Infolettre 120 – 14 décembre 2018 : Gingembre et migraine • Consommation d’iode d’enfants d’âge scolaire • Houblon, activité physique et perte de poids GingembreAu cours des crises, près de 53 % des personnes souffrant de migraine, sont sévèrement perturbée et certaines doivent même rester coucher. Les désagréments occasionnés par cette maladie encouragent la recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques. De nombreux patients font de plus en plus souvent appel à des traitements alternatifs. Ils sont conduits vers ces démarches par l’insatisfaction que leur procure les traitements conventionnels ainsi que par leurs effets secondaires. Le gingembre (Zingiber officinale Rosc.) est une épice très largement consommée. Il accompagne de nombreux plats et entre dans la composition de boisson, de sauces ou de pâtisseries. Il peut être consommé de multiples façons : frais et cru, râpé sur des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est également disponible en gélules, sous forme de poudre, dans des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen.... Les médecines chinoise et ayurvédique l’utilisent depuis des millénaires pour combattre les inflammations de toutes natures et tout un éventail de problèmes de santé. Depuis une vingtaine d’années, le gingembre est étudié par les scientifiques qui ont confirmé certaines de ses propriétés et, notamment, ses effets anti-inflammatoire et antioxydant. Le gingembre semble également avoir des propriétés analgésiques et aider à soulager les douleurs de la dysménorrhée et de l’arthrite ainsi que les douleurs musculosquelettiques. Plusieurs mécanismes ont été évoqués pour expliquer les propriétés analgésiques du gingembre. Il pourrait, entre autres, inhiber à la fois les enzymes lipoxygénase et cyclooxygénase. Cette double action aurait donc un effet anti-inflammatoire. Peu d’études avaient jusqu’à présent évalué l’effet analgésique du gingembre sur la migraine. Un essai clinique randomisé, en double aveugle et contrôlé contre placebo a utilisé le gingembre comme traitement adjuvant dans la crise aigüe de migraine. Soixante personnes souffrant d’une crise de migraine ont été recrutées dans le service des urgences de l’hôpital de Vera Cruz, au Brésil. Elles souffraient de douleurs d’intensité sévère à modérée. Elles avaient toutes été diagnostiquées comme présentant des crises de migraines, avec ou sans aura, depuis au moins un an. Leurs crises se manifestaient une à six fois par mois. Ces personnes ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes. Pour traiter leur crise, elles ont reçu une injection d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). En plus, on leur a administré 400 mg d’un extrait de gingembre (contenant 5 % de principe actif) ou un placebo. Les résultats montrent que les personnes ayant reçu l’extrait de gingembre ont mieux répondu cliniquement au traitement que celles ayant pris un placebo. De plus, le gingembre a favorisé la diminution de la douleur et a amélioré leur état fonctionnel. D’autres études devront venir confirmer l’intérêt du gingembre dans le traitement de la migraine. Martins L.B. et al., Double-blind placebo-controlled randomized clinical trial of ginger (Zingiber Officinale Rosc. Addition in migraine acute treatment. Cephalalgia, 2018 0(0) : 1-9.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Consommation d’iodeL’iode est un minéral essentiel qui doit être apporté par l’alimentation et/ou des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen.... Ce nutriment essentiel joue un rôle fondamental dans la synthèse des hormones thyroïdes. Le corps d’un individu adulte en bonne santé contient 15 à 20 mg d’iode dont 70 à 80 % sont retrouvés dans la thyroïde. Des apports insuffisants en iode affectent le développement physique et mental de millions de personnes de par le monde. Et ce problème est loin d’être l’apanage des pays en voie de développement. Les dernières données comptaient, en effet, 25 pays dans lesquels les apports en iode étaient au-dessous des recommandations. Une étude a été réalisée pour déterminer si les apports en iode d’une population d’enfants scolarisés âgés étaient conformes aux apports quotidiens recommandés. Ceux-ci sont de 90 µg/J pour les enfants de 4 à 6 ans et de 120 µg/j pour les enfants de 7 à 9 ans. Trente-trois écoles de la ville de Valence, en Espagne, ont participé à cette étude. Les apports de 661 enfants, garçons et filles, âgés de 6 à 8 ans, ont été évalués. Les résultats montrent que 79,12 % des enfants avaient des apports insuffisants. Ils étaient de surcroit plus mauvais chez les filles que chez les garçons. Cependant, aucun effet anthropométrique immédiat n’a été observé chez les enfants ayant des apports en iode suffisants par rapport à ceux ayant des apports insuffisants. Les principales sources alimentaires d’iode. La majeure partie des aliments, en dehors de ceux issus de la mer, ne contiennent que très peu d’iode. On retrouve les concentrations en iode les plus élevées dans les huîtres, les moules, les crevettes, les homards, les langoustes et les poissons d’eau de mer. Le lait et les produits laitiers ainsi que les œufs sont devenus, dans les pays industrialisés, des sources d’iode en raison de l’utilisation de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... riches en iode et/ou de la contamination de la chaine alimentaire par des substances iodées. Le sel de table enrichi en iode contribue également, dans certains, pays aux apports en iode. Morales-Suarez-Varela M et al. Assessment of dietary iodine intake in school age children : The cross-sectional ANIVA study. Nutrients, 2018, 10, 1884. Houblon,L’excès de masse grasse localisé autour du ventre est associé à un risque accru de diabète et de maladies cardiovasculaires, indépendamment de l’IMC. On parle d’obésité abdominale lorsque, chez un homme, le tour de taille est supérieur à 100 cm et, chez une femme, supérieur à 88 cm. On différencie deux type d’obésité abdominale : – l’obésité sous-cutanée est définie par une accumulation de graisse sous la peau dans la région périphérique de l’abdomen. – l’obésité viscérale est caractérisée par une accumulation excessive de tissu adipeux entourant les viscères à l’intérieur de la cavité abdominale. Elle est étroitement associée aux maladies liées à l’obésité. Cela suggère qu’il est particulièrement important de réduire cette graisse viscérale. Le houblon (Humulus lupulus) est une plante de la famille du chanvre et des orties. Les cônes du houblon, les fleurs femelles, sont avant tout utilisées pour aromatiser la bière. Ils sont également employés par les médecines traditionnelles chinoises et européennes comme détoxifiants, fébrifuges, diurétiques, sédatifs ou contre la migraine. Les cônes du houblon apportent son amertume à la bière grâce à la présence de lupuline, une substance jaunâtre contenant des acides amers qu’ils produisent lorsqu’ils arrivent à maturité. Des travaux sur animaux ont montré que la consommation de ces acides amers des cônes de houblon diminue la graisse corporelle. Des études cliniques ont déjà montré que la consommation d’un extrait de cônes matures de houblon diminue la graisse corporelle de personnes en surpoids. Des chercheurs ont analysé les données provenant d’une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Elle portait sur 200 personnes obèses ou en surpoids. Pendant 12 semaines, elles ont consommé quotidiennement une boisson contenant 35 mg d’un extrait de cônes matures de houblon ou un placebo.Leur activité physique a été évaluée par le nombre de pas effectués quotidiennement. Les résultats indiquent que l’ingestion d’un extrait de cônes matures de houblon, associée à des exercices physiques d’intensité légère, a induit une réduction plus importante de la graisse viscérale. Suzuki S et al., The relashionship between the effect of matured hop extract and physical activity on reducing body fat: re-analysing of data from a randomized, double-blind, placebo controlled parallel group study. Nutrition Journal, 2018, 17:98. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 17 décembre 2018