées chez de jeunes adultes en bonne santé. Ils montrent également un effet hypotenseur. Pris dans leur ensemble, ces résultats pourraient suggérer qu’une consommation régulière de jus de betterave puisse être un élément clé d’interventions sur le style de vie pour protéger la santé cardiovasculaire au cours de l’avancée en âge. Néanmoins, des études de longue durée sont nécessaires pour tester les effets potentiellement bénéfiques de la consommation de jus de betterave naturel. [1] Raubenheimer K et al., Acute effects of nitrate-rich beetroot juice on blood pressure, homostasis and vascular inflammation markers in healthy older adults : a randomized, plaebo controlled cross-over study. Nutrients 2017, 9, 1270. IodeUn apport suffisant en iode est indispensable au bon fonctionnement de la glande thyroïde et à la sécrétion des hormones thyroïdiennes dont elle fait partie intégrante. Et les hormones thyroïdiennes semblent jouer un rôle dans les processus cognitifs. Par ailleurs, différentes structures et systèmes du cerveau semblent être affectés par une déficience en iode et notamment, des zones cérébrales telles que l’hippocampe, des microstructures telles que la myéline ainsi que des neurotransmetteurs. Ces altérations sont susceptibles d’altérer la cognition. Cependant, on ne sait pas, si ou de quelle façon, différents niveaux d’apports alimentaires en iode, tout au long de la vie, peuvent avoir une influence sur les fonctions cognitives et la santé cérébrale. L’OMS, l’Organisation Mondiale de la santé, considère la déficience en iode comme la cause la plus importante de dommages cérébraux qu’il est possible de prévenir. La majeure partie des aliments, en dehors de ceux issus de la mer, ne contiennent que très peu d’iode. On retrouve les concentrations en iode les plus élevées dans les huîtres, les moules, les crevettes, les homards, les langoustes et les poissons d’eau de mer. Le lait et les produits laitiers ainsi que les œufs sont devenus, dans les pays industrialisés, des sources d’iode en raison de l’utilisation de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... riches en iode et/ou de la contamination de la chaine alimentaire par des substances iodées. Les insuffisances d’apports en iode sont fréquentes, y compris, dans les pays développés. Des chercheurs[1] ont obtenu des données sur l’alimentation globale de près de 900 personnes initialement enrôlées dans The Lothian cohort study 1936 en Ecosse. Ils ont également recueilli des informations sur leur cognition, l’hippocampe et les volumes de tissus cérébraux normaux et anormaux. Ils ont étudié la structure du cerveau et les capacités cognitives de personnes évitant de consommer des aliments riches en iode ou en consommant peu et l’ont comparée avec celles ayant une consommation élevée d’aliments riches en iode comme le poisson ou les produits laitiers. Les chercheurs concluent de cette analyse de données provenant d’une cohorte de personnes âgées écossaises que peu d’entre elles ont une consommation très élevée ou très faible d’aliments riches en iode. Par contre, ils ont constaté qu’une faible consommation d’aliments riches en iode était associée à un rétrécissement plus important de leur volume cérébral. Ils pensent que cette hypothèse devrait être explorée plus avant de façon à définir des recommandations appropriées. [1] Valdes DC et al. , Dietary iodine exposure and brain structure and cognition in old people. Exploratory analysis in the Lothian birth cohort 1936. J Nutr Health aging 2017 ; 21(9) : 971-979. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 29 décembre 2017